Les Arabes israéliens découragés et divisés avant de nouvelles élections

Une vue aérienne montre la ville arabo-israélienne de Rahat dans le sud du désert du Néguev le 7 octobre 2022. (Photo de HAZEM BADER / AFP)
Une vue aérienne montre la ville arabo-israélienne de Rahat dans le sud du désert du Néguev le 7 octobre 2022. (Photo de HAZEM BADER / AFP)
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Publié le Mardi 25 octobre 2022

Les Arabes israéliens découragés et divisés avant de nouvelles élections

  • Sur le marché central, plusieurs électeurs interrogés par l'AFP n'arrivent pas à nommer un candidat ou parti en lice pour les cinquièmes législatives en trois ans et demi
  • En cause? Un sentiment de désaffection et un taux de participation en règle générale très en deçà de la moyenne nationale, soulignent les analystes

RAHAT: Dans la ville arabe israélienne de Rahat, des tracts piétinés sur le trottoir sont le seul signe des élections du 1er novembre en Israël. Après une série de scrutins sans grande retombée, les partis arabes peinent à mobiliser, d'autant qu'ils se présentent cette fois-ci en ordre dispersé.

"L'enjeu central ici est de savoir comment convaincre les Arabes israéliens de se rendre aux bureaux de vote (...) C'est un vrai dilemme", admet Fayez Abou Souhaiban, maire de cette localité bédouine plantée dans le désert du Néguev (sud), loin des arcanes du pouvoir israélien.

Sur le marché central, plusieurs électeurs interrogés par l'AFP n'arrivent pas à nommer un candidat ou parti en lice pour les cinquièmes législatives en trois ans et demi, un scrutin qui ne passionne pas les foules.

L'an dernier, le chef de la petite formation arabe Raam, qui concentre ses appuis parmi les bédouins du Néguev, avait confondu sondeurs et analystes en obtenant 3,8% des voix, juste au-dessus du seuil de 3,25% pour faire élire des députés à la Knesset (Parlement). Avec ses quatre députés, Raam avait ouvert un nouveau chapitre de l'histoire d'Israël en devenant le premier parti arabe à soutenir un gouvernement, la coalition aujourd'hui menée par le centriste Yaïr Lapid.

Malgré des engagements à long terme du gouvernement en faveur du développement des localités arabes, Rami Abou Sharem, enseignant et propriétaire d'un café dans le village de Hura, dit n'avoir constaté "aucun investissement" sur place.

"Nous étions habitués à aller voter, mais cette fois nous allons nous abstenir", dit-il à propos de sa famille. "Que vous votiez ou pas, cela revient au même: il n'y a pas de changement", souffle l'homme de 29 ans, derrière sa machine à expresso.

En ordre désuni

Aux dernières élections de mars 2021, les partis arabes ont remporté 10 des 120 sièges (8%) du Parlement bien que cette minorité, composée des descendants de Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948, représente près de 20% de la population du pays.

En cause? Un sentiment de désaffection et un taux de participation en règle générale très en deçà de la moyenne nationale, soulignent les analystes.

"Le taux peut atteindre 45% contre en moyenne 67% en Israël", souligne Tamar Hermann, analyste à l'Institut démocratique d'Israël, un centre d'analyse à Jérusalem.

"Si les Arabes ne votent pas, alors les chances de la droite de rallier une majorité de 61 députés pour former le gouvernement sont plus élevées", ajoute-t-elle.

En 2019, l'ensemble des partis arabes israéliens s'étaient ligués sous une même bannière, la "Liste unie", leur permettant de galvaniser le vote et de s'imposer comme la troisième force politique d'Israël, une première. Mais cette fois, les partis arabes, divisés, se présentent sous trois listes.

Selon les derniers sondages, le parti Raam de Mansour Abbas devrait atteindre le seuil d'éligibilité, mais cela est moins sûr pour les deux autres listes, Hadash/Taal des députés Ayman Odeh et Ahmed Tibi, et celle du parti nationaliste arabe Balad de Sami Abou Shehadeh qui refuse de rejoindre une coalition gouvernementale.

Dans un café de Haïfa, ville du nord d'Israël comptant une importante communauté arabe, Mtanes Shehadeh, un membre et ex-élu de Balad, demeure confiant sur la capacité du parti à convaincre les électeurs d'aller voter, grâce aux équipes sur le terrain.

"Elles travaillent avec les gens, font des visites à domicile, mènent des discussions dans des groupes privés, organisent des meetings et distribuent des tracts dans les rues", dit-il à l'ombre d'un olivier. "Nous pensons que ce sera suffisant" pour atteindre le seuil.

«Gaspillés»

Mais Aida Touma-Suleiman, une députée de la formation désormais rivale Hadash, craint "que des milliers et peut-être des dizaines de milliers de votes (...) soient gaspillés" si Balad ne parvient pas à atteindre le seuil électoral.

"Cette élection n'est pas faite de meetings et de grands panneaux électoraux (...) Il faut plutôt développer un dialogue calme et sincère avec les électeurs afin de les convaincre de voter", pense-t-elle.

Parmi les arguments qui commencent à faire mouche chez les électeurs arabes, la probabilité d'un retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu allié au ténor de l'extrême droite Itamar Ben Gvir qui multiplie les déclarations hostiles aux leaders arabes israéliens.

Faisant ses courses dans le centre de Haïfa, Rosa Balloutine, 70 ans, qualifie tous les politiciens de "menteurs" mais ira néanmoins voter: "Au bout du compte je dois aller voter car sinon cela favorisera Netanyahu".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.