Confidentialité des données/USA: Google accepte de verser des centaines de millions de dollars

Selon les termes de l'accord, Google doit indiquer plus clairement quelles données de géolocalisation sont récoltées, y compris quand la fonctionnalité est désactivée sur un service mais pas sur d'autres (Photo, AFP).
Selon les termes de l'accord, Google doit indiquer plus clairement quelles données de géolocalisation sont récoltées, y compris quand la fonctionnalité est désactivée sur un service mais pas sur d'autres (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Confidentialité des données/USA: Google accepte de verser des centaines de millions de dollars

  • Google a accepté de leur verser 391,5 millions de dollars pour mettre fin à l'enquête
  • C'est l'accord le plus important jamais conclu par plusieurs Etats sur la protection des informations personnelles aux Etats-Unis

SAN FRANCISCO: Une coalition de 40 Etats américains s'est félicitée lundi d'avoir passé un accord avec Google, pour obliger le géant de l'internet à rendre ses méthodes de collecte des données des utilisateurs plus transparentes, alors que les Etats-Unis n'ont toujours pas de loi fédérale sur le sujet.

Google a accepté de leur verser 391,5 millions de dollars pour mettre fin à l'enquête.

"Conformément aux améliorations que nous avons réalisées ces dernières années, nous avons mis fin à cette investigation qui était basée sur des règlements obsolètes, que nous avons changés il y a des années", a indiqué un porte-parole du groupe californien, contacté par l'AFP.

C'est l'accord le plus important jamais conclu par plusieurs Etats sur la protection des informations personnelles aux Etats-Unis, selon un communiqué de presse du procureur général du New Jersey.

Selon plusieurs Etats (dont le New Jersey, l'Arkansas, la Floride, ou encore l'Illinois), le géant de l'internet enfreignait le droit des consommateurs à la confidentialité en récoltant des données de géolocalisation à leur insu, à des fins de ciblage publicitaire.

Des procureurs généraux avaient lancé des enquêtes après qu'un article de l'agence Associated Press ait rapporté en 2018 que Google suivait des utilisateurs à la trace même s'ils avaient désactivé l'option.

Mais la société continuait d'accumuler des données de géolocalisation via d'autres services qui se connectent au wifi et aux antennes téléphoniques, du moteur de recherche à l'application de cartographie Google Maps.

«Incognito»

"Google ne peut pas prétendre donner des outils de contrôle de leurs informations personnelles aux utilisateurs, et ensuite ignorer ces fonctionnalités pour collecter et vendre des données aux annonceurs, contrairement à la demande expresse des internautes", a déclaré Matthew Platkin, le procureur général du New Jersey, cité dans le communiqué.

"Quand les plateformes enfreignent le droit des consommateurs au respect de la vie privée, elles les mettent en danger", insiste-t-il.

Selon les termes de l'accord, Google doit indiquer plus clairement quelles données de géolocalisation sont récoltées, y compris quand la fonctionnalité est désactivée sur un service mais pas sur d'autres.

L'entreprise doit aussi informer les utilisateurs au sujet des outils à leur disposition pour désactiver le suivi de leur localisation et éventuellement supprimer ces données.

Elle a publié lundi un communiqué sur son blog, soulignant des mesures qu'elle a déjà mis en place, comme la suppression automatique de certaines données par défaut de façon régulière ou le mode "incognito" sur Google Maps, qui ne conserve pas les recherches de l'utilisateur.

"L'accord d'aujourd'hui est une autre étape pour donner plus de choix qui ont du sens et réduire la collecte de données, tout en fournissant des services plus utiles", assure Google.

Loi fédérale

Contrairement à l'Union européenne, les Etats-Unis ne disposent pas d'une loi fédérale sur la protection des données personnelles. Certains Etats, comme la Californie ou le Colorado, ont adopté des textes similaires. Les autres se réfèrent à des lois locales sur la protection des consommateurs.

Google, comme ses voisins de la Silicon Valley, a été épinglé à de nombreuses reprises sur son modèle économique, qui consiste à vendre des espaces publicitaires finement ciblés à très grande échelle, et dépend donc des données qu'il récolte sur les internautes, de leur navigation en ligne à leur utilisation d'applications gratuites.

Le numéro un mondial de la publicité numérique a utilisé des méthodes "de roublard, visant à tromper" les utilisateurs, a assené Ellen Rosenblum, procureur général de l'Oregon.

"Depuis des années Google fait passer les profits avant le respect de la vie privée des utilisateurs", a-t-elle continué, reprenant le mantra de nombreuses ONG et politiques contre Meta (Facebook, Instagram) et d'autres grandes plateformes.

Elle note aussi que "les entreprises vont continuer d'accumuler des montagnes de données personnelles à des fins de marketing tant que nous n'aurons pas de lois exhaustives sur la confidentialité".

Or la Silicon Valley appelle de ses vœux une loi fédérale qui fixerait les règles de façon uniforme.

"Alors que l'économie numérique gagne du terrain et que de nouvelles technologies émergent, les entreprises, les consommateurs, les élus et les internautes continuent de se bagarrer avec les questions de traitement des données", a tweeté lundi la CCIA (Computer & Communications Industry Association), une association professionnelle qui représente l'industrie.

"Le congrès doit adopter des règles fédérales de base sur la confidentialité des données".


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com