BEYROUTH : Le président libanais Michel Aoun a annoncé jeudi que son pays approuvait l'accord de démarcation de la frontière maritime avec Israël, après d'intenses négociations menées par Washington, qui ouvre la voie à la prospection d'hydrocarbures.
"J'annonce l'approbation par le Liban de la version finale préparée par le médiateur américain pour délimiter la frontière maritime méridionale", a affirmé M. Aoun dans un discours télévisé.
La réponse officielle du Liban intervient deux jours après que le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a qualifié l'accord d'"historique".
Après de nombreuses navettes entre les deux parties, le médiateur américain, Amos Hochstein, avait remis aux deux parties la dernière mouture du texte dans la nuit de lundi à mardi.
En vertu de l'accord, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes. Le Liban pour sa part aura tous les droits d'exploration et d'exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d'Israël. Mais "Israël sera rémunéré" par la firme exploitant Cana "pour ses droits sur d'éventuels gisements", selon le texte.
Washington, qui mène depuis deux ans une médiation entre les deux voisins officiellement en état de guerre, a salué une "avancée historique".
Le chef de l'Etat libanais a souligné que l'accord constituait pour son pays "un succès historique". "Nous avons pu récupérer une superficie de 860 kilomètres carrés qui faisait l'objet d'un différend, et le Liban n'a concédé aucun kilomètre à Israël", a-t-il argué.
Il a ajouté que le Liban avait obtenu "l'intégralité du champ de Cana, sans qu'aucune compensation soit payée de notre côté, bien que l'intégralité du champ ne soit pas située dans nos eaux".
"Cet accord indirect répond aux revendications libanaises et préserve pleinement nos droits", a encore dit M. Aoun, dont le mandat expire le 31 octobre.
Les autorités libanaises misent sur la présence d’hydrocarbures pour aider à faire face à l'effondrement économique du pays depuis trois ans, qualifié par la Banque mondiale comme parmi les pires au monde de l'époque moderne.