BARCELONE : A peine plus d'un mois avant le coup d'envoi du Mondial au Qatar, la star brésilienne Neymar est convoquée lundi devant un tribunal de Barcelone, où s'ouvre son procès pour des malversations présumées dans le cadre de son transfert en 2013 du club de Santos au Barça.
L'attaquant du PSG, qui emmènera la «Seleçao» à partir du 20 novembre à la conquête d'une sixième Coupe du monde, est accusé de corruption par le ministère public, qui réclame deux ans de prison et 10 millions d'euros d'amende à son encontre. Le procès doit durer jusqu'à la fin du mois.
Parmi les huit autres accusés figurent ses parents, les ex-présidents du FC Barcelone Sandro Rosell, pour lequel le parquet a requis cinq ans de prison, et Josep María Bartomeu, ainsi qu'un ex-dirigeant du club brésilien de Santos, Odilio Rodrigues Filho.
Les autres accusés sont trois entités juridiques: le FC Barcelone, le Santos FC et l'entreprise fondée par les parents du joueur pour gérer sa carrière.
Neymar, qui a déclaré il y six ans que c'était son père qui gérait ses affaires, doit normalement être présent lundi au tribunal, bien qu'il n'y ait à ce stade aucune confirmation officielle qu'il fera le déplacement. D'autant qu'il doit jouer dimanche soir contre Marseille en Ligue 1.
Selon un document publié vendredi par le tribunal, il est prévu qu'il témoigne soit le 21 octobre, soit le 28.
La deuxième journée, mardi, s'annonce également comme un moment fort de ce procès hors normes, puisque l'accusation a appelé à témoigner le président du Real Madrid, Florentino Pérez, qui interviendra par vidéoconférence pour expliquer comment l'accord secret passé en 2011 entre le Barça et le joueur a pesé sur le mercato en empêchant d'autres clubs de lutter pour recruter Neymar.
- Dissimulation -
C'est la société d'investissement brésilienne DIS, alors détentrice de 40% des droits économiques du joueur, qui est à l'origine de ce procès.
DIS s'est estimée lésée dans le transfert de l'attaquant, car si le FC Barcelone a initialement chiffré son coût à 57,1 millions d'euros (40 millions pour Neymar et sa famille et 17,1 pour le Santos FC), la justice espagnole estime que le recrutement de Neymar a en réalité coûté au moins 83 millions d'euros.
La société, qui a touché 6,8 millions d'euros sur les 17,1 officiellement versés au club brésilien, affirme que le Barça, Neymar et ensuite le Santos FC se sont alliés pour dissimuler le montant réel de l'opération.
«Neymar Junior, avec la complicité de ses parents, du FC Barcelone et ses dirigeants de l'époque, et dans un deuxième temps du Santos FC, a lésé les intérêts économiques légitimes de DIS et l'a escroquée», a déclaré jeudi Paulo Nasser, avocat de l'entreprise brésilienne, qui réclame les 35 millions d'euros qu'elle estime avoir perdus dans l'affaire.
De leur côté, les avocats de Neymar affirment que leur client n'a commis aucun délit, les 40 millions d'euros qu'il a reçus correspondant, selon eux, à «une prime de transfert légale et habituelle sur le marché du football».
- Relation agitée -
Très attendu, ce procès a été surnommé «Neymar 2», «Neymar 1» désignant l'affaire de fraude fiscale dérivant de ce même transfert et qui s'était conclue en 2016 par un accord entre le parquet et le FC Barcelone, le club catalan acceptant de payer une amende de 5,5 millions d'euros.
La relation agitée entre le Barça et l'attaquant brésilien ne s'est pas terminée avec son départ retentissant de Catalogne en 2017 pour le PSG.
Car Neymar et le Barça se sont retrouvés devant les tribunaux en 2020, le joueur réclamant au club le versement d'une prime de 43,6 millions d'euros. Pour sa part, le FC Barcelone avait porté plainte conre son ancien joueur pour non-respect de contrat et obtenu gain de cause, Neymar ayant été condamné à payer 6,79 millions d'euros à son ancien club.
«Ney» et le Barça avaient fini par signer en juillet 2021 un accord «à l'amiable» mettant fin à tous les litiges financiers les opposant.