V comme victoire !

Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste tunisien Ennahda (Photo, AFP).
Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste tunisien Ennahda (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 26 septembre 2022

V comme victoire !

  • Sans faire de mauvais jeux de mots, on ne compte plus les échecs
  • Les dirigeants d’Ennahdha crient inlassablement victoire… 

Dans leur manière de s’exprimer et dans leurs différentes interpellations, certains hommes politiques ne sont pas aujourd’hui mieux perçus qu’hier. Ils n’ont pas compris, et ils ne comprendront certainement jamais, qu’il leur est inutile de raisonner à l’envers en cherchant à aveugler l’opinion publique. Leurs plaidoiries, leurs discours ou encore leurs réquisitoires sont assez symptomatiques de la manière avec laquelle ils appréhendent l’action politique. Comment pourraient-ils être autrement, ou bien aspirer à mieux, alors qu’ils ne donnent point l’impression de pouvoir retenir les leçons du passé et encore moins changer et évoluer ?    

Maintenus en liberté dans l’affaire d’envoi des jeunes dans les zones de conflits, et spécialement en Syrie, en Irak et en Libye, les dirigeants d’Ennahdha crient inlassablement victoire… 

Ils affichent encore et toujours trop de carences pour aborder les prochains jours en confiance et convaincre les Tunisiens. Une décennie durant, ils ont fait un fort mauvais usage des notions et des valeurs politiques. Inexistants dans les moments difficiles, effacés face aux problèmes majeurs des citoyens, incapables de se frayer un rôle dans un environnement qui ne leur appartient plus et dont ils ignorent aujourd’hui la raison d’être, ils accusent un déficit de confiance et de crédibilité évident. Le tout sous les yeux des Tunisiens et des Tunisiennes qui ont le moins contribué à l’échec de la période post-révolution, mais qui en paient les frais. Ceux qui se revendiquent aujourd’hui dans la peau de héros après avoir été maintenus en liberté, ne sauront faire disparaître magiquement les réalités auxquelles ils s’étaient identifiés en brandissant tout simplement le V de la victoire. Un geste regrettable aussi bien pour les réactions qu’il suscite, que pour la pensée simpliste qui l’a  déclenché, pensée témoignant d’un rétrécissement de la conscience politique à des formes inarticulées.

Sans faire de mauvais jeux de mots, on ne compte plus les échecs. D’ailleurs, rien n’est rassurant, ni rassuré pour le mouvement islamiste. Et ne parlons plus surtout de l’opération reconquête des cœurs par les fausses évidences, qui n’est plus aujourd’hui qu’un vœu pieu au regard de tout ce qui a été dévoilé et ce qui reste encore à révéler.

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NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli, invitée de la 38e édition de la FILT : «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»

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  • Invitée à la 38e édition de la Foire internationale du livre qui s’est tenue du 18 au 28 avril 2024, la romancière et essayiste palestinienne Adania Shibli a rencontré le public tunisien
  • Née en 1974 en Palestine, Adania Shibli vit et travaille à Berlin et à El Qods (Jérusalem). Elle incarne une génération d’écrivains et d’artistes palestiniens qui revendiquent un engagement politique autant qu’esthétique

«La langue chez nous cache souvent plutôt qu’elle n’articule, gardant entre son silence des possibilités infinies qui ne se soucient pas de l’expression. La langue peut être attaquée, abusée, mais elle continue à offrir la liberté ultime d’être et d’aimer à laquelle on n’a pas accès dans la réalité», note-t-elle.

Invitée à la 38e édition de la Foire internationale du livre qui s’est tenue du 18 au 28 avril 2024, la romancière et essayiste palestinienne Adania Shibli a rencontré le public tunisien le dernier jour de la Filt. Une occasion de discuter autour de son œuvre, de son rapport à la langue arabe, à son pays et aussi de son dernier roman «Tafsil Thanawi» («Un détail mineur»).

Née en 1974 en Palestine, Adania Shibli vit et travaille à Berlin et à El Qods (Jérusalem). Elle incarne une génération d’écrivains et d’artistes palestiniens qui revendiquent un engagement politique autant qu’esthétique. Docteur en «Media et cultural studies» de l’université de Londres et professeur associée à l’université de Beir Zeit ainsi qu’à l’université de Nottingham, elle parle six langues —l’arabe, le français, l’anglais, l’hébreu, le coréen et l’allemand—, mais écrit uniquement en arabe, «parce que cette langue est un précieux cadeau dont on nous a gratifié, une langue riche et fertile qui ne cède pas à la paresse intellectuelle», a-t-elle affirmé lors de cette rencontre modérée par Olfa Oueslati.

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NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


Une personne, plusieurs spécifications

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  • Malgré ses nombreux postes diplomatiques et ses nombreuses publications, son nom est associé à sa théorie de l'« endiguement » en Corée, au Viêt Nam, à Cuba et en Afrique
  • L'endiguement n'a pas mis fin à la terrible situation de conflit dans le monde, ni supprimé le mal dans la nature humaine, ni freiné la culture de l'invasion

George Forrest Kennan était l'un des principaux diplomates et historiens américains. Malgré ses nombreux postes diplomatiques et ses nombreuses publications, son nom est associé à sa théorie de l'« endiguement » en Corée, au Viêt Nam, à Cuba et en Afrique.

L'endiguement n'a pas mis fin à la terrible situation de conflit dans le monde, ni supprimé le mal dans la nature humaine, ni freiné la culture de l'invasion, de l'occupation et de l'agression, mais il a sauvé le monde du pire. Les Américains ont été vaincus au Viêt Nam par les Vietnamiens, pas par les Russes. Les Soviétiques ont été vaincus à Cuba, mais sans un duel nucléaire qui aurait détruit le monde entier.

Après la Seconde Guerre mondiale, le monde a découvert qu'il pouvait être mauvais, injuste et terrible, mais avant la ligne rouge, pas après. Car au-delà, c'est le néant total.

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Les Tunisiens, gros bosseurs ou grands débrouillards ?

Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale des travailleurs à Tunis, le 1er mai 2024. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale des travailleurs à Tunis, le 1er mai 2024. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Il est important de souligner, à ce titre, que le travail n’a pas du tout la même acception partout dans le monde
  • Cette fête, associée dans certains pays à la fleur du muguet, vient remettre au goût du jour les acquis des travailleurs au fil des ans et des générations

Hier la Tunisie a célébré avec la communauté internationale la fête du Travail. Un jour férié qui consacre non pas le travail mais les droits des salariés. De là, la nouvelle appellation, Journée internationale des travailleurs, prend toute sa signification. A l’origine du combat, la journée de huit heures. Celui-ci remonte à loin, vers la fi n du 19e siècle.
Depuis, cette fête, associée dans certains pays à la fleur du muguet, vient remettre au goût du jour les acquis des travailleurs au fil des ans et des générations. Un salaire qui fait vivre convenablement, des congés payés, un environnement de travail respectueux et des conditions décentes, un système de protection sociale adéquat et durable et un âge légal de départ à la retraite plus précoce, notamment dans les métiers concernés par la pénibilité. Des revendications qui ont animé les luttes sans cesse ravivées entre les employeurs et les employés, entre l’Etat et les syndicats.

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