Algérie, mots d’amour et graffitis

Lycée Said Hamedine, Hydra, Algérie (Photo, Instagram: @la7_youtes/@katia_achit).
Lycée Said Hamedine, Hydra, Algérie (Photo, Instagram: @la7_youtes/@katia_achit).
Graffiti d’un cerveau en dessous duquel il est écrit «utilise-le» en arabe (Photo, Instagram: @la7_youtes).
Graffiti d’un cerveau en dessous duquel il est écrit «utilise-le» en arabe (Photo, Instagram: @la7_youtes).
Très «instagrammable», ces inscriptions murales gagnent en notoriété(Photo, Instagram: @la7_youtes).
Très «instagrammable», ces inscriptions murales gagnent en notoriété(Photo, Instagram: @la7_youtes).
«Le rêve de ma vie, c’est toi.», Boulevard des martyrs à Alger (Photo, Instagram: @la7_youtes).
«Le rêve de ma vie, c’est toi.», Boulevard des martyrs à Alger (Photo, Instagram: @la7_youtes).
«Souvenirs.» Medjel à M’sila (Photo, Instagram: @la7_youtes).
«Souvenirs.» Medjel à M’sila (Photo, Instagram: @la7_youtes).
«De notre obscurité jaillira la lune.» La Verdure à Batna (Photo, Instagram: @la7_youtes).
«De notre obscurité jaillira la lune.» La Verdure à Batna (Photo, Instagram: @la7_youtes).
(Photo, Instagram: @la7_youtes).
(Photo, Instagram: @la7_youtes).
Raconte art teferdoud, Juillet 2018 (Photo,Instagram: @la7_youtes/@abdouassam).
Raconte art teferdoud, Juillet 2018 (Photo,Instagram: @la7_youtes/@abdouassam).
«La vie est nulle, heureusement il y a la mort.» Adrar, Décembre 2018 (Photo,Instagram: @la7_youtes/ @ilyes_loasis).
«La vie est nulle, heureusement il y a la mort.» Adrar, Décembre 2018 (Photo,Instagram: @la7_youtes/ @ilyes_loasis).
«Cesame où es tu?» Dar elHayat, Oran, Novembre 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/@scuro_s).
«Cesame où es tu?» Dar elHayat, Oran, Novembre 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/@scuro_s).
«On est infréquentables.»L'Batni, Guelma, Juillet 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/  @oussama_zouaimia).
«On est infréquentables.»L'Batni, Guelma, Juillet 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/ @oussama_zouaimia).
«Ni Newton, ni Chkoupi la gravité est dans tes yeux.» Cité Djamel, Oran, Janvier 2017 (Photo, Instagram: @la7_youtes/ @hyguiiz).
«Ni Newton, ni Chkoupi la gravité est dans tes yeux.» Cité Djamel, Oran, Janvier 2017 (Photo, Instagram: @la7_youtes/ @hyguiiz).
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Publié le Mercredi 05 octobre 2022

Algérie, mots d’amour et graffitis

  • Ces surfaces plus ou moins planes deviennent des tableaux, des exutoires, le réceptacle parfait d’émotions refoulées
  • Loin d’être un phénomène récent, les premiers graffitis algériens datent de la période de libération nationale

ALGER: Il est propre à la culture algérienne de donner un nom, une étiquette à tout. Ainsi, celui qui s’adosse à un mur par désœuvrement est un «hittiste», avec le temps cette pratique oisive est devenue une vocation. 

H
«Quand j'ai voulu te pleurer, j'ai eu envie de rire.»
(Photo, Instagram: @la7_youtes).

Mais qu’en est-il des murs sur lesquels ces jeunes et moins jeunes s’appuient ? Ces surfaces plus ou moins planes deviennent des tableaux, des exutoires, le réceptacle parfait d’émotions refoulées. De ce sentiment d’impuissance est né dans le pays un art de graffiti linguistique dont les jeunes raffolent. 
 

T
Dar el Hayat, Oran Décembre, 2018 (Photo,Instagram: @la7_youtes/@scuro_s).

Jeux de mots, citations célèbres truffées de fautes d’orthographe, déclarations d’amour anonymes enflammées, on trouve de tout. 

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 «Est le cœur qui ne veut plus se nourrir.» AADL Beb Ezzouar, Alger. Décembre 2018 (Photo,Instagram: @la7_youtes/ @zoldik_).

«Les murs n’ont pas que des oreilles, ils ont aussi une langue. Ils ont des choses à dire et les graffeurs du quotidien ne se privent pas pour y clamer «tout haut ce que la société pense tout bas » explique Karim Ouaras, docteur algérien en sciences sociales, auteur d’une étude sur le sujet.

Fragments de poèmes célèbres, mots d’amour, plaintes lancinantes, rêves d’ailleurs, traits d’humour, questions rhétoriques ou encore discours politiques teintés de revendications sociales, en arabe, en français,en anglais parfois mêlés à la derja, les jeunes Algériens se sont pris d’affection pour cette forme d’expression artistique.
 

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« Souris tu es en Europe. »Gouraya, Tipaza, Juillet 2022 (Photo, Instagram: @la7_youtes/ @wahab_ohm).

D’après Mustapha Benfodil, auteur à El Watan, «l’omniprésence de la pratique du graffiti dans la sphère publique invite à la réflexion sur la complexité de la vie sociale.».

La raison pour laquelle la jeunesse algérienne s’est prise d’affection pour ces graffitis est qu’une fois rassemblés, ils forment une superbe mosaïque qui laisse transparaître, parfois, le mal-être, la joie, les préoccupations auxquels ils peuvent s’identifier.

G
«Si tu es nul pour te trouver une petite amie n’envoie pas ta mère voler la petite amie d’un autre.» Aïn Oulmen, Setif, Août 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/ @sawlewis).

Très «instagrammable», ces inscriptions murales gagnent en notoriété.

« À travers لحيوط » (à travers les murs) est une page Instagram algérienne, qui s’évertue à collecter, des quatre coins du pays, des photographies de ces œuvres.  

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« L’amour est une rose qui se meurt si tu ne l’arroses pas » 
Daksi, Constantine, Octobre2022. @ramy.sidiaissa_ (Photo, Instagram: @la7_youtes).


On trouve donc, sous chaque photographie, la ville, voire le quartier, le handle du photographe, la wilaya, la date à laquelle la photo a été prise et même la traduction de la transcription, au cas où les fanatiques de cet art veulent admirer de leurs propres yeux ces fragments de street art.

Avec plus de cinquante mille abonnés, l’intérêt grandissant pour cette forme d’expression plaît à de plus en plus de monde.
 

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«La moitié de ta beauté est dans tes yeux.» Sidi Mabrouk Inférieur, Constantine, Mai 2018  (Photo, Instagram: @la7_youtes/​​@yacine.ben25).

Loin d’être un phénomène récent, les premiers graffitis algériens datent de la période de libération nationale.
 

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Stora, Skikda, Avril 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/​​ @amani_hadef).

Nous citerons le très célèbre « un seul héros, le peuple ».

L’impact de ces cinq mots photographiés par Marc Riboud - aussi simple soient-ils - ont galvanisé tout un pays  et symbolisent aujourd’hui l’effort commun qui a mené à l’indépendance.

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« un seul héros, le peuple » (Photo, Marc Riboud).


 

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Des femmes en Hayek posent devant un mur sur lequel on peut lire un grand « OUI» en référence au référendum pour l’autodétermination organisé en Algérie le 1er juillet 1962 (Photo, Marc Riboud). 

Encore d’actualité, ce même slogan avait été utilisé lors du Hirak et a de nouveau recouvert les murs d’Algérie.
 

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La pointe Pescade, Alger, Juin 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/@blancooo_loc0ooo14).

Cette anecdote atteste que cet art est extrêmement affectionné par les Algériens.

Pourquoi ? Car une fois secs, les mots dessinés à l’aérosol, n’appartiennent plus à celui qui les a peint.

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«Contre-courant toujours sont les contre-cultures.» -Saez - Sidi El Houari, Oran, Janvier 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes/ @amira.chahrazed).

Indépendamment de la volonté de l’artiste, souvent anonyme et de sa visée artistique, ils revêtent un sens, et une force qui leur aient propre. Ils se suffisent à eux même. 

 «Le concept est de partager ce que les murs veulent nous transmettre» expliquent les administratrices de cette page. 

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«Celle qui t'aime te déchire les lèvres et non le cœur.» El-alia, Biskra, Décembre 2018 (Photo, Instagram: @la7_youtes).

 


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).