LE CAIRE: Les bouleversements que traverse le monde ne doivent pas entraver les efforts qui visent à résoudre les problèmes des pays arabes. C'est ce qu'a souligné le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, lors de la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères, en amont du 31e sommet arabe, qui se tiendra en Algérie les 1er et 2 novembre.
«Nous espérons tous que ce sommet permettra de relancer l'action arabe commune en ravivant sa flamme et en la rendant plus performante encore.» Il rappelle que ce sommet intervient au terme d'une interruption de trois ans imposée par la pandémie de Covid-19 et alors que les scènes internationale et régionale ont connu des développements significatifs.
Il a également souligné que ce sommet représente le mécanisme le plus efficace de l'action arabe commune, dans la mesure où il établit son cadre réglementaire, formule la vision dans laquelle elle évolue et détermine les objectifs stratégiques.
M. Aboul Gheit a par ailleurs déclaré que la Ligue arabe «continue de requérir tout le soutien nécessaire pour l'aider à remplir sa mission. Ce soutien se traduit par le versement de contributions en fonction des quotas établis pour chaque pays, ou par une participation active à ses actions qui portent sur les différents domaines et les divers aspects des activités qu'elle organise». Il a également insisté sur l'importance des efforts consentis pour mettre un terme aux crises politiques et sécuritaires que connaissent des pays tels que la Syrie et la Libye.
Il précise que les répercussions de ces crises sur la région ne revêtent pas seulement un aspect humanitaire et économique. En effet, elles fournissent également aux puissances régionales non arabes des opportunités pour mettre en œuvre leurs programmes subversifs.
Pour faire cesser les interventions nuisibles et déstabilisantes, il est essentiel de s'attaquer à ces crises et de parvenir à des règlements politiques, explique Ahmed Aboul Gheit.
Selon ce dernier, la crise alimentaire et la menace qui pèse sur la sécurité alimentaire représentent incontestablement des priorités importantes. Il a dit espérer que le sommet lance la stratégie arabe dans ce domaine.
Il a évoqué les situations de détresse qui prévalent dans certains pays comme la Somalie, où la moitié de la population est menacée par la famine.
Il a en outre exprimé son inquiétude quant à la tendance du monde à évoluer vers une plus grande polarisation et un durcissement des positions et des alliances. D’après lui, la guerre qui fait rage en Ukraine est un exemple des retombées négatives que pourraient engendrer les grandes luttes de pouvoir qui touchent tous les pays.
Selon M. Aboul Gheit, les pays arabes sont appelés à poursuivre la coordination de leurs efforts diplomatiques. Elle leur permettra de prendre des positions collectives fermes reflétant le consensus qui les unit et de promouvoir les intérêts arabes dans un contexte mondial marqué à la fois par une fluidité excessive et par des blocs ainsi qu’une polarisation.
M. Aboul Gheit a salué les efforts déployés par l'Algérie pour réunir les factions palestiniennes le 13 octobre et signer un accord de réconciliation.
Il affirme que le conflit palestinien traverse une phase difficile. La signature récente de l'accord de réconciliation palestinien en Algérie représente toutefois, selon lui, un pas dans la bonne direction. «Nous espérons tous que cet accord sera traduit dans les faits et que les factions palestiniennes s'engageront à respecter ses termes.» Il ajoute que l'occupation israélienne fait abstraction de l'accord d'Oslo et compromet la solution à deux États.
«En revanche, nous constatons que les acteurs internationaux se contentent de défendre cette solution avec des discours et des paroles; ils s'abstiennent de proposer un plan pragmatique susceptible de lancer un processus de paix sérieux, d'œuvrer concrètement à préserver la solution à deux États ou à offrir aux Palestiniens une lueur au bout de ce long tunnel qu'est l'occupation.»
L'étape actuelle, insiste-t-il, exige «un travail sérieux de notre part pour consolider la ténacité des Palestiniens aux niveaux politique et économique».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com