LONDRES: Un groupe de défense des droits des Palestiniens a averti la Première ministre britannique qu’il demanderait une révision judiciaire si le Royaume-Uni annonçait le transfert de son ambassade en Israël à Jérusalem.
Le Centre international de justice pour les Palestiniens (ICJP) a adressé à Liz Truss une lettre comportant un avis juridique complet préparé par le cabinet d’avocats spécialisé dans les droits de l’homme Bindmans LLP et quatre avocats des Essex Court Chambers et Doughty Street Chambers.
Cette initiative est intervenue après que Truss a déclaré au Premier ministre israélien Yair Lapid, en septembre, que le Royaume-Uni réexaminait l’emplacement de l’ambassade.
En effet, sa déclaration a suscité l’inquiétude de la communauté internationale et a été critiquée par cinquante jeunes dirigeants juifs britanniques, plusieurs diplomates arabes au Royaume-Uni et des membres de son propre parti conservateur.
William Hague, ancien dirigeant, et Alistair Burt, ancien ministre d’État pour le Moyen-Orient et trésorier du groupe Conservative Friends of Israel, se sont tous deux opposés à cette décision.
La lettre de l’ICJP a pour but d’exercer une pression supplémentaire sur une Première ministre qui a déjà détruit l’économie dès ses premières semaines au pouvoir avec un mini-budget non chiffré qui a réduit les impôts des riches.
«L’avis d’un conseiller juridique indépendant, expert dans son domaine, renforce la concentration massive de préoccupations diplomatiques, religieuses et politiques concernant le transfert de l’ambassade du Royaume-Uni en Israël de Tel Aviv à Jérusalem», a souligné Crispin Blunt, député conservateur et directeur de l’ICJP.
«Le fait que le Royaume-Uni envisage cette possibilité porte déjà gravement atteinte à sa réputation, notamment en ce qui concerne les responsabilités qui nous incombent. Ces responsabilités doivent être au moins équilibrées par rapport aux aspirations palestiniennes qui ont longtemps été trahies au cours du siècle qui a suivi la déclaration de Balfour.»
L’avis juridique indépendant obtenu par l’ICJP prend en compte le statut spécial de Jérusalem en vertu du droit international, ainsi que les ramifications juridiques internationales d’une relocalisation.
Il indique que de solides arguments permettent de conclure qu’un transfert impliquerait la reconnaissance de la revendication d’Israël, en vertu de sa loi fondamentale de 1980, selon laquelle la ville est «complète et unie» en tant que capitale.
Cette déclaration a été invalidée à plusieurs reprises par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU, qui estiment qu’il s’agit d’une loi qui constitue une violation du droit international.
L’avis juridique établit également qu’une telle action violerait les obligations du Royaume-Uni en vertu des Conventions de Genève, à savoir «ne pas encourager, aider ou assister un autre État à violer les conventions.»
Selon Tayab Ali, directeur de l’ICJP et associé chez Bindmans LLP, «la Première ministre a prouvé au cours des dernières semaines à quel point il est dangereux d’annoncer des politiques irréfléchies, qui ne font pas l’objet d’une consultation adéquate. Elle ne devrait pas aborder les situations internationales de la même manière.»
«Nous ne pouvons pas, en tant que pays, défendre le combat des Ukrainiens pour la liberté (...) et ensuite créer pour Israël une politique qui porte gravement atteinte à l’affirmation britannique de la primauté du droit international et de la charte de l’ONU. Les conséquences d’une telle négligence seraient impensables.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com