AL-MUKALLÂ: De violents combats entre les forces gouvernementales yéménites et les Houthis ont éclaté mercredi dans la ville de Taïz à la suite du bombardement par la milice d'une base militaire stratégique, selon des responsables de l'armée locale.
«Les soldats de l'armée ont repoussé les Houthis et échangé des tirs de mitrailleuses, les forçant à battre en retraite», a affirmé Abdel Basit al-Baher, un responsable militaire yéménite à Taïz.
Les Houthis tentent depuis longtemps de s'emparer de cette base militaire à l'importance stratégique certaine. La capturer leur permettrait de faire feu sur plusieurs quartiers de la ville densément peuplée et leur permettrait de resserrer complètement leur siège de Taïz en fermant une route qui relie la ville à d'autres agglomérations du sud.
«La base militaire de défense aérienne est un complexe militaire tentaculaire qui s'étend sur de nombreuses collines et qui a été construite par la Chine dans les années 70», a indiqué Al-Baher. «Les Houthis prendront entièrement le contrôle des régions du nord-ouest de Taïz s'ils parviennent à s'emparer de cette base. Ils utiliseront ainsi des armes légères pour bloquer la seule route reliant la ville au monde extérieur.»
Depuis des années, les Houthis bombardent les quartiers civils et frappent les sites militaires de Taïz pour tenter de venir à bout des fortifications de l'armée gouvernementale qui les empêchent de prendre le contrôle du centre-ville.
Les Houthis n'ont pas cessé d'attaquer la ville, même pendant la trêve négociée par les Nations unies et entrée en vigueur le 2 avril.
Les médiateurs internationaux n'ont pas réussi à convaincre la milice de lever le siège en ouvrant au moins une route pour entrer et sortir de la ville, et d'adhérer aux termes de la trêve.
Les dernières violences à Taïz surviennent en pleine épidémie de dengue qui a tué 22 personnes depuis le début de l'année. 14 000 patients souffrent de la maladie alors que le matériel médical se fait rare.
Ahmed Mansour, un responsable de la santé, a déclaré à Arab News que l'épidémie s'est répandue dans toute la ville et que les gens ont inondé les institutions médicales en sous-effectif et sous-équipement.
Les autorités yéménites ont lancé un appel urgent aux agences gouvernementales et aux groupes de secours étrangers pour qu'ils les aident à traiter les patients et à éliminer les sites de reproduction des moustiques.
«La maladie se propage à un rythme alarmant dans tous les districts, ainsi que dans les communautés fortement peuplées et les communautés pauvres. Nous manquons de ressources afin de faire face à l'épidémie», a prévenu Mansour.
Le siège de Taïz par les Houthis, les pluies torrentielles et l'insuffisance de l'aide du gouvernement yéménite et des organisations étrangères sont accusés d’avoir propagé la maladie.
«Le siège de Taïz par les Houthis est la principale cause de l'aggravation de l'épidémie. Nous avons besoin de médicaments pour faire baisser la fièvre, de liquides intraveineux et de transfusions de plaquettes», a signalé Mansour.
Les habitants de Taïz se plaignent depuis longtemps que le blocus des Houthis les oblige à emprunter des routes dangereuses et escarpées pour entrer et sortir de la ville ou pour transporter des provisions essentielles.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com