PARIS: L'animateur vedette français Cyril Hanouna, mis en cause pour ses commentaires polémique sur le meurtre de l'adolescente Lola à Paris, a valu vendredi à sa chaîne un carton jaune de l'autorité de régulation des médias.
La chaîne C8, du groupe Canal+, a été mise en demeure vendredi par l'Arcom, pour ses commentaires répétés dans son émission "Touche pas à mon poste", considérés comme "un manquement à l’obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours".
En cause selon le régulateur, des propos de Cyril Hanouna qui, "alors que l’instruction judiciaire relative à cette affaire était ouverte, a tenu de façon répétée des propos relatifs tant aux conditions dans lesquelles le procès de la personne mise en examen devait se tenir et à son issue".
"Il a en particulier appelé à plusieurs reprises à des procès expéditifs", souligne l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).
Cyril Hanouna avait suscité la polémique fin octobre autour du meurtre de Lola, tuée à Paris le 14 octobre.
Les circonstances de sa mort et le profil de la suspecte, de nationalité algérienne, avaient suscité de vifs débats à droite et à l'extrême droite, accusées d'instrumentaliser le drame à des fins politiques.
"Si on a toutes les preuves, c'est perpétuité direct. Je suis désolé. Il n'y a pas d'altération ni de non-discernement", avait déclaré le 18 octobre Cyril Hanouna.
"C'est le genre de cas où, fou ou pas fou, elle doit être en prison. Elle ne doit pas être soignée", avait poursuivi l'animateur vedette.
"Pas consciente de ses actes? C'est une loi qui doit être révisée aussi", avait-il conclu.
Interrogé sur la prise de position de l'animateur, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti l'avait qualifié de "négation de l'Etat de droit".
En cas de récidive, après ce carton jaune, l'Arcom peut decider de sanctions contre la chaîne.
Le présentateur Cyril Hanouna n'en est pas à sa première polémique. Il a ainsi récemment insulté Louis Boyard, député d'extrême gauche (La France insoumise, LFI).
Abruti", "tocard", "bouffon", "t'es une merde": l'animateur avait abreuvé d'injures le jeune député qui venait d'accuser les "cinq personnes les plus riches" de France d'"appauvrir l'Afrique", citant le milliardaire Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+, auquel appartient C8.
Une semaine après cette saillie, l'Arcom a annoncé jeudi étudier la possibilité d'une procédure de sanction en transmettant ce nouveau cas à un rapporteur indépendant, membre du Conseil d'Etat.