Les délégués du forum libanais s'accordent sur l'application de l'accord de Taëf en intégralité

Rachid Derbas a souligné que l'accord de Taëf devrait être appliqué dans son intégralité (Photo, Reuters).
Rachid Derbas a souligné que l'accord de Taëf devrait être appliqué dans son intégralité (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 08 novembre 2022

Les délégués du forum libanais s'accordent sur l'application de l'accord de Taëf en intégralité

  • L'accord de 1989 négocié en Arabie Saoudite est une Constitution qui a assuré l'égalité entre les Libanais, affirme le président du Parlement
  • Le Parlement doit se réunir jeudi pour tenter d'élire un nouveau président libanais

BEYROUTH: Les termes de l'accord de 1989 négocié en Arabie saoudite pour mettre fin à la guerre civile au Liban et ramener le pays à la normalité politique doivent être appliqués dans leur intégralité, a déclaré un ancien ministre.
Les commentaires de Rachid Derbas font écho à ceux du président du Parlement, Nabih Berri, qui a déclaré lundi que l'accord de Taëf avait agi comme une Constitution garantissant l'égalité entre les Libanais.
Leurs remarques font suite à un forum organisé récemment par l'ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari, au palais de l'Unesco à Beyrouth, à l’occasion du 33e anniversaire de la conclusion de l'accord.
Les intervenants ont unanimement souligné la nécessité d'appliquer les dispositions de l'accord qui n'ont pas encore été adoptées et ont réitéré leurs objections à leur modification.
«L'accord de Taëf doit être appliqué dans son intégralité. Les circonstances sont différentes aujourd'hui, avec l'absence de la Syrie au Liban, et toutes les parties ont exprimé leur adhésion à l'accord de Taëf», a indiqué M. Derbas.
Le renouvellement public du consensus sur l'accord de Taëf fait suite à une invitation à dîner, le 8 novembre, adressée par l'ambassadrice suisse au Liban. Bien que le rendez-vous prévu ait été annulé par la suite, certains pensent que la date du dîner avait été fixée comme prélude au lancement d'un dialogue libanais à Genève sous le parrainage de la Suisse.
Berri a réagi aux dispositions de l'accord de Taëf qui n'ont pas été mises en œuvre. «Nous avons échoué par trois fois à mettre en place la Commission nationale pour abolir le confessionnalisme, la loi électorale en dehors des restrictions confessionnelles, et le Sénat.»
Le Parlement libanais devrait se réunir à nouveau jeudi dans une nouvelle tentative d'élire un nouveau président.
«Notre priorité absolue est d'élire un président, 80 % des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté et nous sommes toujours confrontés à une crise de l'électricité, alors que nous avons dépensé des dizaines de milliards de dollars dans ce secteur», a ajouté Berri.
«Et nous devons également reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international. C'est pourquoi nous devons élire un président le plus rapidement possible.»
«Le Liban peut supporter encore quelques semaines (de vacance du pouvoir), mais pas plus. Le Liban et les Libanais ne peuvent pas supporter davantage d'effondrement.»
«Tous les points de désaccords par lesquels le Liban est passé ont été résolus par le dialogue et le consensus. La situation sécuritaire au Liban reste solide, et les Libanais sont plus intelligents que de se laisser prendre à des tentatives d'attiser les conflits», a-t-il affirmé.
Les participants au forum ont souligné l'importance de nommer un nouveau président libanais fidèle à l'accord de Taëf.
Des représentants de tous les partis politiques libanais, à l'exception du Hezbollah, ont participé au forum, y compris la députée du mouvement, Amal Enaya Ezzedine.
«Le forum est une action proactive, validant la Constitution et prouvant que personne n'est sur le point de modifier l'accord», a indiqué Derbas à Arab News.
«La présence du candidat à la présidence Sleiman Frangié au forum a été très importante, tout comme la présence équilibrée des chrétiens, des sunnites et des druzes, celle des représentants de l'ONU et de l'ancien président (libanais) Michel Sleiman», a-t-il poursuivi.
«Boukhari a également tenu à souligner que la France ne comptait pas organiser un quelconque dialogue qui porterait atteinte à l'accord de Taëf. Chaque détail du forum était significatif et portera un résultat positif», a-t-il soutenu.


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".