Air France n'est «pas coupable», maintient son représentant au procès du crash du Rio-Paris

Sur cette photo d'archive prise le 10 octobre 2022 un homme tient une pancarte indiquant "Justice française, 13 ans trop tard" au palais de justice de Paris lors du procès des compagnies Airbus et Air France pour le crash du vol Rio-Paris le 1er juin 2009 qui a tué 228 personnes (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 10 octobre 2022 un homme tient une pancarte indiquant "Justice française, 13 ans trop tard" au palais de justice de Paris lors du procès des compagnies Airbus et Air France pour le crash du vol Rio-Paris le 1er juin 2009 qui a tué 228 personnes (AFP)
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Air France n'est «pas coupable», maintient son représentant au procès du crash du Rio-Paris

  • Air France est poursuivie pour ne pas avoir assez formé ses pilotes sur le gel des sondes et, surtout, sur ses conséquences dans le cockpit
  • Après le givrage soudain des sondes Pitot mesurant la vitesse de l'avion, les pilotes du vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris ont perdu le contrôle de l'appareil, qui a heurté l'océan à 2h14 du matin (temps universel) le 1er juin 2009

PARIS: "Pas coupable". Le représentant d'Air France a maintenu jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris que la compagnie n'avait pas commis de faute ayant conduit au crash du vol Rio-Paris en 2009, tout en refusant de charger les pilotes et son coprévenu Airbus.

Après les trois magistrats du tribunal mercredi, Pascal Weil, ancien chef pilote et instructeur, fait face jeudi aux questions des parties, à commencer par celles des parties civiles.

"Est-ce que Air France assume une part de responsabilité dans la survenance de ce drame ?" Me Alain Jakubowicz, avocat de l'association Entraide et Solidarité AF447, reformule, insiste.

"En regardant la chronologie des choses (...) nous avons fait ce que nous pensions devoir faire à l'époque", répond M. Weil qui, dans son costume sombre, s'exprime avec les mains et force détails.

"Nous plaidons que nous ne sommes pas coupables, le tribunal évidemment jugera", ajoute M. Weil. "Nous récusons très fermement toute faute, notre position a été constante".

Après le givrage soudain des sondes Pitot mesurant la vitesse de l'avion, les pilotes du vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris ont perdu le contrôle de l'appareil, qui a heurté l'océan à 2h14 du matin (temps universel) le 1er juin 2009. 228 personnes sont mortes.

Air France est poursuivie pour ne pas avoir assez formé ses pilotes sur le gel des sondes et, surtout, sur ses conséquences dans le cockpit, alors que des pannes similaires s'étaient multipliées au cours des mois précédant la catastrophe.

Me Jakubowicz poursuit: Airbus, jugé avec Air France pour homicides involontaires, impute la catastrophe à des "erreurs de pilotage". Qu'en pense la compagnie ?

"Pour nous, ce qui amène l'équipage à agir tel qu'il a agi reste en grande partie mystérieux", estime M. Weil, détaillant les dernières minutes du vol. "Je ne peux pas les qualifier d'erreurs dans la mesure où je ne peux pas les expliquer".

 "Alternative binaire" 

"On est dans une alternative binaire", appuie Me Jakubowicz. "Soit les pilotes ont été mauvais", soit "il y a bien eu un trou dans la raquette dans leur formation".

"Je vous remercie de me mettre devant un choix impossible", déclare Pascal Weil, rejetant les "deux branches de l'alternative" pour une "troisième voie, celle du doute".

Pour lui, c'est le "modèle" de formation, tel qu'il existait dans toute l'industrie aéronautique, qui est en cause car il faisait "fi des facteurs humains, de la variabilité individuelle".

"Vous avez songé à faire de la politique ? C'est la question que m'inspire votre non-réponse", grince l'avocat, qui le questionne alors: si lui-même avait été aux commandes de l'AF447, "l'avion tombe ou il ne tombe pas ? Il y a ce procès ou pas ?"

"Je n'en sais rien, car je ne sais pas ce qui a amené les collègues à agir de cette façon", assure M. Weil.

Plusieurs avocats suivent, certains l'interpellent en creux sur la responsabilité d'Airbus, quant à la conception de l'avion ou le traitement des incidents. A chaque fois, M. Weil botte en touche, affirmant vouloir s'en tenir aux "faits" et non aux "théories".

Au fil des questions, il répète qu'Air France a "bien" formé ses pilotes, "au-delà" des standards. Qu'ils ont aussi été "informés" de cette panne via "six" canaux différents: casiers, affichage, session de contrôle des connaissances...

Pour lui, le risque a été correctement évalué au vu des connaissances de l'époque. Les neuf incidents rapportés au sein de l'entreprise ne "signalaient pas de perte de contrôle" et Air France n'était pas au courant des avaries du même type dans les autres compagnies.

Le parquet pose "quelques questions rapides et techniques", les avocats d'Air France une seule, en forme de précision. Arrive le tour des conseils d'Airbus: une poignée de questions, sans mettre en difficulté M. Weil.

Le représentant du constructeur est attendu lundi après-midi, à sa place.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.