NATIONS UNIES: Le chef de l'agence humanitaire de l'ONU s'est dit "relativement optimiste" mercredi sur la prolongation de l'accord qui permet les exportations de céréales ukrainiennes, optimisme tempéré par la Russie qui a insisté sur ses revendications.
L'accord dit de la mer Noire, signé le 22 juillet sous l'égide de l'ONU, a mis en place pour 120 jours des procédures pour permettre l'exportation des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre.
Le système a permis l'exportation de près de 9 millions de tonnes de céréales et de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre, mais les incertitudes autour de la prolongation de l'accord ont déjà fait remonter les prix de certains produits.
"Nous souhaitons qu'il soit renouvelé rapidement maintenant. C'est important pour le marché, c'est important pour la continuité", a commenté mercredi Martin Griffiths, qui s'est rendu récemment à Moscou avec Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Cnuced, organisation onusienne en charge du commerce et du développement.
"Je suis toujours relativement optimiste sur le fait que nous allons obtenir" cette prolongation, a-t-il ajouté, notant qu'il n'y avait techniquement pas besoin d'un nouvel accord mais que certaines procédures méritaient peut-être d'être réexaminées et "simplifiées".
"Nous ne voulons pas seulement voir l'Initiative de la mer Noire en faveur des céréales renouvelée pour aussi longtemps que les parties le permettront", a noté le responsable onusien, mais aussi la "levée des entraves aux exportations des céréales et des engrais russes".
Un deuxième accord, signé aussi le 22 juillet, prévoit la facilitation de ces exportations russes mais Moscou se plaint de ne pas pouvoir vendre, malgré tout, sa production et ses engrais en raison des sanctions occidentales touchant notamment les secteurs financiers et logistiques.
Martin Griffiths a indiqué avoir eu des "discussions utiles" à Washington mardi sur ce point.
"Je suis content que Martin (Griffiths) soit relativement optimiste sur la prolongation de l'accord (de la mer Noire), mais nous devons encore voir l'application de la deuxième partie de l'accord avant que des décisions ne soient prises", a déclaré à la presse l'ambassadeur russe à l'ONU Vassily Nebenzia.
"La Russie veut voir ses exportations de céréales et d'engrais sur le marché mondial, ce qui n'est pas le cas depuis le début de l'accord", a-t-il répété, assurant que les "obstacles étaient toujours les mêmes".
"Nous reconnaissons que le secrétaire général (de l'ONU) et ses équipes essaient de résoudre ces problèmes, mais malheureusement, cela ne dépend pas seulement d'eux", a-t-il noté, évoquant notamment des questions d'assurance et d'accès aux ports européens.