Appel à une enquête internationale sur la mort de 18 enfants atteints de leucémie à Sanaa

Des enfants yéménites atteints d'un cancer du sang reçoivent un traitement dans le service d'oncologie d'un hôpital de Sanaa, lors de la Journée mondiale contre le cancer (Photo, AFP/Archives).
Des enfants yéménites atteints d'un cancer du sang reçoivent un traitement dans le service d'oncologie d'un hôpital de Sanaa, lors de la Journée mondiale contre le cancer (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Dimanche 16 octobre 2022

Appel à une enquête internationale sur la mort de 18 enfants atteints de leucémie à Sanaa

  • L'incident a suscité une condamnation générale et des appels à une enquête indépendante immédiate, de nombreux Yéménites accusant les Houthis de faire du trafic de médicaments périmés pour la contrebande
  • Les proches des victimes ont révélé que les autorités sanitaires houthies avaient ignoré les demandes d'enquête et refusé de délivrer des certificats de décès

AL-MUKALLÂ: Des représentants du gouvernement yéménite et des groupes de défense des droits de l'homme ont demandé une enquête internationale indépendante sur la mort de 18 enfants atteints de leucémie auxquels on avait injecté des médicaments périmés dans un hôpital de Sanaa, ville sous le contrôle des Houthis.

Selon les médias locaux, des organisations indépendantes et des membres de la famille, des agents de santé de l'hôpital universitaire du Koweït à Sanaa ont administré fin septembre des doses de méthotrexate, un médicament de chimiothérapie, à une cinquantaine d'enfants atteints de cancer, tuant au moins 18 d'entre eux et envoyant les autres dans des unités de soins intensifs.

Malgré les plaintes des familles des enfants, les responsables de la santé houthis ont tenté de dissimuler le cas jusqu'au début du mois, lorsque les médias locaux ont rapporté que des enfants atteints de cancer sont morts dans un hôpital de Sanaa.

L'incident a suscité une condamnation générale et des appels à une enquête indépendante immédiate, de nombreux Yéménites accusant les Houthis de faire du trafic de médicaments périmés pour la contrebande.

L'Organisation SAM pour les droits et libertés, basée à Genève, le Centre américain pour la justice et Bridges for Yemen ont publié une déclaration commune demandant que les organismes d'aide internationale au Yémen enquêtent sur cette affaire.

Houssam al-Yafei, président de Bridges for Yemen, a déclaré: «Le groupe houthi est devenu indigne de confiance dans sa façon de gérer cette situation sanitaire, notamment après que des fuites dans la presse ont révélé que les Houthis vendent l'aide médicale, comme les médicaments et les fournitures médicales, au marché noir, ou stockent ces médicaments jusqu'à ce qu'ils soient endommagés.»

Les proches des victimes ont révélé que les autorités sanitaires houthies avaient ignoré les demandes d'enquête et refusé de délivrer des certificats de décès.

Faisal al-Khawlani, un parent d'Ismail Mohammed décédé à l'hôpital, a affirmé à Belqees TV que l'enfant de 12 ans avait souffert de vomissements et de maux de tête presque immédiatement après avoir pris son médicament de chimiothérapie habituel le 24 septembre.

Inquiète, sa famille a contacté son médecin, qui leur a demandé de lui administrer des analgésiques et de le transporter dans le centre médical le plus proche. Lorsque son état de santé s'est détérioré, sa famille a de nouveau consulté un médecin.

Al-Khawlani a affirmé: «Elle nous a dit de le ramener à l'hôpital tout de suite parce qu'on lui a injecté une dose périmée ou une substance du genre.»

«L'enfant a été transféré à l'hôpital Palestine de Sanaa à minuit et il est décédé quelques heures plus tard.»

«Nous avons dépensé notre argent pour acheter des médicaments. Nous sommes impuissants. Nous ne pouvons déposer aucune plainte contre qui que ce soit.»

Lorsque l'affaire a été rendue publique, les Houthis ont refusé d'accepter la responsabilité.

Ali al-Fakih, rédacteur en chef d'Al-Masdar Online, a déclaré à Arab News: «Les Houthis ont d'abord réfuté l'affirmation avant de se rejeter mutuellement la faute.»

«Il semble que de grands leaders soient impliqués dans cette affaire. Ils cherchent actuellement des fonctionnaires subalternes à utiliser comme boucs émissaires avant de clore le dossier.»

«Ils vont certainement fermer le dossier car la contrebande de médicaments périmés est liée à des entreprises appartenant à des responsables houthis.»

Arab News a demandé aux responsables de la santé à Aden de commenter la situation. Ils ont refusé de commenter, invoquant un manque de connaissances et le désir de protéger leurs collègues basés à Sanaa des représailles des Houthis.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".