AL-MUKALLA: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen est au bord de la faillite à la suite des attaques Houthis contre les installations pétrolières dans le sud du pays. L'ensemble des exportations de pétrole de la région ont été interrompues. Le Yémen pourrait ne pas être en mesure de payer les fonctionnaires dans les zones qu’il contrôle dans un avenir proche, avertissent des responsables.
Une source gouvernementale a ajouté à Arab News que le pays pourrait connaître de graves pénuries de carburant et des coupures de courant prolongées, en conséquence.
Le mois dernier, les Houthis, soutenus par l’Iran, ont lancé deux attaques de drone contre des terminaux pétroliers à Hadramaout et à Chabwa afin d’empêcher les pétroliers de livrer au marché mondial le pétrole exporté par les territoires contrôlés par le gouvernement.
La semaine dernière, les Houthis ont lancé une autre attaque contre un port commercial de Chabwa, alors qu’un pétrolier était en train de décharger du carburant, faisant fi des critiques internationales, principalement du Conseil de sécurité de l’ONU.
Lundi, lors d’une réunion à Riyad avec les ambassadeurs de l’UE, de la Chine, de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis au Yémen, Rachad al-Alimi, président du Conseil de direction présidentiel, a prévenu que les attaques des Houthis exacerberaient la situation humanitaire déjà catastrophique en aggravant la famine, car des milliers de fonctionnaires ne seraient pas payés et le gouvernement serait incapable de financer les importations de nourriture.
Il a indiqué que, pour la première fois, la famine qu’ils craignaient depuis longtemps est désormais susceptible de se matérialiser «sous ses formes les plus horribles».
Bien qu’il ait déjà menacé de se retirer de l’accord de Stockholm et de la trêve la plus récente, tous deux négociés par l’ONU, le gouvernement yéménite a décidé de ne pas reprendre les opérations militaires pour répondre aux attaques des Houthis. Il a plutôt demandé aux envoyés de soutenir un ensemble de mesures économiques visant à exercer une pression sur les Houthis afin qu’ils cessent leurs attaques.
Ces mesures consisteraient notamment à inciter les entreprises à quitter les zones contrôlées par les Houthis, à limiter la circulation des marchandises à destination de ces zones par les ports gouvernementaux, à demander aux compagnies maritimes internationales de couper leurs liens avec les ports contrôlés par les Houthis, à inscrire sur la liste noire les hommes d’affaires qui entretiennent des relations commerciales avec les Houthis et à exclure du système de paiement SWIFT les banques qui traitent avec eux.
Toutefois, selon certains responsables yéménites, le gouvernement craint que les puissances et les médiateurs internationaux qui l’ont poussé à interrompre son offensive militaire visant à expulser les Houthis de la ville occidentale de Hodeïda en 2018 par peur d’exacerber la crise humanitaire n’acceptent pas les dernières mesures punitives du gouvernement pour les mêmes raisons.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com