Suède: vers un nouveau gouvernement soutenu par l'extrême droite et une relance du nucléaire

La cheffe des chrétiens-démocrates Ebba Busch (2ème à droite) et le leader des démocrates suédois Jimmie Akesson (3ème à gauche) après une conférence de presse sur la formation d'un gouvernement de coalition au bureau de presse du Parlement à Stockholm, Suède, le 14 octobre 2022. (Photo : Jonathan Nackstrand / AFP)
La cheffe des chrétiens-démocrates Ebba Busch (2ème à droite) et le leader des démocrates suédois Jimmie Akesson (3ème à gauche) après une conférence de presse sur la formation d'un gouvernement de coalition au bureau de presse du Parlement à Stockholm, Suède, le 14 octobre 2022. (Photo : Jonathan Nackstrand / AFP)
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Publié le Vendredi 14 octobre 2022

Suède: vers un nouveau gouvernement soutenu par l'extrême droite et une relance du nucléaire

  • Après huit ans de gouvernement social-démocrate, la droite revient aux commandes en Suède au terme d'un rapprochement sans précédent avec les Démocrates de Suède (SD), grands vainqueurs des élections du 11 septembre avec un score record de 20,5% des voix
  • «Les Modérés (conservateurs), les Chrétiens-Démocrates et les Libéraux vont former un gouvernement et coopérer avec les Démocrates de Suède (extrême droite) au Parlement», a déclaré le chef du parti conservateur, Ulf Kristersson

STOCKHOLM : Avec l'appui inédit de l'extrême droite, la droite suédoise a annoncé vendredi un accord pour former un gouvernement qui entend notamment relancer l'énergie nucléaire dans le pays, à rebours de la politique passée.

«Les Modérés (conservateurs), les Chrétiens-Démocrates et les Libéraux vont former un gouvernement et coopérer avec les Démocrates de Suède (extrême droite) au Parlement», a déclaré le chef du parti conservateur, Ulf Kristersson, lors d'une conférence de presse vendredi.

Un vote pour désigner M. Kristersson au poste de Premier ministre aura lieu lundi et la nouvelle équipe devrait s'installer le lendemain.

Les partenaires ont dévoilé une feuille de route prévoyant notamment des mesures pour lutter contre la criminalité et résorber l'immigration, ainsi qu'une relance de l'énergie nucléaire dont la Suède s'était détournée ces dernières décennies.

Avec de graves problèmes de gangs criminels et de règlements de compte sanglants, Ulf Kristersson avait fait de la sécurité une clé de voûte de son programme électoral aux côtés des promesses de maîtrise des prix de l'énergie perturbés par la guerre en Ukraine.

Ces bouleversements sur les marchés ont relancé le débat sur l'avenir de la politique énergétique en Suède, comme dans les autres pays d'Europe.

«De nouveaux réacteurs nucléaires seront construits», a déclaré la cheffe du parti chrétien-démocrate, Ebba Busch.

Ces dernières années, le royaume scandinave a fermé six de ses 12 réacteurs. Ceux encore en activité produisent environ 30% de l'électricité utilisée dans le pays.

Le parti social-démocrate sortant, au pouvoir pendant huit ans, était traditionnellement opposé à la construction de nouveaux réacteurs mais avait reconnu plus tôt cette année le besoin crucial de l'atome pour les années à venir.

Le nouveau gouvernement prévoit également des coupes drastiques dans la politique suédoise d'accueil des réfugiés, réduisant le quota de 6.400 l'année dernière à 900 par an pendant les quatre années de mandat, ainsi que la possibilité «d'expulser les étrangers pour mauvaise conduite».

«Toute personne se trouvant en Suède et bénéficiant de l'hospitalité suédoise se doit de respecter les valeurs fondamentales suédoises et de ne pas porter atteinte à la population locale par ses agissements», peut-on lire dans la feuille de route.

Le quatuor de la droite s'est aussi mis d'accord pour ne pas réduire les allocations chômage, une concession majeure des conservateurs à l'extrême droite.

De leur côté, les Libéraux ont concédé à l'extrême droite la mise en place de zones de fouilles dans certains quartiers sensibles, des peines plus lourdes pour les récidivistes et la possibilité de témoigner anonymement en justice.

- Retour de la droite –

Après huit ans de gouvernement social-démocrate, la droite revient aux commandes en Suède au terme d'un rapprochement sans précédent avec les Démocrates de Suède (SD), grands vainqueurs des élections du 11 septembre avec un score record de 20,5% des voix.

S'il n'entre pas au gouvernement - une option rejetée par les autres formations de droite - , le parti mené depuis 17 ans par Jimmie Åkesson est la principale force parlementaire de la nouvelle majorité et la deuxième du pays, avec 73 sièges.

Tout compris, la «constellation» des droites compte une majorité absolue étriquée de 176 sièges contre 173 pour l'opposition menée par la Première ministre sortante, la sociale-démocrate Magdalena Andersson.

Après une élection si serrée que les résultats définitifs avaient dû attendre trois jours, Ulf Kristersson avait été chargé le 19 septembre de former un gouvernement par le président du Parlement suédois, Andreas Norlén.

Mercredi, Ulf Kristersson avait obtenu deux jours supplémentaires pour boucler les négociations à droite, qui se sont avérées plus compliquées que ne le pensaient les analystes.

Le grand défi de ce nouveau gouvernement était de concilier les attentes du petit parti des Libéraux, dont la ligne rouge était l'accession de l'extrême droite au gouvernement, et l'influence des Démocrates de Suède, qui revendiquait des postes de ministres.

«Nous aurions volontiers aimé voir un gouvernement majoritaire auquel nous aurions participé», a déclaré Jimmie Åkesson vendredi.

«Il est donc très important pour nous que nous ayons une entente globale sur les questions politiques», a-t-il ajouté.

L'arrivée des SD dans une majorité, même informelle, en Suède est un séisme dans la vie politique du pays, 12 ans après son entrée au Parlement avec 5,7% des voix.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.