Six Palestiniens tués dans des raids israéliens, foule dense aux funérailles

Des hommes portent le corps de Hamdi Sharaf après l'attaque des forces israéliennes à Naplouse, en Cisjordanie occupée, début 25 octobre 2022 (Photo, AFP).
Des hommes portent le corps de Hamdi Sharaf après l'attaque des forces israéliennes à Naplouse, en Cisjordanie occupée, début 25 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 25 octobre 2022

Six Palestiniens tués dans des raids israéliens, foule dense aux funérailles

  • Le ministère a fait état dans un premier temps de «trois morts et 19 blessés, dont trois grièvement» à Naplouse
  • «L'organisation terroriste Areen al-Oussoud a été durement frappée (....) Ceux qui tentent de nous attaques en souffriront les conséquences», a averti M. Lapid

NAPLOUSE: Des milliers de personnes ont participé mardi à Naplouse en Cisjordanie occupée aux funérailles de cinq Palestiniens tués dans une opération de l'armée israélienne contre un nouveau groupe de jeunes combattants impliqués dans des attaques. 

Avant l'aube, cinq Palestiniens ont été tués dans un raid israélien visant le groupe armé palestinien "Areen al-Oussoud" ou "repaire des lions" à Naplouse, grande ville du nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, selon le ministère palestinien de la Santé. 

Un sixième Palestinien a été mortellement touché par des balles réelles à la poitrine dans le village de Nabi Saleh, au nord de Ramallah, l'armée israélienne ayant indiqué avoir tiré en direction d'un "suspect lançant un engin explosif", d'après la même source. 

Une foule compacte de plusieurs milliers de personnes, dont des hommes armés encagoulés tirant en l'air, s'est rassemblée dans le centre-ville de Naplouse pour assister aux funérailles des cinq Palestiniens, ont constaté des journalistes. 

Dans la vieille ville de Naplouse, l'armée a confirmé avoir mené une vaste opération avec la police contre le "QG et un atelier de confection d'armes" du groupe "Areen al-Oussoud". 

"Plusieurs suspects armés ont été atteints par balles", a-t-elle indiqué dans un communiqué. "Des dizaines de Palestiniens ont brûlé des pneus et lancé des pierres" en direction des soldats qui ont "riposté en ouvrant le feu". 

Un dirigeant du "repaire des lions", Wadih Al-Houh, a été tué dans l'opération, a confirmé le groupe palestinien. 

"Ils doivent savoir que nous les atteindrons où qu'ils se trouvent, Israël n'arrêtera jamais d'agir pour sa sécurité (...) Le but est de réduire le terrorisme et de s'assurer qu'il ne touche pas les citoyens israéliens", a déclaré le Premier ministre Yaïr Lapid, en campagne pour les législatives anticipées du 1er novembre. 

« Durement frappée » 

"L'organisation terroriste Areen al-Oussoud a été durement frappée (....) Ceux qui tentent de nous attaques en souffriront les conséquences", a averti M. Lapid. 

"La reddition est le chemin de l'humiliation (...) Il est temps pour les lions de sortir de leur tanière", a affirmé sur sa chaîne Telegram le groupe "Areen al-Oussoud" qui compte plus de 210.000 abonnés et jouit d'une grande popularité parmi les jeunes Palestiniens. 

Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé comme un "crime de guerre" l'opération israélienne à Naplouse, bastion comme Jénine des groupes armés palestiniens. 

Les violences se sont accrues ces derniers mois dans le nord de la Cisjordanie, les forces israéliennes multipliant les opérations à Naplouse et Jénine dans la foulée d'attaques anti-israéliennes meurtrières. 

Ces raids, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d'une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l'ONU. 

Depuis début octobre, 25 Palestiniens et deux soldats israéliens ont été tués, selon un bilan. 

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Les violences se sont accrues ces derniers mois dans le nord de la Cisjordanie, les forces israéliennes multipliant les opérations à Naplouse et Jénine dans la foulée d'attaques anti-israéliennes meurtrières. (Photo, AFP)

« Confronter l'ennemi » 

Ces dernières semaines, "Areen al-Oussoud", dont certains des membres sont affiliés à des groupes comme le Fatah, le Hamas ou le Jihad islamique, a commencé à lancer des opérations anti-israéliennes depuis Naplouse. 

Baptisé "repaire des lions" en hommage à Ibrahim al-Nabulsi, un jeune combattant surnommé le "lion de Naplouse" abattu début août par Israël, le groupe a notamment revendiqué une attaque mortelle contre un soldat israélien il y a deux semaines en Cisjordanie. 

Dans la foulée, l'armée a resserré l'étau sur Naplouse, en contrôlant les entrées et sorties et en surveillant en permanence son ciel avec des drones. 

Mardi, le Jihad islamique a appelé "la jeunesse rebelle en Cisjordanie et dans la bande de Gaza à se mobiliser, à manifester immédiatement et à confronter l'ennemi sur tous les fronts". 

Le Hamas islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza sous blocus israélien depuis plus de 15 ans, a prévenu que "les crimes de l'occupation israélienne" allait "précipiter la Palestine vers une escalade". 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".