LONDRES: L'ancien ministre britannique des Finances et candidat à Downing Street Rishi Sunak, pourtant relégué très loin dans les sondages, a semblé convaincre de nombreux électeurs conservateurs lors d'une séance de questions-réponses télévisée jeudi, à laquelle participait également sa rivale Liz Truss .
A l'issue de 90 minutes de direct au cours, les deux candidats ont pu chacun à leur tour développer leur projet sans se faire face, les membres du parti conservateur ont voté à main levée pour leur candidat favori.
A la surprise générale, Rishi Sunak - relégué à plus de trente points de sa rivale dans les intentions de vote selon de récents sondages - a convaincu la grande majorité du public.
Les membres du parti conservateur votent tout au long du mois d'août pour élire leur nouveau dirigeant, qui remplace à Downing Street Boris Johnson, emporté par une série de scandales.
Si Liz Truss était sortie gagnante des confrontations précédentes, elle a été poussée dans ses retranchements jeudi tant sur sa politique économique - elle prévoyait des baisses de taxes pour faire face à la crise du coût de la vie - que sur ses multiples volte-face.
"Comptez-vous vous excuser ?", lui a demandé un membre du public concernant le projet de coupe dans les salaires des fonctionnaires dans les régions les plus défavorisées, idée finalement abandonnée quelques heures après son annonce.
"Il n'y a pas de honte à dire que cela ne fonctionne pas comme je le voulais, et que j'ai changé de position", at-elle répondu.
"Est-ce que la vraie Liz Truss peut se montrer?", lui a ensuite demandé la journaliste Kay Burley sous les rires du public, indiquant les nombreuses volte-face de la cheffe de la diplomatie, du Brexit à l'Ukraine en passant par la monarchie.
Au contraire, Rishi Sunak, à la peine jusque-là pour toucher la base des Tories, un semblé convaincant un auditoire qui l'a souvent applaudi.
Cultivant une image d'habitude très lisse, il n'a pas hésité à faire preuve d'un peu d'autodérision. Interrogé sur une vidéo de 2001 dans laquelle il se vantait de ne pas avoir d'amis des classes populaires, le richissime ex-ministre a regretté des "propos stupides".
"Et maintenant?", lui at-on demandé. "Eh bien, je ne passe pas mon temps à leur demander (s'ils viennent des classes populaires)", at-il répondu sous les applaudissements.
Il a encore une fois montré ses divergences avec sa rivale sur les questions économiques, induit que "la racine du problème" était l'inflation et non les impôts.