CITÉ DU VATICAN : Le pape François a évoqué dimanche la menace nucléaire surgie en Europe à la suite de l'invasion russe en Ukraine, exhortant le monde à tirer les leçons de l'histoire et à choisir la voie de la paix.
"Nous ne pouvons pas oublier le danger de guerre nucléaire qui menaçait le monde à l'époque" du Concile Vatican II dans les années 1960, a rappelé le pape lors d'une messe de canonisation sur la place Saint-Pierre.
"Pourquoi ne pas tirer les leçons de l'Histoire ? Même à cette époque, il y avait des conflits et d'énormes tensions, la voie de la paix a été choisie", a déclaré le pape de 85 ans.
Après que le président russe se fut dit prêt à utiliser "tous les moyens" de son arsenal pour se défendre, son homologue américain Joe Biden a mis en garde jeudi contre un risque "d'apocalypse" pour la première fois depuis la guerre froide, et ce alors que les troupes russes luttent contre une contre-offensive ukrainienne.
Selon le Vatican, environ 50 000 fidèles ont assisté dimanche à la messe célébrant l'élévation à la sainteté des religieux Giovanni Battista Scalabrini et Artemide Zatti.
Le pape a profité de l'occasion pour offrir des prières pour les victimes de ce qu'il a appelé un "acte de violence fou" en Thaïlande. Un officier de police licencié a tué 36 personnes, dont 24 enfants, jeudi, lors d'une attaque au pistolet et au couteau dans une crèche.
En rappelant le travail de Scalabrini, un évêque italien du 19e siècle qui a fondé une communauté au service des migrants et des réfugiés, le pape François est revenu sur un thème récurrent de son pontificat.
"L'exclusion des migrants est scandaleuse ! En effet, l'exclusion des migrants est criminelle, elle les fait mourir devant nous", a déclaré le pontife.
"Et donc, aujourd'hui, nous avons la Méditerranée qui est le plus grand cimetière du monde. L'exclusion des migrants est dégoûtante, c'est un péché, c'est un crime", a-t-il poursuivi.
Mais plutôt que d'ouvrir les portes aux migrants, "nous les excluons, nous les envoyons au loin, dans les camps de concentration où ils sont exploités et vendus comme esclaves", a-t-il encore dénoncé.
Des dizaines de milliers de migrants essaient de traverser la Méditerranée chaque année pour tenter de rejoindre l'Europe, mais près de 25.000 se sont noyés ou ont disparu depuis 2014, selon l'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU.
Artemide Zatti était un émigrant d'origine italienne en Argentine qui a consacré sa vie à soigner les malades.