Avion à hydrogène: un vol de démonstrateur Airbus prévu en 2025

Un avion décolle en arrière-plan d'un Airbus A380 de Singapore Airlines (SIA) au parc des expositions de Changi à Singapour le 9 octobre 2021.(AFP)
Un avion décolle en arrière-plan d'un Airbus A380 de Singapore Airlines (SIA) au parc des expositions de Changi à Singapour le 9 octobre 2021.(AFP)
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Publié le Mardi 22 février 2022

Avion à hydrogène: un vol de démonstrateur Airbus prévu en 2025

  • CFM International, a signé avec Airbus un partenariat «afin de démontrer la faisabilité en vol d'un système de propulsion à hydrogène vers le milieu de la décennie »
  • Cet A380, le plus gros avion jamais produit par Airbus, va être modifié pour recevoir une nacelle de réacteur en hauteur sur la partie arrière gauche du fuselage

PARIS : Un Airbus A380 équipé d'un cinquième moteur, fonctionnant à l'hydrogène: c'est le démonstrateur que l'avionneur promet d'ici à 2025, en collaboration avec le motoriste CFM International, pour progresser vers un transport aérien décarboné.

CFM International, une coentreprise entre l'Américain General Electric et le Français Safran Aircraft Engines, a signé avec Airbus un partenariat "afin de démontrer la faisabilité en vol d'un système de propulsion à hydrogène vers le milieu de la décennie", a précisé le groupe européen dans un communiqué mardi.

"Airbus définira (...) les spécifications du système de propulsion à hydrogène, supervisera les essais en vol et fournira l'A380 banc d'essais qui permettra de tester le moteur à hydrogène en phase de croisière", selon le texte.

Cet A380, le plus gros avion jamais produit par Airbus, va être modifié pour recevoir une nacelle de réacteur en hauteur sur la partie arrière gauche du fuselage, selon des illustrations publiées par l'avionneur mardi.

Quatre réservoirs d'hydrogène liquide totalisant 400 kg seront installés à l'arrière de l'appareil pour alimenter ce moteur, tandis que les quatre moteurs classiques au kérosène resteront en place sous les ailes.

L'appareil précis choisi pour cette mission sera le "MSN01", le premier A380 construit, qui a volé pour la première fois en 2005 pour certifier ce type d'appareil. Resté propriété d'Airbus, il a aussi servi aux essais des moteurs du long-courrier A350.

Il sera adapté avec des équipements électroniques et de télémétrie, ainsi que d'une commande du moteur à hydrogène depuis le cockpit.

"Il s'agit vraiment d'une étape très importante vers l'aviation durable que nous franchissons en lançant ce démonstrateur aujourd'hui", a affirmé Sabine Klauke, directrice de l'ingénierie d'Airbus, lors d'une visioconférence de presse.

Cette annonce survient deux mois après qu'Airbus a livré son 251e et dernier A380 à son principal client, Emirates. Le programme, qui n'a pas tenu ses promesses commerciales, a été interrompu en 2019, 15 ans seulement après la première livraison. 

Nombreux défis techniques

De son côté, CFM "se concentrera sur la modification de la chambre de combustion, le circuit carburant et le système de commande d'un turboréacteur GE Passport afin qu'il fonctionne à l'hydrogène", selon le communiqué.

Destiné aux jets d'affaires, le moteur Passport est une version à échelle réduite du moteur vedette "LEAP" de CFM, ce dernier équipant notamment les Airbus A320neo et leurs concurrents Boeing 737 MAX.

Sur le démonstrateur, il fontionnera une fois le décollage effectué à l'aide des moteurs à kérosène.

"Le moteur, assemblé aux États-Unis, a été sélectionné en raison de ses dimensions, de ses turbomachines avancées et de son débit de carburant. Il sera installé dans le fuselage arrière du banc d'essais en vol afin de pouvoir surveiller les émissions du moteur, y compris les traînées de condensation, séparément de celles des moteurs assurant la propulsion de l'appareil", a expliqué Airbus.

Nouvelle frontière de l'aviation, sommée de se décarboner d'ici à 2050, l'avion à hydrogène figure parmi les programmes emblématiques d'Airbus, qui vise une mise en service d'un appareil "zéro émission" d'ici à 2035.

Dès septembre 2020, Airbus a dévoilé trois concepts d'avions à hydrogène baptisés "ZEROe".

Le moteur à hydrogène n'émet pas de pollution puisqu'il ne produit que de la vapeur d'eau. Cela suppose en revanche que l'hydrogène soit lui-même "propre", c'est-à-dire produit par électrolyse de l'eau en utilisant une électricité issue de sources renouvelables ou à tout le moins faiblement carbonées.

Son utilisation dans l'aviation commerciale pose de nombreux défis techniques, notamment la nécessité de stocker ce gaz à très basse température (-235°C) et forte pression dans des réservoirs sphériques.

Parmi les systèmes qui seront testés sur ce démonstrateur figure une pompe pour faire circuler l'hydrogène vers le moteur, où il sera injecté sous forme gazeuse dans la chambre de combustion.

Outre ce circuit plus complexe que celui du kérosène actuel, l'hydrogène soumettra les pièces mécaniques à rude épreuve, car il brûle à une température bien plus élevée, un autre défi pour un secteur soumis à des règles de certification et de sécurité drastiques.


L'Arabie saoudite lève 818 millions de dollars lors de l'émission de sukuk de février

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  • Le sukuk, un instrument de financement conforme à la charia, permet aux investisseurs de détenir une participation partielle dans les actifs de l’émetteur tout en respectant les principes de la finance islamique
  • Selon le Centre national de gestion de la dette, l’émission de février a été répartie en quatre tranches

RIYAD : L’Arabie saoudite a levé 3,07 milliards de riyals saoudiens (818 millions de dollars) grâce à son émission de sukuk en février, alors que le Royaume continue d’exploiter les marchés de la dette pour soutenir ses efforts de diversification économique.
Cette dernière émission libellée en riyals, gérée par le Centre national de gestion de la dette, fait suite à une émission de 3,72 milliards de riyals en janvier. Le Royaume avait levé 11,59 milliards de riyals en décembre et 3,41 milliards de riyals en novembre, selon les données officielles.
Le sukuk, un instrument de financement conforme à la charia, permet aux investisseurs de détenir une participation partielle dans les actifs de l’émetteur tout en respectant les principes de la finance islamique. L’Arabie saoudite est un acteur clé du marché mondial des sukuk, utilisant les ventes de dette pour financer des projets dans le cadre de son plan de transformation économique Vision 2030.
Selon le Centre national de gestion de la dette, l’émission de février a été répartie en quatre tranches. La première, d’une valeur de 585 millions de riyals, arrivera à échéance en 2029, tandis que la deuxième, d’un montant de 1,70 milliard de riyals, arrivera à échéance en 2032. La troisième tranche, d’une valeur de 404 millions de riyals, expirera en 2036, et la dernière tranche, totalisant 376 millions de riyals, arrivera à échéance en 2039.
L’Arabie saoudite devrait jouer un rôle de premier plan dans la dynamique des émissions de dettes et de sukuk au cours des deux prochaines années, a indiqué Fitch Ratings plus tôt ce mois-ci. L’agence a noté que les institutions financières et les entreprises saoudiennes se tournent de plus en plus vers les marchés internationaux de la dette pour diversifier leurs sources de financement.
Un rapport distinct de Fitch prévoit que le marché de la dette en Arabie saoudite atteindra 500 milliards de dollars d’ici la fin de 2025, soutenu par un nombre croissant de projets d’infrastructure et de développement.
Le Royaume devrait également dominer les échéances d’obligations et de sukuk dans la région du Golfe, avec des remboursements attendus totalisant 168 milliards de dollars entre 2025 et 2029, selon un rapport de décembre de Kamco Invest. La dette émise par le gouvernement représentera la plus grande part, avec des échéances estimées à 110,2 milliards de dollars sur cette période.
Dans l’ensemble du Conseil de coopération du Golfe, le marché de la dette a dépassé le cap des 1 000 milliards de dollars d’émissions en circulation à la fin novembre, selon un autre rapport de Fitch.
Par ailleurs, l’émission mondiale de sukuk devrait se situer entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, portée par l’activité sur des marchés clés comme l’Arabie saoudite et l’Indonésie, selon S&P Global. L’agence de notation a rapporté que les ventes mondiales de sukuk avaient totalisé 193,4 milliards de dollars en 2024, en légère baisse par rapport aux 197,8 milliards de dollars en 2023.


La France prête à bannir les "polluants éternels" des textiles et cosmétiques

La ministre française de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche Agnès Pannier-Runacher quitte le Palais de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 29 janvier 2025. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche Agnès Pannier-Runacher quitte le Palais de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 29 janvier 2025. (AFP)
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  • Une législation "pionnière" dans l'Union européenne: le Parlement français devrait approuver définitivement jeudi une proposition de loi écologiste restreignant la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, ces "polluants éternels" massivemen
  • La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé lundi au quotidien Le Parisien que le camp du président français Emmanuel Macron soutiendrait un "vote conforme" de la proposition de loi

PARIS: Une législation "pionnière" dans l'Union européenne: le Parlement français devrait approuver définitivement jeudi une proposition de loi écologiste restreignant la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, ces "polluants éternels" massivement présents dans la vie courante, dont l'impact sur la santé inquiète.

Le texte, voté une première fois à l'Assemblée, et remanié par le Sénat en mai, devrait être adopté dans les mêmes termes qu'à la Chambre haute, permettant son entrée en vigueur.

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé lundi au quotidien Le Parisien que le camp du président français Emmanuel Macron soutiendrait un "vote conforme" de la proposition de loi.

Quasi indestructibles et présentes dans quantité d'objets et de produits, ces substances chimiques per- et polyfluoroalkylés ou PFAS s'accumulent avec le temps dans l'air, le sol, l'eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus du rein ou du foie.

Si les connaissances sur les risques sanitaires associés aux différents PFAS sont insuffisantes, voire absentes, de l'avis même d'autorités sanitaires, des effets néfastes sur le métabolisme humain ont été pointés pour plusieurs "polluants éternels".

L'article phare de la proposition de loi prévoit d'interdire à partir du 1er janvier 2026 la fabrication, l'importation et la vente de tout produit cosmétique, produit de fart (pour les skis) ou produit textile d'habillement contenant des PFAS, à l'exception de certains textiles industriels ou "nécessaires à des utilisations essentielles".

Une taxe visant les industriels dont les activités entraînent des rejets de PFAS, sur le principe du "pollueur-payeur", figure également dans le texte.

Si l'ambition initiale du texte a été réduite - avec notamment l'exclusion des ustensiles de cuisine du champ de l'interdiction - le rapporteur Nicolas Thierry (Les Ecologistes) a vanté en commission la semaine dernière un texte permettant de faire de la France "l'un des pionniers en Europe" de la lutte contre les polluants éternels.


Le Forum des marchés des capitaux 2025 : Un catalyseur pour l'innovation et la croissance dans la finance mondiale

Le forum 2025 proposera trois jours de discussions, de présentations et d'opportunités de réseautage. (Shutterstock)
Le forum 2025 proposera trois jours de discussions, de présentations et d'opportunités de réseautage. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite s'apprête à accueillir la cinquième édition du Forum des marchés des capitaux (CMF) du 18 au 20 février à Riyad, réunissant d'éminents experts financiers dans la capitale et soulignant la position du Royaume en tant que centre économique
  • Axé sur l'évolution du paysage financier, l'événement se tiendra sous le thème "Powering Connections" et devrait débloquer de nouvelles opportunités d'investissement

RIYAD : L'Arabie saoudite s'apprête à accueillir la cinquième édition du Forum des marchés des capitaux (CMF) du 18 au 20 février à Riyad, réunissant d'éminents experts financiers dans la capitale et soulignant la position du Royaume en tant que centre économique clé.

Organisé par le Groupe « Saudi Tadawul » et placé sous le patronage du ministre des Finances et président du Comité du programme de développement du secteur financier, Mohammed al-Jadaan, le forum réunira les principaux décideurs politiques, chefs d'entreprise et experts de l'industrie pour discuter des principales tendances et évolutions qui façonnent les marchés de capitaux du pays.

Axé sur l'évolution du paysage financier, l'événement se tiendra sous le thème "Powering Connections" et devrait débloquer de nouvelles opportunités d'investissement, favoriser les partenariats stratégiques et positionner le Royaume comme un acteur clé dans l'écosystème des marchés de capitaux mondiaux.

L'économiste saoudien Talat Hafiz a déclaré à Arab News que le forum "offre une plateforme essentielle aux parties prenantes pour engager des discussions significatives, explorer les opportunités des marchés émergents et façonner l'avenir de la formation de capital".

« Le marché des capitaux de l'Arabie saoudite continue de faire preuve d'une forte dynamique, avec une participation croissante des investisseurs et un environnement réglementaire dynamique qui soutient la croissance durable du marché financier », a-t-il expliqué. 

« Le marché des capitaux de l'Arabie saoudite continue d'attirer la demande mondiale, grâce à la profondeur de son marché, à ses avancées réglementaires et à la forte participation des investisseurs », a signalé M. Hafiz, soulignant l'intérêt mondial croissant pour le marché du Royaume. 

Ordre du jour du Forum 2025

Le forum 2025 proposera trois jours de discussions, de présentations et d'opportunités de réseautage. 

La première journée débutera au centre de conférence du KAFD par une ouverture officielle et un discours de bienvenue, suivis de sessions telles que "The Annual Economic Sprint : Naviguer vers de nouvelles frontières économiques", au cours de laquelle des experts analyseront les tendances macroéconomiques et les trajectoires de croissance.

D'autres discussions clés porteront sur "L'horizon des capitaux : Le Moyen-Orient en tant que nouveau pôle des marchés de capitaux" et "La boule de cristal des capitaux : le paysage futur des marchés de capitaux".

La journée inaugurale s'achèvera par la remise des prix du marché des capitaux saoudiens 2024, qui récompensent les réalisations et les contributions des acteurs du marché dans diverses catégories.

Les deuxième et troisième jours auront lieu à l'hôtel Four Seasons et comprendront des sessions sur les systèmes de gestion des capitaux, les perspectives du marché et les stratégies d'investissement. Des chefs d'entreprise de DirectFN, Awqaf Investment, Nahdi Medical Co. et Sahm Capital discuteront de la manière dont les entreprises s'adaptent aux changements économiques.

Des projets clés tels que Liqaa et Edaa Connect seront mis en lumière, offrant aux participants un aperçu des technologies financières émergentes et des approches d'investissement basées sur les données.

Le dernier jour sera consacré à l'accès aux données, à l'analyse financière et à la transparence des marchés financiers, avec des présentations de Wamid et de S&P Global.

D'autres discussions porteront sur les perspectives économiques mondiales, les progrès de la fintech et l'importance croissante des considérations environnementales, sociales et de gouvernance dans les stratégies d'investissement.

Le rassemblement comprendra une liste d'orateurs distingués, y compris des hauts fonctionnaires, des cadres supérieurs et des leaders financiers mondiaux. Parmi les intervenants, Khalid al-Faleh, ministre de l'Investissement de l'Arabie saoudite, offrira un aperçu des stratégies économiques et des politiques monétaires du Royaume.

L'événement accueillera également Poppy Gustafsson, ministre britannique de l'investissement, et Sarah al-Suhaimi, présidente du Groupe « Saudi Tadawul », aux côtés de Khalid al-Hussan, PDG du groupe.

Des leaders financiers internationaux tels que Bonnie Y Chan, PDG de Hong Kong Exchanges and Clearing Limited, et Nandini Sukumar, PDG de la World Federation of Exchanges, apporteront leur expertise sur l'intégration des marchés mondiaux et les avancées réglementaires.

En outre, des personnalités de grandes institutions financières, dont Roland Chai, président des Services du marché européen au Nasdaq, et Scott O'Malia, PDG de l'International Swaps and Derivatives Association, partageront leurs points de vue sur les tendances des marchés de capitaux et les possibilités d'investissement.

Moments clés du Forum 2024

Le Forum des marchés des capitaux 2024 a été l'une des plus grandes conférences du secteur au niveau mondial, avec 4 200 participants et 640 investisseurs de 41 entreprises.

Avec pour thème "Powering Growth", ce forum a prôné le rôle de l'Arabie saoudite en tant que plaque tournante financière et a servi de plateforme pour des discussions et des annonces majeures dans le secteur.

L'événement a facilité 15 000 demandes de rendez-vous entre investisseurs, émetteurs et acteurs du marché, renforçant ainsi son rôle de première plateforme de réseautage et d'investissement.

Plusieurs protocoles d'accord ont été signés, notamment des collaborations visant à renforcer la sensibilisation à l'environnement, à promouvoir des initiatives de développement durable et à favoriser le développement culturel.

Une annonce importante a été faite concernant le lancement d'un indice de responsabilité sociale en collaboration avec le ministère des Ressources Humaines et du Développement social, renforçant ainsi l'engagement du Royaume en faveur de l'investissement responsable.

Les avancées réglementaires ont été au centre des débats, qui ont porté sur l'introduction potentielle d'un cadre pour les offres d'actions de suivi, signalant des réformes progressives dans l'écosystème financier du pays.

Le groupe « Saudi Tadawul » a également dévoilé la toute première édition internationale du forum, CONNECT Hong Kong, qui a eu lieu le 9 mai 2024. L'événement s'est concentré sur le renforcement des liens entre l'Arabie saoudite et les marchés de capitaux asiatiques, sur la promotion de la collaboration internationale et sur l'avancement de la connectivité des marchés.

Au cours des trois dernières années, l'événement a généré plus de 25 000 demandes de réunion, attiré plus de 10 000 participants et plus de 4 000 investisseurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com