LIMA : Le Pérou, qui a un nouveau président par intérim, est un pays multiculturel qui a été le berceau de la civilisation inca. Il possède un patrimoine archéologique inestimable et une gastronomie réputée, mais il est aussi célèbre pour sa forte instabilité politique.
Terre des Incas
L'empire inca (1400-1532 environ), qui avait sa capitale à Cuzco, a occupé une vaste bande de terre en Amérique du sud, de la Colombie au Chili et à l'Argentine. Il a connu son apogée au XVe siècle, avant d'être conquis par les Espagnols au XVIe siècle, mais son héritage perdure.
Un des symboles de sa grandeur est la citadelle de pierre du Machu Picchu (Sud), classé au patrimoine mondial par l'Unesco. Quatre millions d'habitants des trente-trois que compte le pays ont le quechua, la langue des Incas, pour langue maternelle.
L'héritage culturel et archéologique du Pérou ne se limite pas aux Incas : avant eux, d'autres peuples ont prospéré dans les vallées et sur les côtes du pays, comme les Mochica, les Chimu et les Nasca, qui ont eux aussi légué un riche patrimoine historique.
Une gastronomie réputée
Outre le patrimoine archéologique, la cuisine péruvienne et sa grande diversité est une autre attraction majeure pour les quatre millions de touristes étrangers que le pays recevait chaque année jusqu'à l'apparition de la pandémie de coronavirus.
Parmi les plats péruviens les plus réputés figure le ceviche, du poisson « cuit » dans une marinade à base le plus souvent de citron et qui se déguste froid. Il y a aussi le fameux pisco sour, un cocktail à base d'eau-de-vie de raison et de citron.
L'offre culinaire est particulièrement variée et s'accorde à tous les budgets. Deux restaurants à Lima, le Maido et le Central, font partie des cinquante meilleurs restaurants du monde (The World’s Best 50 Restaurants).
Mais tous les quartiers, même pauvres, ont des restaurants, car il est important pour les Péruviens de bien manger.
La faiblesse des institutions
Une des caractéristiques du Pérou est la faiblesse de ses institutions. Pour certains historiens, il s'agit d'une conséquence de l'autoritarisme et de l'utilisation récurrente de la force pour écraser tout désaccord qui caractérisaient à la fois l'empire inca et la vice-royauté espagnole.
Les deux dernières décennies, depuis la chute du président Alberto Fujimori (1990-2000), sont l'une des plus longues périodes de démocratie que le Pérou ait connues. Aux XIXe et XXe siècles, les régimes militaires ou civils autocratiques ont prédominé.
Mais l'absence de partis politiques forts signifie également que les intérêts personnels priment souvent au sein du Parlement péruvien : certains législateurs ont ainsi soutenu la destitution de Martin Vizcarra pour sauver une université privée qui était sur le point de perdre son autorisation...
Sentier lumineux
Entre 1980 et 2000, le pays est en proie à un conflit entre l'Etat et les guérillas du Sentier lumineux (maoïste) et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (guévariste), qui a fait 70.000 morts ou disparus.
L'ex-président Alberto Fujimori a été condamné en 2009 à 25 ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre le Sentier lumineux.
Multiculturalisme
Le Pérou est un pays multiculturel, où cohabitent diverses communautés : les « criollos » qui descendent des Espagnols, les Amérindiens quechuas, aymaras et d'autres peuples indigènes vivant en Amazonie, les Afro-péruviens, descendants d'anciens esclaves, auxquels s'ajoutent les immigrants venus de Chine et du Japon.
Selon le ministère de la Culture, 16 communautés amérindiennes (4.500 personnes) vivent en situation d'isolement volontaire, sans aucun contact avec le reste de la société péruvienne.
Bien que l'espagnol soit la langue la plus parlée (80% de la population), des millions de Péruviens ont une langue maternelle différente. Une cinquantaine de langue cohabitent ainsi sur le territoire.