AL-MUKALLA: Des responsables gouvernementaux et des défenseurs des droits de l’homme au Yémen ont accusé les Houthis, soutenus par l’Iran, d’avoir torturé et exécuté un prisonnier de guerre un an après l’avoir capturé dans la province centrale de Marib.
Le ministre yéménite de l’Information, de la Culture et du Tourisme, Mouammar al-Eryani, a déclaré que les ravisseurs houthis avaient torturé Abdel Wahab al-SHajjae, un soldat du gouvernement yéménite, et l’avaient privé de médicaments vitaux, entraînant ainsi sa mort en prison, et qu’ils avaient refusé de rendre son corps à sa famille.
«Pendant sa détention, le prisonnier Abdel Wahab al-SHajjae a été exposé aux violences physiques et mentales les plus dures et s’est vu refuser l’accès aux soins médicaux et aux droits les plus fondamentaux», a tweeté M. Al-Eryani.
Il a ajouté que l’année dernière, le ministère des Droits de l’homme a enregistré la mort de 350 détenus sur les 1635 torturés par les Houthis.
«En raison de la faiblesse des positions internationales sur la torture et le meurtre systématique des prisonniers et des personnes enlevées, la milice houthie a eu recours à encore plus de brutalité et de violences et a terrorisé la communauté opposée au coup d’État de la milice», a-t-il poursuivi.
Le journaliste yéménite Abdel Basit al-SHajjae, le frère du détenu, a pleuré sa mort, déclarant mercredi que la famille avait été tenue dans l’ignorance au sujet de son état de santé pendant un an.
«Après une année entière passée à attendre et à espérer son retour, nous avons appris ce matin que mon frère aîné, mon frère d’âme, Abdel Wahab, avait été martyrisé», a-t-il tweeté.
La mort du prisonnier de guerre a suscité des appels à une enquête internationale sur sa mort et à l’accélération des accords d’échange de prisonniers afin de libérer des centaines de personnes détenues par les Houthis.
«Rights Radar demande à l’envoyé de l’ONU au Yémen, Hans Grundberg, d’enquêter sur les circonstances de la mort d’Abdel Wahab al-SHajjae», a déclaré l’organisation.
Les Houthis ont enlevé des milliers de personnes depuis fin 2014 dans les régions qu’ils contrôlent, notamment à Sanaa, et les ont soumises à diverses formes de mauvais traitements, faisant des centaines de morts.
Par ailleurs, le président du Conseil de direction présidentiel du Yémen, Rachad al-Alimi, soutient les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre et à renouveler la trêve.
Lors d’une réunion avec l’envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, à Riyad, M. Al-Alimi a assuré que le conseil présidentiel et le gouvernement soutiendraient l’envoyé et les autres médiateurs internationaux dans leurs efforts pour parvenir à un règlement de paix global et à long terme afin d’alléger les souffrances du peuple yéménite.
Un responsable du gouvernement yéménite a indiqué à Arab News que l’envoyé américain n’avait pas discuté de nouvelles propositions, mais avait exhorté M. Al-Alimi à donner plus de temps aux médiateurs pour persuader les Houthis de renouveler la trêve, qui a expiré le 2 octobre.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com