Virus et plateformes : le modèle du cinéma français deux fois maudit

Tous estiment vivre « un moment crucial de l'histoire du cinéma », a résumé le cinéaste Radu Mihaileanu, lors de l'ouverture des rencontres cinématographiques de cette organisation, premier raout de la profession à se tenir -- par visioconférence -- depuis le reconfinement.(AFP)
Tous estiment vivre « un moment crucial de l'histoire du cinéma », a résumé le cinéaste Radu Mihaileanu, lors de l'ouverture des rencontres cinématographiques de cette organisation, premier raout de la profession à se tenir -- par visioconférence -- depuis le reconfinement.(AFP)
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Publié le Vendredi 06 novembre 2020

Virus et plateformes : le modèle du cinéma français deux fois maudit

  • La France figure aux premiers rangs des producteurs de films et son cinéma d'auteur rayonne grâce notamment à un système de financement complexe, impliquant les chaînes TV et une redistribution des recettes en salles en faveur de la création
  • Unique par son ampleur, ce système est bousculé par l'évolution du secteur. Et cette année, entre les salles fermées, les tournages soumis aux aléas du virus, et le triomphe des plateformes comme Netflix, le sort s'acharne

PARIS : Des salles fermées et Netflix qui triomphe : le cinéma tricolore vit un scénario catastrophe, au point que certains s'interrogent sur la capacité du « modèle français » à se relever après la crise sanitaire.

La France figure aux premiers rangs des producteurs de films et son cinéma d'auteur rayonne grâce notamment à un système de financement complexe, impliquant les chaînes TV et une redistribution des recettes en salles en faveur de la création.

Unique par son ampleur, ce système est bousculé par l'évolution du secteur. Et cette année, entre les salles fermées, les tournages soumis aux aléas du virus, et le triomphe des plateformes comme Netflix, le sort s'acharne.

« La situation est inédite et dramatique » s'est alarmé auprès de l'AFP Pierre Jolivet, le président de l'ARP (qui regroupe les auteurs, réalisateurs et producteurs), pour qui il faut « protéger les catalogues (de films) et les cinémas comme des actifs stratégiques en temps de guerre ».

Tous estiment vivre « un moment crucial de l'histoire du cinéma », a résumé le cinéaste Radu Mihaileanu, lors de l'ouverture des rencontres cinématographiques de cette organisation, premier raout de la profession à se tenir -- par visioconférence -- depuis le reconfinement.

Perfusion financière

Dès la première vague, le gouvernement a placé sous perfusion financière le secteur, à coup de dizaines de millions d'euros. Puis mis sur pied un système de garantie des tournages pour qu'ils reprennent.

Jeudi, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a renouvelé son soutien : « la décision de maintenir les tournages était essentielle, et il faudra particulièrement nous mobiliser pour que la réouverture des salles s'accompagne d'une offre de films diversifiée ».

Surtout, la ministre espère très prochainement graver enfin dans le marbre les derniers détails d'un dossier très attendu : la transposition d'une directive européenne qui permettra de faire contribuer les géants de la vidéo en ligne au financement de la création, comme les chaînes de télévision.

L'idée est que les Netflix et autres Amazon Prime investissent 20 à 25% de leur chiffre d'affaires national dans la création européenne et française. Une manne pour les défenseurs de « l'exception culturelle », dont les autres sources de financement sont plus incertaines que jamais.

« Droit dans le mur »

Pour des acteurs français affaiblis, qui attiraient encore l'an dernier un record de 213 millions de spectateurs en salle, l'heure n'est plus à bouder les plateformes. Qui n'ont d'ailleurs pas attendu pour montrer leur appétit pour le marché français.

Elles n'hésitent plus à acheter directement des films déjà tournés, comme « Bronx », film policier à haute teneur en testostérone signé Olivier Marchal, sorti fin octobre sur Netflix. Les privant d'une sortie en salle.

Il faut désormais « intégrer les nouveaux entrants américains » tout en « préservant l'un des plus grands réseaux de cinéma au monde », a souligné la réalisatrice Laure de Clermont Tonnerre.

L'enjeu est européen et dépasse l'économie, car le cinéma en salle, surtout indépendant, permet de "décloisonner" et de sortir chacun de « sa bulle sociale », souligne la productrice Carole Scotta, dont la société Haut et Court a sorti en octobre « Drunk », un film remarqué du Danois Thomas Vinterberg.

Et « il y a urgence, sinon on va « roit dans le mur », résume la productrice Sidonie Dumas. Directrice générale de Gaumont, elle est aux premières loges pour décrire la bérézina du secteur : produire puis sortir un film devient un « casse-tête chinois ».

Motif d'espoir, avant le reconfinement, le public est peu à peu revenu, et certains films ont bien marché. Comme « Adieu les Cons », une comédie d'Albert Dupontel, qui a dépassé les 700.000 entrées... Mais l'élan a été brisé par la refermeture des salles, une semaine à peine après la sortie. « On va le ressortir, mais on ne sait ni quand, ni comment », avoue Mme Dumas, désemparée.

 


Les chameliers de Tabuk célèbrent l'Aïd au rythme d'Al-Hijini

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
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  • Le tempo des vers s'aligne sur les pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvements.
  • - Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini est souvent chanté de manière communautaire lors des célébrations.

TABOUK :  l'Aïd est une fête radieuse, imprégnée du parfum de la terre, du souvenir des ancêtres et de traditions profondément enracinées, transmises avec fierté d'une génération à l'autre.

Ici, où les sables s'étendent à l'infini, les chameliers connus sous le nom de hajjanah forment des processions majestueuses, offrant leurs salutations aux habitants tout en chantant Al-Hijini, une poésie qui fait vibrer le cœur, des histoires de fierté, d'amour et de loyauté, préservant ainsi l'âme du désert. 

Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)
Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)

Chez les habitants de Tabouk, les coutumes empreintes d'authenticité et de dignité prennent vie lors des vibrantes célébrations de l'Aïd.

Ce sont un mélange d'héritage et de vie contemporaine, ancrés dans le rythme nomade du désert. Les chameaux, spécialement parés pour l'occasion, jouent un rôle central dans les festivités ; les cavaliers s'élancent à travers les sables en chantant joyeusement des vers traditionnels.

La poésie Al-Hijini tire son nom des chameaux bien dressés utilisés pour la chevauchée et la course. Les cavaliers récitent des vers lyriques qui abordent divers thèmes de la vie, souvent axés sur le patriotisme et la romance. Le rythme correspond aux pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvement. 

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini remonte le moral et apaise la solitude des voyageurs et des caravanes du désert. Il est profondément lié à la culture bédouine, servant de moyen d'expression des émotions, d'enregistrement des expériences quotidiennes, de transmission de la sagesse et de préservation des proverbes ancestraux.

Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini devient souvent un chant communautaire lors de célébrations telles que l'Aïd, la récitation collective reflétant l'unité et la solidarité des communautés du désert de Tabouk.***

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.