Devant l’Assemblée générale de l'ONU, la Tunisie promet des réformes démocratiques

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, prononce un discours lors de la 77e session de l’Assemblée générale des nations unies. (AP)
Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jerandi, prononce un discours lors de la 77e session de l’Assemblée générale des nations unies. (AP)
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

Devant l’Assemblée générale de l'ONU, la Tunisie promet des réformes démocratiques

  • Othman Jerandi affirme que les objectifs de développement de la Tunisie sont conformes aux ambitions de l’ONU
  • «Telle est la volonté du peuple tunisien, qui s’est engagé à préserver la liberté, les droits constitutionnels, l’État de droit et la souveraineté»

LONDRES: La Tunisie cherche à mettre en place des réformes démocratiques au moyen d’élections législatives après des mois de troubles civils, a déclaré lundi dernier le ministre des Affaires étrangères du pays à l’Assemblée générale des nations unies.

Othman Jerandi affirme que les objectifs de développement de la Tunisie sont conformes aux ambitions de l’ONU. Il décrit le programme de l’organisation comme une «lueur d’espoir» pour la communauté internationale.

Restructurer la dette et mener à bien des projets qui généreront de la richesse constituent des objectifs clés pour le pays, poursuit-il.

«Pour la Tunisie, la démocratie est un choix national dont elle n’entend pas s’écarter. Nous travaillons sur un processus de réforme par l’intermédiaire d’élections législatives», souligne M. Jerandi.

«Telle est la volonté du peuple tunisien, qui s’est engagé à préserver la liberté, les droits constitutionnels, l’État de droit et la souveraineté. La Tunisie se tient toujours aux côtés de nos principes communs universels.»

Il avertit toutefois que, à la lumière des crises mondiales qui s’aggravent – avec le changement climatique, la migration, l’insécurité alimentaire et les catastrophes naturelles –, chaque pays «possède ses propres défis, ses propres problèmes et ses propres caractéristiques» et que les «solutions toutes faites» ne sont pas appropriées.

M. Jerandi soutient qu’il est «regrettable que des millions de personnes dans le monde soient menacées d’être abandonnées en raison du déséquilibre du système économique international et d’un manque de solidarité».

Il met par ailleurs l’accent sur l’importance des crises énergétiques et alimentaires ressenties dans le monde, affirmant que la pandémie de Covid-19, les problèmes de chaînes d’approvisionnement et le conflit russo-ukrainien ont exacerbé les difficultés économiques.

«Nous sommes à un stade critique de notre histoire et de notre destin communs. Nous devons trouver des solutions transformatrices et radicales qui nous permettront de surmonter les défis qui se présentent à nous et de renforcer la durabilité et la résilience», poursuit-il.

«Nos peuples nous observent et se demandent si la communauté internationale sera capable de trouver ces solutions transformatrices et si elle fera preuve de la volonté politique nécessaire pour surmonter ces crises mondiales qui ne cessent de s’aggraver.»

M. Jerandi définit le processus de recherche de solutions comme une préoccupation constante. Il ajoute que, lors de chaque session de l’ONU, de nouveaux problèmes s’ajoutent à ceux qui existent déjà.

«Il faudrait s’attaquer aux causes profondes des crises, sans quoi ce ne serait qu’une solution temporaire. Nous devons trouver de nouvelles solutions justes; c’est ce que propose notre agenda commun.»

M. Jerandi énumère une série de propositions à l’Assemblée générale des nations unies, affirmant que des solutions «ne peuvent être mises en place que par l’intermédiaire d’une action multilatérale et dans un esprit de solidarité en coordination avec l’ONU».

«Il devrait y avoir un modèle économique qui se base sur la qualité par opposition à la vitesse de croissance – en particulier grâce à des investissements dans les progrès technologiques et scientifiques», explique-t-il. Il souligne que la Tunisie accueille un sommet sur le développement numérique afin d’atteindre les objectifs nationaux.

Il ajoute: «Il est temps d’aller de l’avant dans la gestion de la dette grâce à de nouvelles approches. Nous devons adapter l’ordre monétaire et les systèmes financiers internationaux, qui doivent être fondés sur les spécificités et les besoins nationaux, en particulier dans les pays en développement et en Afrique.»

«Ces pays n’ont pas trouvé le soutien qu’ils espéraient pour surmonter les défis, promouvoir la croissance et atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU.»

«Les peuples doivent pouvoir récupérer les ressources qui leur ont été volées. L’Afrique devrait pouvoir parvenir à des partenariats équitables, à l’égalité et à un meilleur potentiel de développement.»

M. Jerandi a évoqué la question palestinienne, qui, selon lui, «nécessite la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale».

Il précise: «Nous devons travailler pour surmonter les différends par des moyens pacifiques, mettre fin aux conflits absurdes et trouver des solutions aux causes justes.»

«Nous devons aller au-delà de l’analyse et passer à l’action. Nos peuples en ont assez des promesses creuses.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com