Crash du Rio-Paris: à l'ouverture du procès, Air France et Airbus contestent toute «faute»

Cette photo d'archive prise le 14 juin 2009 montre un morceau récupéré de l'A330 d'Air France (Photo, AFP).
Cette photo d'archive prise le 14 juin 2009 montre un morceau récupéré de l'A330 d'Air France (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

Crash du Rio-Paris: à l'ouverture du procès, Air France et Airbus contestent toute «faute»

  • Les investigations ont montré que les pilotes n'ont pu rattraper le décrochage de l'appareil
  • Après une bataille d'expertises, les juges d'instruction avaient prononcé un non-lieu en 2019, scandalisant les proches des victimes

PARIS: Dès l'ouverture de leur procès, les représentants d'Air France et d'Airbus ont réaffirmé lundi ne pas avoir commis de "faute" en lien avec le crash du Rio-Paris et exprimé leur "compassion" envers les familles des victimes, suscitant la colère de certains proches.

Le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s'est abimé dans l'Atlantique le 1er juin 2009, quelques heures après son décollage, entraînant la mort de 228 personnes, 216 passagers et 12 membres d'équipage. Il s'agit de la catastrophe la plus meurtrière de l'histoire d'Air France.

Treize ans après le crash, le procès pour homicides involontaires du constructeur européen et de la compagnie française, qui encourent chacun 225.000 euros d'amende, s'est ouvert en début d'après-midi pour deux mois devant le tribunal correctionnel de Paris.

Après avoir détaillé, comme il est d'usage, les infractions reprochées, les trois juges ont lu le nom de chaque victime dans la vaste salle d'audience silencieuse, emplie de proches de victimes, experts et représentants des entreprises.

La présidente Sylvie Daunis a listé les parties civiles et les témoins avant de résumer les grandes lignes du dossier.

Elle a ensuite donné la parole à la directrice générale d'Air France, Anne Rigail. "Je me tiens devant vous pour exprimer, au nom d'Air France, notre plus profonde compassion aux proches des victimes", a notamment déclaré la responsable.

Cet accident "marque à jamais l'histoire collective de notre entreprise. C'est un drame sans équivalent et sans précédent", a poursuivi Mme Rigail, qui a assuré que la compagnie allait "continuer à collaborer" avec la justice mais maintenu "qu'elle n'a pas commis de faute pénale à l'origine de l'accident".

 "Honte à vous !" 

"Cela ne remet aucunement en cause la conscience que nous avons de l'ampleur de cette catastrophe, ainsi que de la douleur qui restera à jamais dans nos mémoires", a-t-elle ajouté, suscitant une exclamation sur les bancs des parties civiles.

A son tour, le président exécutif d'Airbus s'est levé.

"J'ai tenu à être présent ici aujourd'hui d'abord pour témoigner de mon profond respect, de ma profonde considération pour les familles et les proches des victimes", a commencé Guillaume Faury.

"Enfin et trop tard !", s'est exclamée la présidente de l'association Entraide et Solidarité AF447, Danièle Lamy, assise dans la salle. "Ça fait treize ans qu'on attend ce moment-là, c'est une honte monsieur, honte à vous !" a lancé le vice-président de cette association, Philippe Linguet.

"Cela fait longtemps que vous attendez ce procès, vous avez besoin de vous exprimer, c'est normal", leur a répondu la présidente. "Mais il faut que ce procès se passe le plus dignement possible et chacun doit s'exprimer quand c'est son tour", a-t-elle averti.

"Notre mission, c'est que tous les gens qui montent dans un Airbus puissent redescendre de l'avion à la fin du vol en bonne santé", a poursuivi M. Faury, précisant que "10.000 Airbus" volent dans le monde et transportent "5 millions de passagers par jour".

 "Griefs non justifiés" 

Il a indiqué que l'entreprise avait mis en place une "organisation" et une "gouvernance" afin d'"être le plus proche possible du zéro accident", assurant que la "sécurité était (sa) priorité". "Nous pensons sincèrement que ces griefs ne sont pas justifiés", a-t-il aussi déclaré.

En sortant de l'audience, M. Linguet a expliqué avoir "explosé" face au "manque d'empathie" du responsable d'Airbus, affirmant que cela faisait "treize ans" que l'entreprise "méprisait" les victimes.

"Il a parlé de chiffres (...) mais c'est pas ce qu'on lui demande. Ce qu'on lui demande, c'est nos 228 passagers (et équipage NDLR) qui aujourd'hui sont disparus", s'est-il emporté, le jugeant "totalement hors sujet".

Après une bataille d'expertises, les juges d'instruction avaient prononcé un non-lieu en 2019, scandalisant les proches des victimes. La cour d'appel avait néanmoins infirmé cette décision en 2021, ordonnant un procès.

Les investigations ont montré que les pilotes, désorientés par le givrage des sondes de vitesse Pitot dans la zone météorologique instable du Pot au noir, n'ont pu rattraper le décrochage de l'appareil, qui a eu lieu en moins de cinq minutes.

Airbus a été renvoyé devant le tribunal pour avoir "sous-estimé la gravité des défaillances" des sondes Pitot et Air France pour s'être abstenue de "former" et "d'informer" ses équipages face au givrage de ces sondes.

 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.