AL-MUKALLA: L'insistance des Houthis, groupe pro-iranien, à faire usage de mines marines et de navires de guerre, ainsi que leur entêtement à interdire des opérations de maintenance sur le pétrolier Safer, constituent une menace sérieuse pour le trafic maritime international et la santé écologique en mer Rouge, ont averti lundi de hauts responsables yéménites.
Les responsables ont réitéré leurs inquiétudes concernant l'effondrement du pétrolier, exhortant la communauté internationale à agir maintenant pour éviter une catastrophe majeure en mer Rouge.
Le vice-président yéménite Ali Mohsen Al-Ahmer a affirmé que le gouvernement yéménite est toujours ouvert à toutes les initiatives de paix. Cependant, l'utilisation continue des mines par les Houthis et leur refus d'autoriser les experts de l'ONU à visiter le pétrolier en désintégration montrent qu'ils ne sont pas vraiment sérieux au sujet de la paix, a rapporté l'agence de presse officielle SABA.
Lors d'une réunion avec le gouverneur de Hodeidah Al-Hassan Ali Taher, Al-Ahmer a déclaré que les Houthis représentent une menace «croissante» pour la navigation en mer Rouge. Leurs mines et leurs bateaux chargés d'explosifs ciblent en effet les navires commerciaux.
Les responsables du gouvernement yéménite et les diplomates occidentaux font pression sur les Houthis depuis des mois pour permettre à une équipe d'experts de l'ONU d'accéder au pétrolier pour effectuer des réparations d’urgence. Ils ont averti les miliciens de leur éventuelle responsabilité si le pétrolier coule et provoque une catastrophe environnementale et humanitaire.
Chargé de plus d'un million de barils de pétrole brut, le navire échoué au large de la ville occidentale de Hodeidah s'est graduellement désintégré au cours des cinq dernières années en raison du manque d'entretien.
Le ministre yéménite de la planification et de la coopération internationale, le Dr Najeeb Al-Ouj, a évoqué à nouveau lundi les préoccupations concernant le pétrolier et la catastrophe environnementale potentielle s’il finit par couler.
FAIT MARQUANT
Les responsables du gouvernement yéménite et les diplomates occidentaux font pression sur les Houthis depuis des mois pour permettre à une équipe d'experts de l'ONU d'accéder au pétrolier pour effectuer des réparations d’urgence. Ils ont averti les miliciens de leur éventuelle responsabilité si le pétrolier coule et provoque une catastrophe environnementale et humanitaire.
SABA a cité le ministre disant que la communauté internationale jouit d’une responsabilité «éthique et morale» de maintenir la pression sur les Houthis jusqu'à ce qu'ils autorisent les experts de l'ONU à monter à bord du pétrolier et à évaluer les dégâts.
Al-Ouj a réitéré les propos des experts locaux et internationaux, et a rappelé qu’une éventuelle marée noire mettrait certainement en danger la faune et la flore, et empêcherait les pêcheurs yéménites de travailler.
Le ministre des Affaires étrangères Mohammed Al-Hadrami a aussi déclaré lundi à l'ambassadeur non-résident de la Nouvelle-Zélande au Yémen, James Monroe, que la communauté internationale devrait résoudre d'urgence le problème du pétrolier en faisant pression sur les Houthis.
Commandants tués
Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi a déploré la mort d'un commandant des armées de terre qui a été tué lors des combats avec les Houthis dans la province septentrionale de Jouf.
L'agence de presse officielle a rapporté que Hadi avait envoyé une lettre à la famille du brigadier Yahiya Al-Bakri, chef d'état-major de la 1ère brigade d'infanterie. Il aurait été tué pendant qu'il «résistait au plan des Houthis soutenu par l'Iran» au Yémen.
Le vice-président a également pleuré le commandant, le qualifiant d’«héros» ayant mené des opérations militaires contre les Houthis à Marib, Jouf et Sanaa.
Les médias locaux et les comptes des alliés du gouvernement sur les réseaux sociaux ont par ailleurs annoncé la mort d'Ahmed Hamed Al-Tharhani, chef des opérations de la 141 Brigade, lundi soir, à la suite de blessures mortelles subies lors des combats avec les Houthis à Jouf.
Des dizaines de combattants houthis, dont des commandants des armées de terre, ont également été tués à Jouf au cours des deux derniers jours.
Rabia Al-Qurashi, porte-parole de l'armée yéménite dans la province, a déclaré mardi à Arab News que des avions de combat de la coalition arabe ont ciblé lundi un rassemblement de combattants houthis dans une zone à l'est de Hazem, la capitale de Jouf, tuant Zayed Ali Al-Marani, le chef de la sécurité préventive des Houthis et frère du gouverneur de Jouf, proches des miliciens.
Les combats font rage à Jouf depuis deux mois, au moment où les forces gouvernementales yéménites et les Houthis s'efforcent de gagner du terrain dans cette province stratégique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com