Le dirigeant du Yémen appelle les pays arabes à désigner les Houthis comme des terroristes

Le gouvernement yéménite a qualifié le mouvement houthi de groupe terroriste le 22 octobre. (AFP)
Le gouvernement yéménite a qualifié le mouvement houthi de groupe terroriste le 22 octobre. (AFP)
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Le dirigeant du Yémen appelle les pays arabes à désigner les Houthis comme des terroristes

  • Les Houthis ont refusé de renouveler la trêve négociée par l’ONU, mené des attaques de drones contre des installations pétrolières, et continué à poursuivre les objectifs de l’Iran au Yémen
  • Le gouvernement yéménite a qualifié le mouvement houthi de «groupe terroriste» le 22 octobre

AL-MOUKALLA: Le président du Conseil de direction présidentiel du Yémen a appelé les nations arabes à désigner les Houthis, soutenus par l’Iran, comme des terroristes responsables du déclenchement d’un conflit qui a fait plus de 500 000 morts et 5 millions de déplacés.

Lors du sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu mercredi à Alger, Rachad al-Alimi a déclaré que les Houthis avaient refusé de renouveler la trêve négociée par l’ONU, mené des attaques de drones contre des installations pétrolières, interrompant les livraisons en provenance des régions sous contrôle gouvernemental, et continué à poursuivre les objectifs de l’Iran au Yémen.

«Nous avons décidé de modifier notre stratégie pour lutter contre ce groupe extrémiste en le désignant comme une organisation terroriste, et nous vous appelons, honorables frères, à faire de même», a lancé le dirigeant yéménite, promettant de réduire les effets des attaques des Houthis sur l’économie et d’atténuer les crises humanitaires au Yémen.

«Ce groupe terroriste a tué environ 500 000 Yéménites, y compris des femmes et des enfants, causé le déplacement d’environ 5 millions d’autres personnes au Yémen et à l’étranger, posé des millions de mines et d’explosifs, dont certains sont interdits par le droit international, et poussé des milliers d’enfants et de jeunes soldats vers la mort», a-t-il également déclaré.

M. Al-Alimi a réitéré les accusations portées depuis longtemps par le Yémen selon lesquelles le gouvernement iranien tente de déstabiliser le pays en soutenant et en armant les Houthis et en utilisant le Yémen comme plate-forme pour lancer des attaques transfrontalières contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

«Nous n’avions aucun problème avec l’Iran et son peuple, qui supporte aujourd’hui tous les problèmes des aventures absurdes de son régime. L’Iran devrait plutôt travailler avec ses voisins et avec la communauté régionale et internationale et se concentrer sur le service et le bien-être de ses citoyens.»

Le dirigeant yéménite a également appelé les pays arabes à déployer des efforts pour faire face aux ambitions expansionnistes de l’Iran dans la région, notamment en interrompant les livraisons d’armes et la transmission de savoir-faire militaire aux Houthis, en fermant les canaux médiatiques des Houthis et en faisant pression sur la milice pour qu’elle choisisse la paix.

Le gouvernement yéménite a qualifié le mouvement houthi de «groupe terroriste» le 22 octobre, peu après que celui-ci a tiré des drones sur des installations pétrolières dans les gouvernorats de Hadramaout et de Chabwa, dans le sud, et a promis de se retirer de l’accord de Stockholm, de la trêve négociée par l’ONU et des autres mesures diplomatiques visant à mettre fin à la guerre si les Houthis poursuivaient leurs attaques contre les installations pétrolières.

Les Houthis avaient auparavant menacé de lancer des frappes contre des navires transportant du pétrole depuis des ports contrôlés par l’État si le gouvernement ne payait pas les employés du secteur public dans les zones qu’ils contrôlent.

«Il est temps pour les Arabes de s’unir face au Yémen pour faire face au projet de coup d'État subversif (des Houthis) fondé sur la superstition et le racisme, ainsi qu’aux tentatives de séparer notre pays de son tissu arabe et du Golfe et d’en faire un point de départ permettant à l’Iran de menacer la sécurité nationale arabe et les approvisionnements énergétiques mondiaux», a soutenu le dirigeant yéménite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Gaza: Netanyahu assure qu'environ la moitié des morts sont des combattants du Hamas

Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait". (AFP).
Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait". (AFP).
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dans un podcast qu'environ la moitié des personnes tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient "des combattants du Hamas"
  • Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont encore répété lundi soir que l'armée israélienne "peut et doit en faire plus pour assurer la protection des civils", sans donner de chiffres.

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé dans un podcast qu'environ la moitié des personnes tuées à Gaza depuis le début de la guerre étaient "des combattants du Hamas", assurant que le bilan global était inférieur à celui annoncé par le mouvement islamiste.

"Même si nous sommes confrontés à un ennemi particulièrement cynique, nous avons réussi à maintenir le ratio civils/combattants tués" à "environ un pour un", a déclaré M. Netanyahu au podcast Call Me Back, lors d'une interview réalisée dimanche.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont encore répété lundi soir que l'armée israélienne "peut et doit en faire plus pour assurer la protection des civils", sans donner de chiffres.

Mi-avril, le Haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Volker Türk, avait souligné que les enfants "payent de façon disproportionnée le prix ultime de cette guerre".

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, plus de 35.000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont péri depuis le début de l'offensive israélienne consécutive à l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d'Israël.

Le ministère ne précise pas combien de combattants figurent dans ce bilan.

M. Netanyahu a aussi insisté dans ce podcast sur le fait que le bilan des morts dans la bande de Gaza était en réalité d'environ 30.000 personnes. Environ "14.000 combattants ont été tués et probablement environ 16.000 civils ont été tués", a-t-il affirmé.

Un des objectifs affiché de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza est d'"anéantir" le Hamas, dont l'attaque le 7 octobre a entraîné la mort plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

Dans ce podcast, M. Netanyahu répète qu'Israël a fait dès le début "des efforts pour minimiser les pertes civiles comme aucune autre armée ne l'a fait".

Il prend pour preuve les tracts et messages vocaux envoyés à des dizaines de milliers de familles des quartiers de l'est de Rafah, pour les enjoindre d'évacuer avant des bombardements et "opérations ciblées" dans la zone.

Israël affirme que la ville abrite les derniers bataillons du Hamas et martèle son intention d'y mener une opération terrestre d'ampleur. Mais, selon l'ONU, la ville abrite aussi 1,4 million de civils --habitants et Gazaouis déplacés par les combats dans le reste de Gaza--, faisant craindre un carnage.

Depuis une semaine, Israël défie l'opposition de la communauté internationale, notamment celle de son principal allié Washington, et des chars et des troupes mènent des opérations de plus en profondément dans l'est de Rafah, appuyés par des frappes aériennes.

Cela a provoqué l'exode de près de 360.000 personnes de l'est de Rafah, selon l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui a averti qu'"aucun endroit n'est sûr" dans la bande de Gaza, largement dévastée par sept mois de guerre.


Frappes et combats à travers Gaza, fuite massive de Rafah

Dans les premières heures de la journée mardi, des témoins et des correspondants de l'AFP ont fait état de frappes aériennes dans différents secteurs de Gaza, la défense civile palestinienne dénombrant au moins huit morts dans un bombardement sur un immeuble du camp de Nousseirat (centre). (AFP).
Dans les premières heures de la journée mardi, des témoins et des correspondants de l'AFP ont fait état de frappes aériennes dans différents secteurs de Gaza, la défense civile palestinienne dénombrant au moins huit morts dans un bombardement sur un immeuble du camp de Nousseirat (centre). (AFP).
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  • A pied, en voitures ou en camionnettes, des Palestiniens ont continué lundi de fuir des secteurs de Rafah, après avoir démonté leurs tentes et emmené leurs affaires
  • "Les boulangeries sont fermées, tous les magasins sont fermés. Nous n'avons ni eau, ni nourriture, rien"

RAFAH: L'armée israélienne a multiplié tôt mardi les frappes aériennes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre, les civils palestiniens continuant de fuir les violences, principalement à Rafah menacée d'une offensive majeure d'Israël.

En pleine guerre déclenchée par une attaque sans précédent sur le sol israélien du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre, les Israéliens ont marqué le Jour du Souvenir en hommage aux soldats morts en service et aux victimes d'attentats, avant de célébrer le 76e anniversaire de la création de leur Etat.

Dans les premières heures de la journée mardi, des témoins et des correspondants de l'AFP ont fait état de frappes aériennes dans différents secteurs de Gaza, la défense civile palestinienne dénombrant au moins huit morts dans un bombardement sur un immeuble du camp de Nousseirat (centre).

Des frappes ont aussi visé le secteur de Rafah (sud), où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

Le 7 mai, l'armée israélienne a pénétré avec ses chars dans le secteur est de Rafah et pris le point de passage éponyme. Elle a aussi lancé des ordres d'évacuation aux civils dont près de 360.000 sont partis selon l'ONU.

A pied, en voitures ou en camionnettes, des Palestiniens ont continué lundi de fuir des secteurs de Rafah, après avoir démonté leurs tentes et emmené leurs affaires.

D'autres habitants, restés à Rafah, sont désespérés. "Depuis ce matin, je cherche des miches de pain pour nourrir mes enfants, en vain. Mes enfants sont à la rue et je ne sais pas où les emmener. Rafah est une ville fantôme", raconte Mostafa Dib.

"Les boulangeries sont fermées, tous les magasins sont fermés. Nous n'avons ni eau, ni nourriture, rien", souligne un autre habitant, Ahmed al-Tawil.

Anéantir ou défaire

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Pour anéantir le Hamas, M. Netanyahu juge essentielle une opération à Rafah qu'il considère comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste, malgré les craintes de la communauté internationale pour la population civile.

Les Etats-Unis, premier allié d'Israël, s'opposent d'ailleurs à une telle opération, des responsables américains remettant même en cause ces derniers jours la possibilité d'éliminer complètement le mouvement.

"Nous continuons à travailler avec Israël sur une meilleure façon d'assurer la défaite du Hamas partout à Gaza, y compris à Rafah" plutôt "que de voir Israël s'enliser dans une campagne de contre-insurrection qui n'en finit pas", a souligné lundi le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Bombardements «partout »

Des combats font rage depuis plusieurs jours à Jabaliya et Gaza-Ville (nord), où l'armée a affirmé que le Hamas "tentait de reconstituer ses capacités militaires".

Là aussi, des ordres d'évacuation de l'armée ont poussé les Palestiniens à fuir, alors que l'ONU affirme qu'"aucun endroit n'est sûr dans la bande de Gaza".

"On bouge d'un endroit à l'autre mais les bombardements continuent partout", raconte à l'AFP Mahmoud al-Barsh, un Palestinien arrivé de Jabaliya à Gaza-Ville, ravagée après plus de sept mois de frappes et de combats.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël on mené une attaque qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé des bombardements suivis d'une offensive terrestre, qui ont provoqué une catastrophe humanitaire avec un lourd bilan: 35.091 morts en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Mais selon Benjamin Netanyahu, le bilan des morts dans la bande de Gaza est en réalité d'environ 30.000 personnes, soit environ "14.000 combattants" et "probablement environ 16.000 civils", a-t-il affirmé au podcast Call Me Back.

« Pas de génocide » 

Confronté à un mouvement de contestation propalestinien sur nombre de campus, l'administration Biden ne considère pas qu'Israël se livre à un "génocide" à Gaza mais appelle à "en faire plus pour assurer la protection des civils", a indiqué la Maison Blanche.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, le système de soins à Gaza était sur le point de "s'effondrer" faute de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et les ambulances.

Le ministère de la Santé du Hamas a averti que le système de soins à Gaza était sur le point de "s'effondrer" faute de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et les ambulances.

L'acheminement des aides à Gaza est quasiment bloqué selon l'ONU depuis qu'Israël a fermé la semaine dernière le passage de Rafah, crucial pour l'entrée des convois humanitaires.

Lundi, un membre des services de sécurité de l'ONU a péri dans une attaque contre son véhicule en route vers un hôpital de Rafah, le premier employé international de l'organisation tué à Gaza depuis le 7 octobre.


Migrants syriens: le chef du Hezbollah appelle le Liban à faire pression sur l'Europe

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  • Le Liban, englué dans une profonde crise économique depuis 2019 et qui dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus important ratio par habitant au monde, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale à les rapatrier
  • Certains hommes politiques libanais tiennent pour responsables les Syriens de l'aggravation de la situation de leur pays, et la pression monte à l'approche d'une conférence annuelle sur la Syrie à Bruxelles le 27 mai

BEYROUTH: Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exhorté lundi les autorités libanaises à "ouvrir la mer" aux bateaux de migrants pour faire pression sur l'Europe, accusée au Liban de vouloir maintenir les déplacés syriens dans le pays.

Dans une allocution télévisée, M. Nasrallah a appelé à "une décision nationale" afin d'"ouvrir la mer" pour "quiconque veut partir pour l'Europe, pour Chypre", pays de l'Union européenne le plus proche des côtes du Moyen-Orient. Il a toutefois assuré ne pas vouloir "forcer les Syriens déplacés à embarquer sur des bateaux" et "partir".

Le Liban, englué dans une profonde crise économique depuis 2019 et qui dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus important ratio par habitant au monde, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale à les rapatrier.

Certains hommes politiques libanais tiennent pour responsables les Syriens de l'aggravation de la situation de leur pays, et la pression monte à l'approche d'une conférence annuelle sur la Syrie à Bruxelles le 27 mai.

Début mai, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait annoncé à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros, notamment pour lutter contre l'immigration clandestine, une décision critiquée par de nombreux Libanais qui estiment qu'elle vise à maintenir les Syriens au Liban.

Actuellement, ces derniers "sont interdits (de départ) et se tournent donc vers la contrebande et les bateaux pneumatiques, et il y a des noyades en mer, parce que l'armée libanaise applique une décision politique visant à les empêcher d'émigrer", a dit lundi le chef du puissant mouvement islamiste libanais Hezbollah.

M. Nasrallah a également exhorté le Parlement libanais à faire pression sur l'Union européenne et Washington pour qu'ils lèvent les sanctions contre la Syrie qui, selon Damas, bloquent les efforts d'aide et de reconstruction.

Le Liban doit dire à l'Occident que "+nous devons tous nous coordonner avec le gouvernement syrien pour renvoyer les personnes déplacées en Syrie et leur apporter de l'aide sur place+", a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent la veille de la reprise des "retours volontaires" de Syriens depuis le Liban, un an et demi après que ces retours ont été interrompus.

Les défenseurs des droits humains mettent en avant le risque de possibles arrestations arbitraires et actes de torture à leur retour.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 après la répression par le pouvoir des manifestations prodémocratie, a fait plus d'un demi-million de morts et des millions de déplacés.