Au Yémen, 92 enfants tués depuis janvier malgré la trêve

Deux enfants dans un camp de déplacés yéménites dans la province occidentale de Hodeida, le 5 février 2022 (Photo, AFP).
Deux enfants dans un camp de déplacés yéménites dans la province occidentale de Hodeida, le 5 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

Au Yémen, 92 enfants tués depuis janvier malgré la trêve

  • Selon l'organisation Save the Children, 241 jeunes ont été blessés dans le pays au cours de la même période cette année
  • D’après le Yemeni Network for Rights and Freedom, depuis janvier 2015, 6 728 enfants sont morts sur les lignes de front

AL-MUKALLA, Yémen: L'organisation humanitaire internationale Save the Children a indiqué que 92 enfants avaient trouvé la mort et 241 avaient été blessés au Yémen entre le début du mois de janvier et le 15 novembre, malgré une relative accalmie résultant de la trêve négociée par l'ONU le 2 avril.
L'organisation a souligné qu'un enfant avait été tué ou blessé chaque jour de cette année au Yémen. Elle a exhorté les factions armées du pays ravagé par la guerre à protéger les enfants et à s'abstenir d'attaquer les lieux et les rassemblements civils.
Des enfants de la ville assiégée de Taiz ont indiqué à l'organisation qu'en raison des bombardements et des affrontements arbitraires, ils ne pouvaient plus se rendre à l'école ou à l'hôpital, ni même s'aventurer hors de chez eux. Ils ont prié les groupes de défense des droits de faire pression sur les factions belligérantes et de leur demander de protéger les enfants contre les mauvais traitements et la violence, de sauvegarder les écoles et les hôpitaux, et de réclamer une prolongation de la trêve, qui a pris fin en octobre sans accord de renouvellement.
«Aucune excuse ne peut justifier le meurtre ou la maltraitance d'enfants. Il est temps que le monde agisse pour mettre fin à l'impunité de ces crimes», a déclaré Rama Hansraj, directrice nationale de Save the Children pour le Yémen.
«L'avenir du Yémen dépend de ses enfants, et leur sécurité et leur bien-être sont des indicateurs réels de paix et de stabilité.»
Le Yemeni Network for Rights and Freedom (Réseau pour les droits et les libertés au Yémen) a affirmé que les Houthis, soutenus par l'Iran, sont responsables de la mort de milliers d'enfants yéménites pendant la guerre. L’organisation de défense des droits a accusé la milice de les avoir forcés à participer au conflit, d'avoir bombardé leurs maisons, leurs écoles et d'autres institutions civiles, et d'avoir posé des milliers de mines antipersonnel dans tout le pays.
Selon l’organisation, outre les 6 728 enfants morts sur les lignes de front, qui ont fait l'objet d'un deuil officiel de la part des Houthis, la milice est responsable de la mort de 3 597 autres enfants entre janvier 2015 et juillet de cette année.
Sur ces 3 597, 519 ont été tués par des francs-tireurs houthis, 748 par des bombardements et 514 sont morts à la suite des sièges menés par les Houthis dans leurs villes et villages, notamment à Taiz. En outre, 647 jeunes ont perdu la vie à cause de mines antipersonnel.
Durant la même période, les mines antipersonnel, les francs-tireurs et le bombardement de zones résidentielles par les Houthis ont blessé 6 317 enfants, parmi lesquels 516 ont été amputés ou souffrent de handicaps permanents.
Parmi toutes les villes yéménites, c'est à Taiz que le nombre de décès et de blessures d'enfants a atteint son niveau le plus élevé, suivie par l'ouest de Hodeidah, Marib, Aden et Lahj.
«La milice houthie a forcé des centaines d'enfants à abandonner l'école et à se livrer à un dangereux marché du travail, sans aucune garantie légale ou morale pour subvenir aux besoins de leur famille, ce qui expose nombre d'entre eux aux gangs de recrutement de la milice houthie», a déclaré l’organisation.
Par ailleurs, des combats entre les troupes gouvernementales et les Houthis ont éclaté lundi matin dans plusieurs zones contestées à l'extérieur de Taiz, selon des responsables militaires locaux et des habitants.
L'armée yéménite a déclaré avoir repoussé un nouvel assaut des Houthis contre les zones contrôlées par le gouvernement à l'ouest et au nord de Taiz. Cette attaque est la plus récente d'une série de tentatives de la milice qui cherche à prendre le contrôle de nouvelles zones.
Selon des habitants, les Houthis ont visé dimanche soir des zones résidentielles près d'un ancien aérodrome à l'ouest de Taiz, blessant un enfant et provoquant de fortes explosions.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).