Procès du crash du Rio-Paris: début de l'interrogatoire du représentant d'Air France

Les parties civiles arrivent au palais de justice de Paris le 10 octobre 2022 pour assister au procès des compagnies Airbus et Air France dans l'affaire du crash du vol A330 Rio-Paris d'Air France le 1er juin 2009 qui a fait 228 victimes. (Photo, AFP)
Les parties civiles arrivent au palais de justice de Paris le 10 octobre 2022 pour assister au procès des compagnies Airbus et Air France dans l'affaire du crash du vol A330 Rio-Paris d'Air France le 1er juin 2009 qui a fait 228 victimes. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 novembre 2022

Procès du crash du Rio-Paris: début de l'interrogatoire du représentant d'Air France

  • Le 1er juin 2009, le vol AF447 a heurté l'océan l'Atlantique au large du Brésil en pleine nuit, emportant la vie des 216 passagers et 12 membres d'équipage
  • Plus de treize ans après l'accident, la compagnie Air France est soupçonnée de ne pas avoir mis en place une formation adaptée de ses équipages et de ne pas les avoir informés suffisamment

PARIS: Jugée pour homicides involontaires au côté d'Airbus, Air France conteste comme l'avionneur toute responsabilité: le tribunal de Paris interroge mercredi un représentant de la compagnie aérienne au procès du crash du Rio-Paris en 2009.

A la barre, Pascal Weil, ancien chef pilote et instructeur, a commencé à détailler, à la demande du tribunal, une partie de l'organigramme de la compagnie au moment des faits, ainsi que l'organisation de la formation de ses pilotes.

Il doit être questionné jusqu'à jeudi par la 31e chambre correctionnelle, qui examine l'affaire depuis le 10 octobre.

L'interrogatoire du représentant d'Airbus est prévu lundi et mardi.

Le 1er juin 2009, le vol AF447 a heurté l'océan l'Atlantique au large du Brésil en pleine nuit, emportant la vie des 216 passagers et 12 membres d'équipage partis quelques heures plus tôt de Rio de Janeiro pour rejoindre la capitale française.

L'A330 traversait le Front intertropical (FIT), une zone météorologique difficile autour de l'équateur, quand trois sondes situées à l'extérieur de l'appareil, les sondes Pitot, ont givré, entraînant la perte des indications de vitesse.

Dans le cockpit, cette panne a provoqué une déconnexion du pilote automatique, un basculement en mode de pilotage dégradé et fait retentir de nombreuses alarmes. Déstabilisés, les pilotes ont adopté une trajectoire ascendante avant de perdre le contrôle de l'appareil.

L'avion s'est abimé 4 minutes 23 secondes après le gel des sondes.

Plus de treize ans après l'accident, la compagnie Air France est soupçonnée de ne pas avoir mis en place une formation adaptée de ses équipages et de ne pas les avoir informés suffisamment de cette panne et de ses conséquences, alors que des incidents similaires s'étaient multipliés les mois précédents.

Airbus, qui a construit l'avion immatriculé F-GZCP, est poursuivi pour avoir sous-estimé la gravité du givrage des sondes et ses répercussions sur les pilotes et pour ne pas avoir informé assez vite les compagnies afin qu'elles forment efficacement leurs navigants.

«Actions inappropriées»

Après un mois d'audience, "les débats n'ont rien révélé de nouveau qui permettrait de penser à une éventuelle responsabilité d'Airbus", a estimé auprès de l'AFP Me Simon Ndiaye, l'un des avocats du groupe.

Pour lui, l'interrogatoire des 14 et 15 novembre "sera l'occasion d'exposer plus en détail des éléments techniques qui nous paraissent importants".

"L'accident est dû à des actions inappropriées de l'équipage, c'est dit de façon unanime par le BEA et les experts judiciaires", a-t-il fait valoir. "L'équipage disposait de tous les éléments en termes de paramètres pour gérer la situation et donc ce n'est pas l'avion qui a conduit à ce drame, ni les procédures Airbus."

La voix du constructeur sera portée par Christophe Cail, pilote d'essai et représentant légal d'Airbus.

Au premier jour du procès, le tribunal a donné la parole au président exécutif d'Airbus et à la directrice générale d'Air France. Ils ont exprimé leur "compassion" pour les victimes tout en contestant toute faute pénale. Des propos qui ont suscité la colère de certaines parties civiles.

Depuis, le tribunal a entendu près de trente témoins: gendarmes, experts aéronautiques, ex-responsables des autorités de sécurité aérienne, anciens cadres des entreprises prévenues, pilotes d'Air France et d'autres compagnies...

Pour la première fois, les parties ont écouté, le 17 octobre à huis clos, le cockpit voice recorder (CVR), l'enregistrement des voix des pilotes et des bruits du cockpit avant le crash, issu des boîtes noires repêchées en 2011 après des mois de recherches.

Les avocats de la défense ont jusqu'ici posé relativement peu de questions. Des divergences ont commencé à se dessiner entre les deux prévenus et leurs conseils se sont ouvertement opposés fin octobre autour de la "partialité" supposée d'une expertise.

A l'issue des interrogatoires, des légistes et experts en identification seront entendus avant que les proches des victimes ne témoignent du 23 au 30 novembre.

Le procès doit se terminer le 8 décembre et la décision sera mise en délibéré à plusieurs mois


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.

 


Assassinat de Samuel Paty: procès en appel début 2026

Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
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  • A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison
  • Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris

PARIS: Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison.

Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris.

Cela concerne les deux amis de l'assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d'assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.

Les deux autres condamnés à avoir interjeté appel sont Brahim Chnina et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avaient écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste, pour avoir lancé une "campagne de haine" ayant fait de Samuel Paty une "cible".


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
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  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".