Liban: Le pays en sécurité malgré le vide présidentiel, affirme le ministre de l’Intérieur

Des partisans du président libanais Michel Aoun l’acclament, à Beyrouth le 30 octobre 2022 (Photo, AFP).
Des partisans du président libanais Michel Aoun l’acclament, à Beyrouth le 30 octobre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 09 novembre 2022

Liban: Le pays en sécurité malgré le vide présidentiel, affirme le ministre de l’Intérieur

  • L'armée a annoncé que certaines unités «ont effectué des manœuvres simulant la gestion des manifestations, l’organisation de raids et l'arrestation de personnes recherchées»
  • «Nous faisons pression sur les dirigeants politiques pour qu'ils effectuent leur travail; cependant, rien n'aura le même impact que la pression publique et, tôt ou tard, elle remontera», a prévenu Leaf

BEYROUTH: L'État libanais continue de fonctionner malgré l'absence de président et les services de sécurité maintiendront l'ordre quoi qu'il arrive, tel a été ce mardi le message du ministre de l'Intérieur par intérim du pays.
À l'issue d'une réunion avec le Conseil central de sécurité intérieure, le ministre intérimaire, Bassam Mawlawi, a affirmé que la sécurité est primordiale pour tous les Libanais et que « le devoir des services de sécurité est de la maintenir en utilisant tous les moyens disponibles ».
Il a indiqué que le nombre de crimes demeure « faible par rapport à la même période l'année dernière » et que « la situation dans les camps de réfugiés syriens est parfaitement maîtrisée ». Des membres de huit cellules terroristes ont été arrêtés cette année, a-t-il ajouté.
Parallèlement, le commandement de l'armée libanaise a annoncé que certaines unités « ont effectué des manœuvres militaires simulant la gestion de manifestations, l’organisation de raids et l'arrestation de personnes recherchées à Amchit, Tripoli, Jbeil, Beyrouth et Sidon ».
Ces manœuvres militaires « font partie de la formation selon le concept des opérations de contre-terrorisme Sofex 2022, mis en œuvre avec la participation d'équipes d'entraînement américaines et britanniques », a précisé le commandement. Une manœuvre militaire dans la ville côtière de Jounieh a simulé la gestion d'un incident de sécurité à l'intérieur d'une banque et l'arrestation des auteurs. Ces dernières semaines, alors que les clients des banques sont de plus en plus frustrés par l’interdiction d’accéder à leurs économies, plusieurs d'entre eux, dont certains armés, ont pris d'assaut les banques afin de réclamer leur propre argent.
Le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que « cette période de vide présidentiel que connaît le pays sur fond de tensions politiques entre les partis pourrait s'accompagner de tentatives d'exploiter la situation de manière à compromettre la sécurité. »
Le vide présidentiel faisant suite à l’expiration du mandat du président Michel Aoun fin octobre, sans la conclusion d’un accord entre les partis pour le remplacer, a entamé mardi sa deuxième semaine. L’élection d’un nouveau président jeudi lors d'une cinquième session parlementaire convoquée par le président du Parlement, Nabih Berri, semble également peu probable.
Pendant ce temps, le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, participe à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique, COP27, à Charm el-Cheikh. En marge de l'événement, il a rencontré mardi le président français, Emmanuel Macron, qui a souligné la nécessité « prioritaire de mener à bien les élections présidentielles libanaises, afin de parvenir à un fonctionnement régulier des institutions », selon le bureau médiatique de Mikati.
Le Hezbollah et ses alliés n'ont pas encore adoubé de candidat à la présidence. Les blocs parlementaires qui s'opposent au groupe ont désigné le député Michel Mouawad, tandis que les députés indépendants ont désigné l'académicien Issam Khalifeh.
Aoun, le commandant en chef de l’armée, a souligné que ses troupes ne sont pas impliquées dans les conflits politiques et ne prendront aucun parti.
« Ce qui compte pour l'armée, avant tout, c'est de maintenir la stabilité et la paix civile », a-t-il assuré. « Nous ne laisserons personne profiter de la situation et faire de notre pays une arène propice aux incidents de sécurité et aux mouvements suspects. La perturbation de la sécurité n’est pas autorisée. Cela a toujours été l'une des constantes fondamentales de l'armée et le restera. »
Rami Rayyes, un conseiller du chef du Parti socialiste progressiste, a expliqué à Arab News que « plus l’exposition politique au Liban est grande, plus le risque de détérioration économique et sécuritaire est élevé, surtout en l'absence d'autorités constitutionnelles efficaces. »
Il a avisé que la composition du Parlement ne permet pas à un parti d'exercer unilatéralement le pouvoir, « par conséquent, la consultation mutuelle est inévitable ».
Entre-temps, Barbara A. Leaf, secrétaire d'État adjointe américaine chargée des affaires proche-orientales, a averti que « le Liban est ouvert à tous les scénarios, en particulier à une désintégration complète de l'État. Les forces de sécurité intérieure et les forces armées libanaises pourraient perdre le contrôle et une immigration massive pourrait avoir lieu ».
Elle s'exprimait lors d'un événement consacré à la politique américaine au Liban, organisé par le Wilson Center et animé par David Hale, ancien ambassadeur américain au Liban.
« Je crois que les diplomates eux-mêmes vont faire leurs bagages et se déplacer en Europe », a déclaré Leaf. « Ce n'est pas le devoir des diplomates étrangers d'aller au Parlement et de faire pression sur le Conseil des ministres pour qu'il élise un président.
« Nous faisons pression sur les dirigeants politiques pour qu'ils effectuent leur travail ; cependant, rien n'aura le même impact que la pression publique et, tôt ou tard, elle remontera », a-t-elle prévenu.
Leaf a souligné que le Liban doit de toute urgence élire un président et nommer un Premier ministre, puis former un gouvernement ayant toute l'autorité nécessaire pour prendre des décisions importantes, notamment des réformes fondamentales et l'approbation des prêts du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale pour le financement des accords énergétiques.
Elle a soutenu que Washington était prêt à collaborer avec le gouvernement pour faire en sorte que le Liban dispose d'une administration dotée de toute l'autorité nécessaire pour prendre des mesures officielles afin de mettre en œuvre les réformes économiques requises.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La reprise de la guerre à Gaza a «déclenché un nouvel enfer», affirme le CICR

La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (AFP)
Short Url
  • "Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle"
  • "Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté

DOHA: La reprise de la guerre à Gaza a "déclenché un nouvel enfer" dans le territoire palestinien où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis son attaque le 7 octobre 2023, a averti lundi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

"Gaza subit et endure des morts, des blessés, des déplacements multiples, des amputations, des séparations, des disparitions, des famines et un déni d'aide et de dignité à grande échelle, et juste au moment où le cessez-le-feu (...) laissait croire aux gens qu'ils avaient survécu au pire, un nouvel enfer s'est déclenché", a déclaré Pierre Krähenbühl lors d'une conférence sur la sécurité à Doha, au Qatar, l'un des pays médiateurs.

"Cela inclut le traumatisme des familles des otages israéliens qui font face à un cauchemar sans fin, et des familles des prisonniers palestiniens", a-t-il ajouté.

Selon lui, "plus de 400 travailleurs humanitaires et 1.000 travailleurs de la santé ont été tués à Gaza, parmi lesquels 36 de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge".

"Cette horreur et cette déshumanisation nous hanteront pendant des décennies", a-t-il encore dit.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le territoire israélien, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Plus tôt cette année, les deux parties sont convenues d'une trêve qui a duré près de deux mois, avant que Israël ne reprenne son offensive militaire dans la bande de Gaza le 18 mars.

Depuis cette date, les opérations militaires de l'armée israélienne ont fait au moins 2.151 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas qui fait désormais état de 52.243 morts depuis le 7 octobre 2023.


Yémen: le bilan des frappes américaines sur un centre de détention de migrants monte à 68 morts 

Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts. (AFP)
Short Url
  • Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts
  • "La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah"

SANAA: Des médias des rebelles houthis au Yémen ont affirmé lundi que le bilan des frappes américaines ayant visé un centre de détention de migrants dans le nord du Yémen était monté à 68 morts.

"La défense civile a annoncé que 68 migrants africains avaient été tués et 47 blessés dans l'agression américaine ayant visé un centre (abritant des) migrants illégaux dans la ville de Saadah", a rapporté la chaîne de télévision des rebelles, Al-Massirah.

 


Israël frappe un fief du Hezbollah près de Beyrouth

Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés. (AFP)
Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés. (AFP)
Short Url
  • Des chaînes de télévision locales ont rapporté que le bâtiment ciblé était un "hangar" et ont diffusé des images montrant un important incendie éclatant sur place
  • Dimanche également, l'armée israélienne, qui a maintenu des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël, a dit avoir "éliminé un terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban

BEYROUTH: Israël a frappé dimanche la banlieue sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis le cessez-le-feu ayant mis fin à plus d'un an de guerre entre le Hezbollah et Israël, qui dit avoir visé un entrepôt de "missiles de précision" du mouvement.

Après la frappe contre le bastion du groupe pro-iranien, près de la capitale libanaise, les autorités ont demandé aux garants de l'accord de cessez-le-feu de "contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques".

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du mouvement très affaibli par la guerre et qui affirme respecter le cessez-le-feu.

Un journaliste de l'AFP a vu de la fumée s'élever au-dessus d'un bâtiment dans le quartier de Hadath après la frappe, l'agence de presse libanaise Ani faisant état de trois missiles tirés.

Des journalistes de l'AFP à Beyrouth ont entendu les sirènes des ambulances se dirigeant vers la banlieue sud.

La frappe est intervenue après un appel sur X de l'armée israélienne à évacuer de manière "urgente", laissant présager une frappe sur "des installations appartenant au Hezbollah" dans cette zone.

Des chaînes de télévision locales ont rapporté que le bâtiment ciblé était un "hangar" et ont diffusé des images montrant un important incendie éclatant sur place.

"Sur instruction du Premier ministre (israélien Benjamin) Netanyahu et du ministre de la Défense Katz, l'armée a frappé avec force un entrepôt à Beyrouth où le Hezbollah avait stocké des missiles de précision, constituant une menace significative pour l'Etat d'Israël", a annoncé le bureau de M. Netanyahu dans un communiqué.

"Israël n'autorisera pas le Hezbollah à se renforcer ni à faire peser une quelconque menace de n'importe où au Liban", ajoute ce communiqué.

"Panique" 

L'armée a accusé le Hezbollah de "violation flagrante" des dispositions de la trêve entre Israël et le Liban, pour avoir stocké selon elle des missiles sur le site visé.

Le président libanais Joseph Aoun a appelé les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, à "assumer leurs responsabilités et contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques".

M. Aoun a mis en garde contre "la poursuite par Israël de ses actes de déstabilisation", qui aggravent les tensions et risquent "de saper la sécurité et la stabilité de la région".

La représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis, a indiqué que la frappe avait "semé la panique et la crainte d'une reprise des violences parmi ceux qui aspirent désespérément à un retour à la normale".

"Nous exhortons toutes les parties à cesser toute action susceptible de compromettre davantage l'accord de cessation des hostilités et la mise en œuvre de la résolution 1701" qui a servi de base à l'accord de cessez-le-feu, a-t-elle ajouté.

Le 1er avril, une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth a tué un responsable du Hezbollah. Une autre frappe avait visé ce même secteur le 28 mars, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de la trêve.

Dimanche également, l'armée israélienne, qui a maintenu des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël, a dit avoir "éliminé un terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban, où le ministère libanais de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone dans la matinée.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée.