PARIS: Un ministre traité de "lâche", et le RN qui quitte l’hémicycle avant qu'un de ses députés ne soit sanctionné: un incident a opposé mardi le groupe d'extrême droite et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Dans sa question, le député RN de Moselle Alexandre Loubet a reproché à l'exécutif de "brader à des intérêts étrangers" des "fleurons industriels" français, en s'alarmant du possible rachat par un groupe américain de l'entreprise d'électronique Exxelia.
"Quand cesserez-vous de trahir les intérêts de la France?", a-t-il d'abord lancé à Bruno Le Maire. "Vous avez travaillé il fut un temps pour Dominique de Villepin, qui avait dénoncé la lâcheté de ceux qui refusent de défendre les intérêts de la France, aujourd'hui, le lâche, c'est vous", est-il revenu à la charge un peu plus tard.
"J'ai l'honneur de demander des excuses solennelles au Rassemblement national pour avoir employé le terme de ‘lâche’ à une personne qui a toujours fait preuve de courage dans son engagement politique depuis vingt ans qu'il fait de la politique au service de la France et des Français", a rétorqué Bruno Le Maire, en élevant le ton.
"Des excuses, des excuses", a-t-il ensuite ajouté hors micro.
Les députés du RN ont alors quitté l'hémicycle un temps.
Devant la presse, leur patronne Marine Le Pen a reproché à Bruno Le Maire sa "posture menaçante": "Nous n'avons pas à nous faire pointer du doigt dans l'hémicycle par un ministre. Il va falloir un petit peu qu'il relise la Constitution, qu'il relise les institutions. Cette situation est proprement inadmissible".
A leur retour en séance, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a déploré "l'insulte" proférée par Alexandre Loubet et lui a infligé un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal, ce qui prive le député RN du quart de son indemnité parlementaire pendant un mois.
Cette sanction "ne vous dispense pas de présenter vos excuses au ministre", a-t-elle ajouté.
La titulaire du perchoir a souligné avoir déjà indiqué en conférence des présidents de l'Assemblée l'importance d'avoir des "comportements respectueux" dans l'hémicycle.
Sur le fond, avant cette séquence agitée, Bruno Le Maire avait insisté un peu plus tôt sur des mesures comme la baisse des impôts de production ou le bouclier tarifaire face à l'explosion des prix de l'énergie, pour protéger l'industrie française.