Campagne pour Downing Street: Rencontre entre Johnson et Sunak

L'ancien ministre des Finances Rishi Sunak et l'ancien Premier ministre Boris Johnson (Photo, AFP).
L'ancien ministre des Finances Rishi Sunak et l'ancien Premier ministre Boris Johnson (Photo, AFP).
Le député conservateur britannique Rishi Sunak (Photo, Reuters).
Le député conservateur britannique Rishi Sunak (Photo, Reuters).
L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson (Photo, Reuters).
L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 23 octobre 2022

Campagne pour Downing Street: Rencontre entre Johnson et Sunak

  • Les deux hommes semblent les mieux placés dans cette élection accélérée
  • Boris Johnson, qui avait démissionné en juillet après une série de scandales, continue à diviser l'opinion

LONDRES: L'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson et son ancien ministre des Finances Rishi Sunak, qui a creusé l'écart dans la course pour la tête du gouvernement britannique, se sont rencontrés samedi soir.

Boris Johnson et Rishi Sunak, dont la démission avait conduit à celle de son patron, ne se sont pas à ce stade lancés publiquement dans cette campagne éclair.

Selon le Sunday Telegraph, ils ont parlé de "candidature commune" pour éviter aux Tories une "guerre civile".

Après la démission de Liz Truss, restée seulement 44 jours au pouvoir, trois noms ont émergé: l'actuelle ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, qui a officialisé sa candidature vendredi, Rishi Sunak, qui avait perdu début septembre face à Liz Truss, et Boris Johnson, qui a démissionné en juillet après une succession de scandales.

James Duddridge, un allié de M. Johnson au Parlement, avait rapporté vendredi soir un échange avec son "boss". "Il a dit: +Nous allons le faire, je suis prêt+", selon ce député.

L'ex-Premier ministre a quitté le Parlement le 20 juillet en lançant "Hasta la vista, baby!".

«Pire idée en 46 ans»

M. Sunak, dont la démission du gouvernement Johnson avait été suivie d'une soixantaine d'autres, est le premier à avoir dépassé vendredi soir le seuil des 100 parrainages requis pour espérer prendre la tête du parti conservateur et donc remporter Downing Street.

Boris Johnson aurait lui aussi dépassé les 100, selon James Duddridge, mais cela n'a pas été confirmé. Et il figure toujours loin derrière dans les médias qui font le décompte.

Selon le site Guido Fawkes, qui suit de près les soubresauts de la course, Rishi Sunak avait samedi après-midi 128 parrainages, devant Boris Johnson (72) et Penny Mordaunt (25).

Les candidats ont jusqu'à lundi après-midi pour obtenir ces parrainages.

Les 357 députés conservateurs voteront d'abord et, s'il reste deux candidats en lice, les 170.000 adhérents du parti devront les départager par un vote sur internet d'ici le 28 octobre.

En cas de candidat unique, il entrerait directement à Downing Street en début de semaine.

La partie se jouait samedi en grande partie en coulisses pour MM. Johnson et Sunak, qui sont à couteaux tirés depuis cet été, chacun tentant d'obtenir plus de parrainages, divisant encore les Tories.

Changement de camp 

Rishi Sunak "est le candidat idéal", a affirmé sur Sky News Dominic Raab, ex-vice-Premier ministre, qui a mis en avant ses compétences économiques.

Royaume-Uni: un retour de Boris Johnson ? Vraiment ?

Certains l'adorent, d'autres sont prêts à démissionner s'il revient à Downing Street. Dans un nouveau coup de théâtre, Boris Johnson cherche vendredi à obtenir les parrainages nécessaires pour tenter de redevenir Premier ministre britannique.

En vacances aux Caraïbes, il n'est pas encore candidat, pas plus que Rishi Sunak, l'ancien ministre des Finances avec lequel il était encore récemment à couteaux tirés. Mais les deux hommes semblent les mieux placés dans cette élection accélérée, interne au parti conservateur, qui doit accoucher d'un nouveau Premier ministre en une semaine maximum, après la démission de Liz Truss jeudi, dirigeante éphémère pendant 44 jours.

Alors que le pays aspire à la stabilité après plusieurs mois d'un mauvais feuilleton politique mettant en scène dissensions, trahisons et incompétence, Boris Johnson, l'ancien héros charismatique du Brexit qui avait démissionné en juillet après une série de scandales, continue à diviser l'opinion : 52% des Britanniques ne souhaitent pas son retour selon une enquête d'opinion YouGov. Mais 56% de ceux qui avaient voté conservateur en 2019 seraient "heureux" ou "très heureux " de son retour.

Les derniers mois du mandat de Boris Johnson ont été marqués par plusieurs scandales, dont celui du "partygate" dans lequel la police avait estimé qu'il avait enfreint la loi.

Il fait toujours l'objet d'une enquête de la Commission des normes parlementaires qui pourrait, en théorie, aboutir à sa suspension du Parlement, voire son expulsion en tant que député.

L'ancien chef du parti conservateur William Hague a averti qu'un retour de Boris Johnson aboutirait à une "spirale de la mort" pour le parti. "C'est probablement la pire idée que j'ai entendue depuis 46 ans que je suis membre du parti conservateur", a-t-il lâché.

Et même des proches lui tournent le dos. Pour David Frost, un important allié de Johnson pendant la campagne pour le Brexit, "il n'est tout simplement pas juste de risquer de répéter le chaos de l'année dernière".

Le coup le plus dur vient certainement de Steve Barclay, son ancien chef de cabinet, qui a annoncé son soutien pour Rishi Sunak. "Notre pays fait face à des défis économiques importants et Rishi est le mieux placé pour y faire face", a-t-il tweeté.

Même sentiment du côté de l'influent ministre du Commerce Kemi Badenoch: Rishi Sunak "serait un formidable dirigeant en temps de crise".

Mais Boris Johnson peut toujours compter sur de solides soutiens, comme celui de son ancienne ministre de l'Intérieur Priti Patel.

Le prochain Premier ministre sera le cinquième depuis 2016, quand le Royaume-Uni a voté pour quitter l'Union européenne.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.