LONDRES: La communauté internationale doit protéger le système multilatéral par le biais d’une «volonté politique», a déclaré mardi le cehf du gouvernement marocain Aziz Akhannouch devant l’Assemblée générale de l’ONU.
La situation au Sahara occidental est une préoccupation majeure pour le Maroc, affirme-t-il, soulignant l’engagement du pays à trouver une solution politique.
M. Akhannouch a appelé à entamer des pourparlers sur la question, indiquant que l’Algérie — qui soutient un mouvement indépendantiste au Sahara occidental — doit aborder les discussions de manière «bien intentionnée» afin de parvenir à un règlement durable.
Il a prévenu qu’une «crise de valeurs» sapait la coopération et la solidarité dans le système international, et que l’ONU avait un rôle plus important à jouer que la simple gestion des crises.
«Le travail multilatéral n’a jamais été un luxe, et la crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui le confirme et prouve que la sécurité et la prospérité de certains dépendent de la stabilité et de la prospérité de tous», poursuit-il.
M. Akhannouch mentionne que l’Afrique est le continent le plus touché par la série de crises géopolitiques, notamment la pandémie de Covid-19, le conflit Russie-Ukraine et l’instabilité économique mondiale.
En conséquence, les prix des denrées alimentaires et de l’énergie montent en flèche, compromettant d’importants objectifs de développement en Afrique — une priorité de l’ONU.
Malgré ces revers, M. Akhannouch a assuré que le continent était déterminé à utiliser ses «ressources humaines et naturelles» pour «réaliser les ambitions» de ses peuples, soulignant l’importance de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine pour le progrès économique.
Il a toutefois exhorté l’ONU et la communauté internationale à alléger le fardeau de la dette de l’Afrique par une série de mesures visant à résister aux futurs chocs économiques.
Outre les préoccupations économiques, M. Akhannouch a mis en avant les craintes liées au changement climatique, avertissant que des «solutions immédiates» sont nécessaires.
Le Maroc s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030, a-t-il indiqué, évoquant la stratégie environnementale du pays qui vise à pivoter vers une économie verte sobre en carbone d’ici au milieu du siècle.
La migration demeure par ailleurs une préoccupation majeure pour les gouvernements et les organisations du monde entier, explique M. Akhannouch, ajoutant que le Maroc fera preuve de «solidarité» dans la lutte contre la traite des êtres humains et la protection des droits des femmes.
Le Maroc continue de soutenir la cause palestinienne et une solution à deux États pour mettre fin au conflit avec Israël, dit-il avant d’insister sur le fait que «l’identité historique» de Jérusalem en tant que lieu de coexistence et de paix doit être sauvegardée.
Quant à la Libye, elle constitue toujours un sujet de préoccupation pour les États d’Afrique du Nord, observe-t-il. Selon lui, la solution à la crise doit être «menée par les Libyens, sans aucune ingérence étrangère ni politique extérieure.»
Enfin, M. Akhannouch a salué la nomination du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com