Mission impossible? Le Royaume-Uni veut faire de l'ombre à Hollywood

Le gouvernement avait autorisé début juillet la reprise des tournages de « Mission Impossible 7 », en accordant une exemption à la quarantaine pour les équipes du film (Photo, AFP)
Le gouvernement avait autorisé début juillet la reprise des tournages de « Mission Impossible 7 », en accordant une exemption à la quarantaine pour les équipes du film (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 15 novembre 2020

Mission impossible? Le Royaume-Uni veut faire de l'ombre à Hollywood

  • « Les industries audiovisuelles au Royaume-Uni connaissent un énorme succès et sont un gros contributeur à l'économie de la culture »
  • « Le Royaume-Uni est historiquement le lieu de tournage préféré pour beaucoup de films indiens »

LONDRES : Loin d'avoir été anéantie par le scénario catastrophe de la pandémie, l'industrie britannique du cinéma et des séries, déjà l'une des plus puissantes au monde, surfe sur le boom du streaming pour faire de l'ombre à Hollywood.

Avec ses paysages spectaculaires, ses châteaux gothiques, ses studios d'avant-garde, le Royaume-Uni a su au fil des années attirer toujours plus de productions internationales. 

De la série « Game of Thrones » à des blockbusters comme « James Bond » ou « Star Wars », les géants américains du film comme les plateformes de vidéo à la demande s'y bousculent pour leurs tournages.

« Les industries audiovisuelles au Royaume-Uni connaissent un énorme succès et sont un gros contributeur à l'économie de la culture » à l'échelle européenne, estime Gary Davey, directeur général de Sky Studios.

Le secteur emploie autour de 140.000 personnes, pèse plusieurs milliards de livres et participe au rayonnement du Royaume-Uni dans un monde où la domination américaine est écrasante.

Tom Cruise rassuré

Signe de son importance, le gouvernement avait autorisé début juillet la reprise des tournages de « Mission Impossible 7 », en accordant une exemption à la quarantaine pour les équipes du film. Le ministre de la Culture Oliver Dowden avait même échangé avec la star Tom Cruise pour le rassurer.

Le secteur s'est remis en marche rapidement après le confinement et « la reprise des tournages a été méticuleusement préparée », explique David McGraynor, directeur opérationnel de ITV Studios.

Ce redémarrage se fait au prix d'un protocole sanitaire très strict, détaillé dans un document de 50 pages qui limite le nombre de personnes sur les plateaux et les face-à-face entre acteurs.

« Les producteurs ont dû devenir plus créatifs, en réimaginant des intrigues et en ayant recours aux nouvelles technologies comme le montage à distance afin de livrer les programmes à temps et en respectant le budget », note M. Davey.

Les tournages peuvent se poursuivre pendant le reconfinement décidé jusqu'à début décembre en Angleterre.

Si les salles de cinémas sont désertées ou fermées en raison de la pandémie, et faute de sorties accrocheuses comme le nouveau James Bond maintes fois retardé, « le gouvernement britannique a agi très vite, ce qui rend le Royaume-Uni encore plus attractif », confie Vikram Malhotra, directeur général de la société indienne Abundantia Entertainment.

« Le Royaume-Uni est historiquement le lieu de tournage préféré pour beaucoup de films indiens », souligne ce producteur de Bollywood.

Outre la langue anglaise, le pays regorge d'acteurs talentueux, possède une expertise technique reconnue et propose une fiscalité avantageuse pour les productions avec depuis 2007 un crédit d'impôt.

Bataille de studios

La crise sanitaire pourrait même donner un coup de fouet, puisqu'elle accélère la consommation de films et séries devant son écran à la maison, alors même que le basculement vers le streaming ces dernières années entraîne une ruée vers les studios.

Sky a donné son feu vert en juillet à la construction des Sky Studios Elstree qui doivent ouvrir en 2022. Ils seront situés à côté des célèbres studios Elstree, qui ont abrité les tournages de « Star Wars » ou « Indiana Jones ».

Dans l'est de la capitale britannique, les autorités locales ont validé la construction de studios géants, un projet à 300 millions de livres qui verra le jour en 2022 et entend devenir « l'Hollywood de Londres ».

La capitale britannique facilite au maximum la vie des productions, source d'emplois. L'an dernier, elle avait aidé à transformer une usine désaffectée en lieu de tournage pour une production pour HBO du créateur de séries Joss Whedon, réalisateur de plusieurs blockbusters de la saga « Avengers » de Marvel.

Netflix, diffuseur de la série « The Crown » sur la reine Elizabeth II, a conclu quant à lui un accord avec les studios de Shepperton à l'ouest de Londres, tandis que Disney a noué un partenariat avec les célèbres studios de Pinewood qui s'agrandissent et veulent ouvrir des attractions pour le public.

En 2019, les dépenses dans les productions audiovisuelles au Royaume-Uni ont atteint 3,7 milliards de livres dont 2 milliards pour le cinéma. Ce dernier chiffre est deux fois supérieur à celui de la France (1,1 milliard d'euros soit un milliard de livres au cours actuel) mais loin derrière Los Angeles (7,6 milliards de dollars en 2017 soit 5,7 milliards de livres).

« Si nous pouvons maîtriser ce boom des contenus nous pourrons passer à 6 milliards d'ici 2024-2025 » pour la production audiovisuelle, promettait en septembre Adrian Wooton, directeur général de la British Film Commission lors d'une conférence.

« Tout cela ne s'arrête pas avec le Covid. En fait il y a encore plus d'envie », selon lui.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.
 


Sommet de la culture d'Abou Dhabi : La culture au cœur de la gouvernance mondiale

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
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  • Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi
  • Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà »

ABU DHABI: Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi.

Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà ».

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale.

L'ancienne première ministre slovaque, Iveta Radicova, a donné le ton lors du panel « Bridging the Cultural Gap : The Role of Culture in Shaping Global Governance » (combler le fossé culturel : le rôle de la culture dans la gouvernance mondiale) en déclarant : « Il y a 400 ans, la planète comptait 800 millions d'habitants. Aujourd'hui, ils sont 8 milliards, répartis en 195 États et 6 000 groupes communautaires différents, tous ayant leurs propres langues et cultures ».

abu dhabi
Le panel a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale (Photo AN).

L'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jenny Shipley a souligné l'importance d'un leadership inclusif, partageant le modèle réussi de son pays d'intégration du patrimoine culturel maori dans la gouvernance nationale.

Elle a fait remarquer que les dirigeants doivent être "intentionnels" en ce qui concerne la diversité. « Je commence toujours par le "je", a-t-elle expliqué, car si vous n'êtes pas un dirigeant engagé et inclusif, vous n'atteindrez pas la destination de l'équité ».

L'ancien président de l'île Maurice, Cassam Uteem, a illustré le fonctionnement de la diplomatie culturelle dans la pratique, en expliquant comment sa petite nation insulaire a joué un rôle majeur dans la politique culturelle internationale. Il a souligné la participation de l'île Maurice à l'UNESCO, en apportant les perspectives des petits États insulaires en développement dans les discussions mondiales.

Les panélistes ont unanimement reconnu que les institutions internationales traditionnelles sont mal équipées pour gérer le paysage culturel complexe d'aujourd'hui. Ils ont appelé à des approches plus innovantes qui placent la culture au centre de la gouvernance mondiale, plutôt que de la traiter comme une préoccupation périphérique.

"La culture est le miroir de l'existence humaine et le producteur de nouveaux rêves, et sans rêves, nous perdons notre dignité humaine", a déclaré Mme Radicova.

Un thème récurrent a été la nécessité de lutter contre la désinformation et de protéger l'authenticité culturelle à une époque où les magnats de la technologie règnent en maîtres et où l'intelligence artificielle progresse.

"Si l'on veut construire la cohésion sociale et la solidarité dans le monde, il faut se battre pour la vérité, ouvertement, sans hésiter, avec courage et des arguments réellement vérifiés", a conclu Mme Radicova.