LILLE : L'usine de pizzas Buitoni de Caudry (nord de la France) du groupe Nestlé, fermée depuis neuf mois en raison d'un grave scandale sanitaire, a été autorisée vendredi à reprendre partiellement sa production.
La ligne produisant des pizzas à pâte crue de la gamme Fraîch'Up, suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants et l'intoxication de dizaines d'autres par la bactérie Escherichia coli, restera à l'arrêt.
En revanche, les autorités françaises ont annoncé vendredi avoir autorisé la réouverture de "la ligne de pizzas à pâte cuite, exclusivement", estimant que sur cette partie de l'usine, "la maîtrise des conditions de production des pizzas" était atteinte.
"Ce redémarrage fait suite a un processus de plusieurs mois, en concertation avec les autorités, pour répondre à un cahier des charges détaillé sur la sécurité de nos approvisionnements, de nos produits et sur un plan de modernisation de l’usine", a réagi Nestlé auprès de l'AFP.
"Nous abordons cette réouverture en continuant à nous inscrire dans une démarche de preuve et de transparence vis-à-vis de tous", a ajouté le groupe, précisant que "les modalités de reprise" seraient "communiquées dans les prochains jours".
"C'est ce qu'on attend depuis des mois, donc on est contents. Ca va dans le bon sens", s'est réjouit Stéphane Derammelaere, délégué Force ouvrière au sein de l’usine. "C'est une étape. Encore faut-il que les consommateurs reviennent acheter nos produits".
Santé publique France (SPF) et la Direction de la répression des Fraudes (DGCCRF) avaient été alertés en février 2021 par une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli.
Le 18 mars, Nestlé avait rappelé ses pizzas et fermé les deux lignes de production, et le 1er avril, la préfecture y avait interdit toute activité, les autorités sanitaires ayant établi un lien entre la consommation des pizzas Fraîch'Up et plusieurs cas graves de contamination à l'E.coli.
Après des perquisitions à Caudry et au siège de Nestlé dans les Hauts-de-Seine, une information judiciaire a été ouverte mi-mai, notamment pour homicide involontaire à l'égard d'une personne et blessures involontaires concernant 14 autres.
En juillet, le patron de Nestlé France, Christophe Cornu, avait présenté ses "excuses" aux familles des enfants touchés et annoncé la création d'un "fonds de soutien aux victimes".