À Nice, des victimes de l'attentat du 14 juillet «un peu en paix» après le verdict

Nadege Renda (à gauche), blessée lors de l'attentat de 2016 à Nice, se réunit avec des proches le 13 décembre 2022 au palais de justice de Paris (Photo, AFP).
Nadege Renda (à gauche), blessée lors de l'attentat de 2016 à Nice, se réunit avec des proches le 13 décembre 2022 au palais de justice de Paris (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 décembre 2022

À Nice, des victimes de l'attentat du 14 juillet «un peu en paix» après le verdict

  • Les huit accusés jugés depuis septembre ont été condamnés à des sentences de deux à dix-huit ans de prison
  • Le chauffeur du camion-bélier qui avait foncé sur la foule, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, avait lui été tué par la police au terme de sa course meurtrière

NICE: Elles ont le plus souvent suivi le procès à distance, depuis leur ville de Nice meurtrie comme elles par l'attentat du 14 juillet 2016: réunies mardi dans une salle spéciale, des victimes se sont dites "un peu en paix" après le verdict.

"Je me sens soulagée, un peu en paix, enfin il y a eu une justice": Aurélie Amani-Joly, blessée lors de l'attentat qui avait fait 86 morts, fait partie des quelque 125 parties civiles présentes mardi à Nice, dans le palais des congrès où étaient diffusées les audiences de ce procès qui se tient à Paris, à des centaines de kilomètres.

Blessée aux vertèbres cervicales et au cou, cette femme de 52 ans, "encore en traitement" se dit "heureuse" car les accusés "ne seront plus dangereux pour la société". Même si "nous on ne fait que pleurer et qu'on doit se reconstruire", souffle-t-elle.

Comme dans l'enceinte de la Cour d'assises spéciale à Paris où le président a dû intervenir, des applaudissements ont retenti mardi soir peu après 17h00 dans l'immense salle du palais des Congrès de l'Acropolis à l'énoncé des peines.

Les huit accusés jugés depuis septembre ont été condamnés à des sentences de deux à dix-huit ans de prison. Le chauffeur du camion-bélier qui avait foncé sur la foule, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, avait lui été tué par la police au terme de sa course meurtrière sur la Promenade des Anglais.

"Au début de l'audience, oui il y a eu des applaudissements car ça fait des années qu'on attend ce procès", a réagi Henri Roy, 52 ans, qui se trouvait sur la Promenade ce funeste soir de fête nationale, en compagnie de ses deux enfants.

"Ça ne change rien à ce qu'on a vécu mais c'est une satisfaction. C'est bien que certains accusés aient été condamnés au-delà des réquisitions", a ajouté ce chef d'entreprise qui, depuis son témoignage devant la cour début octobre, réussit "presque à dormir de nouveau normalement".

«Un peu perdu»

Didier Matrat, vice-président de l'association de victimes Life for Nice, s'est dit lui "heureux du verdict. On voulait absolument qu'il y ait des condamnations".

L'air hagard, cet homme d'une cinquantaine d'années, portant autour du cou le cordon vert des rares parties civiles qui ont accepté de s'exprimer devant les médias, s'avouait dans le même temps "soulagé et un peu perdu".

"De l'épuisement": voilà ce que ressentait de son côté Alain Dariste, coprésident de l'association Promenade des Anges, qui a perdu sa petite-fille Léana, tuée par le camion-bélier lancé à pleine vitesse.

"Je pense que beaucoup de parties civiles sont satisfaites car les accusés ont eu plus que ce qui avait été demandé contre eux. On a échappé aux acquittements et aux petites peines", a-t-il ajouté, les yeux rougis.

Dans la salle de retransmission du procès, les victimes présentes ont tardé à quitter les lieux, se réunissant par petits groupes, comme pour retarder le moment où elles allaient devoir se quitter "après ces années de lutte et de groupes de discussions", a expliqué M. Roy.

"Le paradoxe du procès, c’est que cela m’a apporté des vérités mais autant de questions sur certains points", a-t-il expliqué.

"Je fais partie de ceux qui ont vu la vidéo de 4 min 17 secondes retraçant le parcours de l’assaillant, je me suis accroché. La question que je pose c’est que je n’ai pas vu de policiers sur cette vidéo", a-t-il ajouté. "J'espère qu'il y aura un procès sur la sécurité", un point qui fait l'objet d'une information judiciaire depuis 2017.

Entendu comme témoin dans ce dossier, le maire de Nice Christian Estrosi, qui était au moment des faits adjoint chargé de la sécurité, a estimé que ce procès a "contribué à la manifestation de la vérité" même si "rien ne permettra d’apaiser l'immensité de la souffrance de celles et de ceux qui ont perdu, en cette nuit d’horreur, un être cher".

La ville et ses habitants "resteront marqués à jamais", a-t-il ajouté. Sur la Promenade des Anglais, une statue d'un homme oiseau rappelle le nom des personnes tuées; mardi soir, deux sapins y étaient ornés d'anges, en mémoire des victimes.


Madagascar: Macron annonce la signature d'accords économiques ambitieux

Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a annoncé que "plusieurs accords importants seront scellés" lors de cette visite, citant "énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme"
  • "La France a toujours été proche de Madagascar", a renchéri Andry Rajoelina, en souhaitant qu'elle "s'investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-Etat de l'océan Indien

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo.

Emmanuel Macron a annoncé que "plusieurs accords importants seront scellés" lors de cette visite, citant "énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme".

"La France a toujours été proche de Madagascar", a renchéri Andry Rajoelina, en souhaitant qu'elle "s'investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-Etat de l'océan Indien.

Emmanuel Macron a annoncé un accompagnement financier de l'Agence française développement (AFD) ainsi qu'un prêt du Trésor français pour la réalisation d'un barrage hydroélectrique à Volobe, dans l'Est du pays, dans les tuyaux depuis près d'une décennie.

Un accord devrait aussi être signé pour l'entrée du géant de l'électricité français EDF au capital de la Compagnie générale d'hydroélectricité (CGHV) malgache, a appris l'AFP auprès d'une source proche des discussions.

Alors que la France était le premier client et troisième fournisseur de Madagascar en 2024, Emmanuel Macron a évoqué un "accompagnement financier" et un "soutien technique" pour la rénovation de voies ferroviaires, ainsi que "des accords importants en termes de sécurisation des apports en blé".

Il a aussi souhaité un "partenariat en matière de terres rares stratégiques", ces métaux nécessaires aux technologies de la transition énergétique que l'île a dans son sous-sol.

Accompagné de son épouse Brigitte, il est aussi venu renforcer la place de la France dans l'océan Indien, en dépit de contentieux persistants hérités de la colonisation.

C'est le premier président français depuis Jacques Chirac en 2005 à se rendre dans l'ancienne colonie qui compte 30 millions d'habitants.

La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie dans cette partie du monde, entend consolider son statut de puissance régionale.

Mémoire 

Madagascar revendique les îles Eparses tout comme les Comores revendiquent l'archipel de Mayotte. Ces deux territoires français occupent une position stratégique dans le canal du Mozambique, une voie de transit majeure pour le commerce international, riche en hydrocarbures.

"Ces demandes de rétrocession, c'est un enjeu d'identité nationale, d'accès aux ressources et un moyen de pression pour obtenir autre chose" de la France, résume Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l'université Paris-Nanterre.

Les îles Éparses seront "évoquées", a indiqué l'Elysée. Paris privilégie une solution de type "cogestion". Des souverainistes malgaches souhaitent à l'inverse que le président Rajoelina remette la question de la rétrocession sur la table, comme celle obtenue des Britanniques par l'île Maurice pour l'archipel des Chagos en 2024.

La question mémorielle liée à la colonisation reste aussi au coeur de la relation franco-malgache. Le président Macron s'est ainsi engagé en faveur de la restitution de biens culturels.

Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera toutefois pas restitué comme prévu à l'occasion de la visite.

Des descendants du roi s'opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a demandé aussi que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d'accueillir dignement les restes humains.

Les Malgaches réclament des gestes mémoriels plus forts de Paris. Comme la mise en place "d'une commission pour faire toute la lumière sur ce qu'on appelle les violences coloniales", relève Jeannot Rasoloarison, historien à l'université d'Antananarivo.

Le président français défendra jeudi l'intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l'océan Indien (COI), à l'occasion du cinquième sommet de l'organisation intergouvernementale dans la capitale malgache.

"La France tout entière a vocation à avoir sa place dans la COI", a martelé lundi le président à Mayotte, alors que seul le département de La Réunion y est aujourd'hui représenté.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.