«L’accord de Taëf est la meilleure solution à la crise libanaise et l’Arabie saoudite nous soutient», selon M. Mikati

Le Premier ministre libanais Najib Mikati s’adresse aux journalistes. (AFP)
Le Premier ministre libanais Najib Mikati s’adresse aux journalistes. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 novembre 2022

«L’accord de Taëf est la meilleure solution à la crise libanaise et l’Arabie saoudite nous soutient», selon M. Mikati

  • La coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, souligne que l’accord de Taëf est garanti par la résolution internationale 1701 dans de nombreuses clauses
  • Le chercheur Nizar Younes critique la transformation du Liban en un État de quotas confessionnels au moyen de pratiques post-Taëf et en remplaçant l’identité arabe par des identités populistes

BEYROUTH: Le Premier ministre par intérim du Liban et l’ambassadeur de l’Arabie saoudite à Beyrouth ont mis en lumière l’importance de l’accord de Taëf lors d’une conférence samedi.

L’ambassadeur Walid ben Abdallah Bukhari a organisé un forum au Palais de l’Unesco à Beyrouth qui a réuni plus de 1 000 personnalités politiques, économiques, diplomatiques et universitaires.

Étaient présents ceux qui ont participé à la rédaction de l’accord de Taëf, le diplomate aguerri Lakhdar Brahimi, qui a joué un rôle important dans la conclusion du pacte, Walid Joumblatt, le chef du Parti socialiste progressiste, des députés du Courant patriotique libre et le candidat à la présidence Sleiman Frangié.

Trente-trois ans après la signature de l’accord, qui a mis fin à quinze ans de guerre civile au Liban, sous parrainage arabe et international, l’Arabie saoudite, principal acteur de la conclusion de l’accord, a réaffirmé son attachement à la réconciliation nationale au Liban.

Le forum s’est tenu dans le contexte d’une campagne lancée contre l’accord de Taëf par le Hezbollah et son allié, le Courant patriotique libre.

Le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, affirme que le forum est la preuve que l’Arabie saoudite est toujours aux côtés du Liban. La forte participation montre que l’accord est toujours la meilleure solution à mettre en œuvre.

M. Boukhari réitère l’attachement de l’Arabie saoudite et de ses dirigeants à la sécurité, la stabilité et l’unité du Liban.

«Il est urgent d’appliquer la formule de coexistence soutenue par l’accord de Taëf, c’est-à-dire la préservation de l’entité libanaise irrévocable et la conservation de l’identité et de l’appartenance arabe du Liban.»

Parlant de l’initiative française de tenir un dialogue national entre les entités libanaises, M. Bukhari note que la France, dirigée par le président Emmanuel Macron, n’a aucune intention de revoir l’accord de Taëf ou de modifier la Constitution.

Pendant ce temps, M. Brahimi a félicité l’ancien président libanais de la Chambre des représentants, Hussein el-Husseini, pour son rôle dans la conclusion de l’accord, et l'ancien président du pays René Mouawad, élu après la signature de l’accord et assassiné avant de pouvoir exercer ses fonctions.

Il a également évoqué le souvenir de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et feu le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Faisal «qui étaient les héros de l’accord de Taëf».

M. Brahimi déclare: «L’accord de Taëf a ouvert la voie aux Libanais pour construire leur nouvel État. Nous avions fondé nos espoirs sur le comité tripartite formé pour accompagner le processus de mise en œuvre de Taëf. Telle était la volonté du roi Fahd ben Abdelaziz et d’autres dirigeants arabes, mais l’invasion du Koweït par l’Irak a interrompu le travail du comité.»

L’ancien Premier ministre libanais, Fouad Siniora, dit: «L’élection d’un président qui croit en l’accord de Taëf revêt une grande importance pour compléter les autorités constitutionnelles et cela nécessite de bonnes intentions de la part de chacun.»

Walid Joumblatt soutient qu’ «avant d’envisager de modifier l’accord de Taëf tel que proposé par certaines personnes, nous devrions mettre en œuvre ses conditions, ainsi que d’autres modalités annexes, et éventuellement abolir le sectarisme politique selon un plan inclus dans l’accord», appelant à la formation d’un comité chargé de cela.

«Tout cela n’a pas de sens avant d’élire un président et de former ensuite un gouvernement crédible capable de mettre en œuvre les réformes nécessaires menant à la reprise économique et financière.»

Le prêtre Boulos Matar, qui représente le patriarcat maronite, déclare: «Les chrétiens et les musulmans constituent une même nation dans l’accord de Taëf. Au Liban, nous sommes frères dans le nationalisme, l’arabisme et l’humanité. J’exhorte donc les Libanais à lutter contre leurs conflits au nom de la fraternité.»

«Le système politique est sujet à changement sur la base d’un dialogue qui ne doit pas prendre fin.»

La coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka, souligne que l’accord de Taëf est garanti par la résolution internationale 1701 dans de nombreuses clauses. Cet accord établit un cadre pour mettre fin au sectarisme et renforcer la coexistence pacifique. Il a également établi un nouveau système politique qui répond aux aspirations des Libanais. Des efforts doivent être déployés pour mettre en œuvre l’accord d’une manière qui garantisse la stabilité du Liban.

L’ancien député Boutros Harb, qui a joué un rôle dans l’accord de Taëf, précise: « Il est facile de critiquer l’accord aujourd’hui, mais les massacres et les bombardements dont le Liban a été témoin à l’époque n’étaient pas faciles. La nouvelle formule exige le compromis de chacun au profit du Liban.

L’ancien député Edmond Rizk déclare que «l’essence de l’accord est un partenariat civilisé dans un système libre. Il n’y a pas de coercition dans le patriotisme et l’enjeu n’est pas le texte de l’accord».

L’ancien député Talal Merhebi indique que «beaucoup de gens parlent de modifier l’accord de Taëf sans le lire. Il n’y a pas de troïka dans l’accord et toute réunion tenue en dehors du Liban pour se retourner contre l’accord de Taëf est un complot contre le pays».

Le chercheur Nizar Younes critique la transformation du Liban en un État de quotas confessionnels au moyen de pratiques post-Taëf et en remplaçant l’identité arabe par des identités populistes.

«Si nous ne mettons pas en œuvre l’accord de Taëf, nous ne pouvons pas préserver le Liban», rapporte-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.