PARIS : Farid Ikken, condamné mi-octobre par la cour d'assises spéciale à vingt-huit ans de réclusion criminelle pour avoir attaqué des policiers au marteau et blessé l'un d'eux devant la cathédrale Notre-Dame en juin 2017 à Paris, a fait appel de sa condamnation.
Une source judiciaire a confirmé l'information d'Europe 1 selon laquelle M. Ikken avait fait appel de cette condamnation. L'appel a été formé à la date du 19 octobre.
Condamné notamment pour tentatives d'homicides sur plusieurs policiers et participation à une entreprise terroriste, Farid Ikken avait écopé en plus d'une interdiction définitive du territoire français, et devait être expulsé en Algérie après avoir purgé sa peine. Il ne devait donc en principe plus jamais être libre en France.
Le 6 juin 2017, sur le parvis de Notre-Dame, l'assaillant avait bondi sur trois policiers, frappant l'un d'eux avec un marteau en criant « C'est pour la Syrie ! » Le policier, légèrement blessé à la tête, et un de ses collègues avaient ouvert le feu et blessé Farid Ikken au thorax, avant de l'arrêter.
Dans son sac et à son domicile, les policiers avaient retrouvé du matériel de propagande jihadiste et une vidéo où il prêtait allégeance au groupe Etat islamique (EI) et annonçait: « c'est l'heure de la vengeance, c'est l'heure du jihad ».
Si l'accusé avait rapidement reconnu les faits, il nie en revanche avoir voulu tuer les policiers.
Farid Ikken avait affirmé avoir voulu les blesser dans un « acte de résistance politique » destiné à « attirer l'attention de l'opinion publique française sur le massacre de (ses) petits frères et sœurs à Mossoul (Irak) et en Syrie par l'armée française » par ses bombardements contre l'EI au sein de la coalition occidentale.
« C'est rare, y compris dans des procès terroristes, d'avoir quelqu'un à ce point satisfait de son action », avait souligné l'avocate générale, estimant que l'intention homicide d'Ikken ne faisait aucun doute.
Farid Ikken avait lui déclaré à la cour éprouver la « satisfaction du devoir accompli », n'exprimant ni excuses, ni regrets à propos de l'attaque.
Il n'avait pas non plus condamné les attentats perpétrés par Mohammed Merah en 2012, et Amédy Coulibaly et les frères Kouachi en 2015, estimant que ces « moudjahidines (combattants, ndlr) martyrs » avaient agi « en représailles » des attaques occidentales « contre les musulmans » en Irak et en Syrie.