NATIONS UNIES: Des responsables de l'ONU ont exhorté jeudi, devant le Conseil de sécurité, les belligérants au Yémen à reconduire leur trêve, après sept ans d'une guerre dévastatrice entre le gouvernement yéménite et les Houthis appuyés par l'Iran.
Cette trêve, en vigueur depuis le 2 avril et renouvelée in extremis à deux reprises, a expiré le 2 octobre sans que le gouvernement yéménite et les Houthis ne soient parvenus à un accord permettant de la prolonger pour six mois de plus.
"Alors que je travaille avec les deux parties pour trouver des solutions, je les presse de faire preuve d'un esprit de responsabilité et de flexibilité propre aux dirigeants pour convenir d'accords de prolongation et d'élargissement" de la trêve, a plaidé l'émissaire de l'ONU pour le Yémen Hans Grundberg.
Le diplomate suédois, qui s'exprimait par vidéo devant le Conseil de sécurité de l'ONU, s'est félicité que "les parties (au conflit) aient fait preuve de retenue depuis l'expiration de la trêve le 2 octobre (et que) nous n'ayons pas, fort heureusement, assisté à une escalade militaire d'importance".
S'exprimant depuis le Yémen, la sous-secrétaire générale aux Affaires humanitaires de l'ONU, la Tanzanienne Joyce Msuya, a dénoncé "les ravages du conflit sur les civils".
"Pour eux, j'exhorte les parties à éviter l'escalade de la violence et à s'engager avec l'émissaire spécial pour s'entendre sur une trêve reconduite et élargie", a-t-elle lancé.
Elle a raconté depuis le gouvernorat yéménite de Hodeida, où elle se trouve, avoir rencontré "Yousef, un garçon de 12 ans qui a perdu ses deux jambes en marchant sur une mine il y a quelques semaines: il avait mis deux heures pour se rendre à l'hôpital et a dorénavant besoin, comme tous les autres rescapés, d'une aide à vie".
Le conflit au Yémen l'a plongé dans l'une des pires tragédies humanitaires au monde, que les trêves successives avaient permis d'atténuer, d'après les organisations humanitaires.
Selon l'ONU, la guerre a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, une bonne partie de la population se trouvant dans une situation proche de la famine.
Des pourparlers de paix définitive sont au point mort.