Pérou: trois morts lors de manifestations appelant à la démission du nouveau président

Affrontements entre la police et les manifestants dans les rues de Lima, capitale péruvienne, le 15 novembre (Photo, Ernesto BENAVIDES/AFP).
Affrontements entre la police et les manifestants dans les rues de Lima, capitale péruvienne, le 15 novembre (Photo, Ernesto BENAVIDES/AFP).
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Publié le Dimanche 15 novembre 2020

Pérou: trois morts lors de manifestations appelant à la démission du nouveau président

  • Des milliers de manifestants étaient de nouveau descendus dans la rue samedi pour exiger la démission de Merino et rejeter ce qu'ils considèrent comme un coup d’Etat parlementaire
  • Les jeunes portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Merino, tu n'es pas mon président », « Merino imposteur », « le Pérou s’est réveillé »

LIMA: Au moins trois personnes ont été tuées samedi à Lima lors d'une nouvelle journée de manifestations, réprimées par la police, contre l'accession à la présidence de Manuel Merino dont le chef du Congrès péruvien a réclamé la « démission immédiate ».

Des milliers de manifestants, pour la plupart des jeunes de moins de 25 ans, étaient de nouveau descendus dans la rue samedi, dans différentes villes du pays, pour exiger la démission de Merino et rejeter ce qu'ils considèrent comme un coup d’Etat parlementaire.

Le Parlement péruvien avait voté lundi la destitution du président Martin Vizcarra, qui jouit d'une grande popularité, pour « incapacité morale », le chef de l'Etat étant accusé d'avoir reçu des pots-de-vins alors qu'il était gouverneur en 2014, ce qu'il dément.

Son éviction et l'accession à la présidence de Merino, un ingénieur agronome de centre-droit de 59 ans jusque-là à la tête du Parlement, ont entraîné depuis mardi des manifestations à travers le pays.

La plus grande marche a réuni samedi à Lima des milliers de personnes qui ont convergé vers la place San Martin. La police a de nouveau fait usage de gaz lacrymogène, lancé y compris par hélicoptères, pour disperser des manifestants qui menaçaient de marcher sur le siège du Parlement.

Les jeunes portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Merino, tu n'es pas mon président », « Merino imposteur », « le Pérou s’est réveillé ». Un groupe s’est approché de la maison de Merino, à l'est de Lima, pour manifester au son des casseroles et tambours.

Réagissant à la répression violente des manifestations, le chef du Congrès a demandé la démission du nouveau président, entré en fonction mardi. « Je demande à Merino d'envisager sa démission immédiate », a déclaré Luis Valdez à la chaîne de télévision N.

Les députés doivent tenir une réunion extraordinaire dimanche pour débattre de la démission de Merino, a annoncé un communiqué sur le compte twitter du Congrès. 

Le maire de Lima, Jorge Muñoz, qui appartient au même parti Action Populaire que Merino, a lui aussi exigé la démission du président.

Démissions en série

Le décès d'un manifestant de 25 ans a été annoncé par le fonctionnaire Alberto Huerta, du bureau du Défenseur du peuple, entité publique chargée de veiller au respect des droits de l'Homme au Pérou.

Son corps était arrivé à l'hôpital Almenara, a-t-il précisé, ajoutant que « la victime avait des blessures par plomb de chasse au visage et au cuir chevelu, selon le médecin ».

Selon le ministère de la Santé, au moins 63 manifestants ont en outre été blessés. Le Défenseur du peuple a dénoncé un usage indiscriminé de la force par la police.

Un peu plus tard, l'archevêque de Lima, Carlos Castillo, a condamné la répression policière en annonçant à la télévision publique qu'il venait d'apprendre qu'il y avait « un troisième mort ».

Sept des 18 ministres de Merino ont annoncé leur démission samedi soir après la répression policière, dont celui de la Santé, Abel Salinas, selon les médias locaux.

Même si le Premier ministre, Antero Flores Araoz, conservateur de 78 ans, avait exclu plus tôt que le président se retire sous la pression des manifestations, cette éventualité semblait se préciser dimanche.

Le nouveau président, qui a gardé le mutisme depuis samedi, était injoignable dimanche matin. « Je l'appelle sans succès, je ne sais absolument pas s'il a démissionné », a déclaré le Premier ministre à la radio RPP.

L'aéroport international de Lima était fermé en raison du couvre-feu nocturne. 

Vers 02H00 dimanche (07H00 GMT), le gouvernement a publié une photo de Merino réuni avec son cabinet, mais certains ont estimé qu'il s'agit d'une photo ancienne, puisqu'elle montre le ministre de la Santé qui avait démissionné quelques heures auparavant.

Le président de la Conférence épiscopale a exhorté le gouvernement à dialoguer et à respecter le droit à manifester : « Il est essentiel d’écouter et de prendre en compte les cris et la clameur de la population pour retrouver confiance, tranquillité et paix sociale », a déclaré dans un communiqué l'archevêque de Trujillo, Miguel Cabrejos.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.