Iran: des manifestants dans la rue en dépit de la répression

L'Iran est secoué depuis six semaines par des manifestations déclenchées par la mort en septembre de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée par la police des mœurs de Téhéran. (Photo, AFP)
L'Iran est secoué depuis six semaines par des manifestations déclenchées par la mort en septembre de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée par la police des mœurs de Téhéran. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 novembre 2022

Iran: des manifestants dans la rue en dépit de la répression

  • Les autorités ont averti les manifestants qu'il était temps de quitter les rues, mais les manifestations n'ont montré aucun signe de ralentissement
  • Au moins 46 journalistes ont été arrêtés à ce jour

PARIS : Le mouvement de contestation qui secoue l'Iran depuis plus d'un mois et demi s'est poursuivi sans relâche mardi, en dépit d'une répression qui s'accentue et le début des procès de personnes arrêtées, certaines passibles de la peine de mort.

Les manifestations, sans précédent par leur ampleur et leur nature depuis la Révolution islamique de 1979, et qualifiées d'émeutes par les autorités iraniennes, ont été déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini.

Cette Kurde iranienne de 22 ans avait été arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant notamment le port du voile en public.

Les autorités ont averti la semaine dernière les contestataires qu'il était temps de quitter la rue, mais les manifestations se poursuivent sans répit, avec des rassemblements dans des zones résidentielles, des universités et sur de grandes avenues.

Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, 160 personnes ont été tuées dans la répression à travers le pays et 93 autres dans des troubles distincts à Zahedan, dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est).

Chaque cérémonie de deuil, organisée selon la tradition au 40è jour suivant un décès, est susceptible de se transformer en une manifestation contre le pouvoir.

Dans le quartier d'Ekbatan à Téhéran, des habitants ont repris lundi soir des slogans tels que "Mort au dictateur", face à des forces de sécurité qui ont fait usage de grenades assourdissantes, selon des images diffusées notamment par le média en ligne 1500tasvir.

Ce média a également publié une vidéo, présentée comme montrant des étudiants en médecine manifestant à Tabriz (nord), et scandant: "Vous êtes le pervers!" dans un message à la police des mœurs.

Selon IHR, des étudiants ont observé mardi un sit-in à l'université d'Ispahan (centre). Des images sur les réseaux sociaux montraient des actions similaires à la faculté d'ingénierie de l'université Amir Kabir à Téhéran.

La même ONG a rapporté qu'une foule importante avait assisté mardi à un hommage, 40 jours après sa mort, à un manifestant, Siavash Mahmoudi, tué selon IHR par les forces de sécurité, au cimetière Behesht-e Zahra près de Téhéran.

Des étudiants de l'université Beheshti de Téhéran, parmi lesquels des femmes tête nue, ont défilé en scandant "crie pour tes droits", selon le Center for Human Rights in Iran, basé à New York.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, que l'AFP n'a pas pu vérifier, a montré la police dans le district de Naziabad à Téhéran battre violemment un manifestant à terre, le heurtant avec une moto.

"Cette vidéo choquante (...) est un nouveau rappel terrifiant que la cruauté des forces de sécurité iraniennes ne connaît pas de limites", a réagi Amnesty Iran.

Ce n'est pas la première fois que le pays est le théâtre de manifestations contre le pouvoir. Mais le mouvement actuel a brisé des tabous.

Des images partagées sur les réseaux sociaux ont montré des portraits muraux du guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, et de son prédécesseur, l'ayatollah Khomeiny, recouverts de peinture rouge dans la ville sainte de Qom (nord).

Jeunes filles et écolières sont montées en première ligne, osant enlever et même brûler leur voile, défiant les forces de sécurité.

Des milliers de personnes ont été arrêtées, selon des militants des droits humains, la justice iranienne faisant état de l'inculpation d'un millier de personnes.

L'Autorité judiciaire avait indiqué samedi que le procès de cinq personnes, accusées de crimes passibles de la peine capitale, liés aux manifestations, s'était ouvert à Téhéran.

Lors de la première audience, l'un des inculpés, Mohammad Ghobadlou, a été condamné à mort selon une vidéo de sa mère publiée par l'Abdorrahman Boroumand Center, une ONG basée à Washington. Cette condamnation n'a pas été confirmée officiellement.

Au moins 46 journalistes ont été arrêtés, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York.

Différentes organisations ont lancé mardi un appel à libérer le journaliste iranien Vahid Shamsoddinnezhad, résidant en France, un mois après son arrestation au Kurdistan iranien alors qu'il travaillait pour la chaîne franco-allemande Arte.

Hossein Ronaghi, défenseur de la liberté d'expression et collaborateur du quotidien américain Wall Street Journal, arrêté peu après le début des manifestations, est en "grève de la faim et ne va pas bien", a écrit son frère Hassan sur Twitter après que le militant a pu voir ses parents.

Un responsable iranien a annoncé mardi que huit journalistes arrêtés dans le cadre des récentes manifestations avaient été libérés.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".