Pakistan: le bilan des inondations menace de grimper avec les maladies, selon l'ONU

Les personnes touchées par les inondations se précipitent pour recevoir l'aide alimentaire distribuée dans la ville de Dera Allah Yar du district de Jaffarabad dans la province du Balouchistan le 17 septembre 2022. (Photo, AFP)
Les personnes touchées par les inondations se précipitent pour recevoir l'aide alimentaire distribuée dans la ville de Dera Allah Yar du district de Jaffarabad dans la province du Balouchistan le 17 septembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 septembre 2022

Pakistan: le bilan des inondations menace de grimper avec les maladies, selon l'ONU

  • Causées par des pluies de mousson diluviennes ces inondations ont recouvert un tiers du Pakistan et provoqué la mort de près de 1 600 personnes depuis juin, selon le dernier bilan officiel
  • Plus de sept millions de personnes ont été déplacées, beaucoup vivant depuis dans des camps de fortune sans protection contre les moustiques et où manquent l'eau potable et les installations sanitaires

ISLAMABAD : La malnutrition et les maladies transmises par l'eau, conséquences des inondations qui ont frappé le Pakistan cet été, pourraient s'avérer plus meurtrières que ces dernières, ont prévenu mercredi des responsables de l'ONU.

Causées par des pluies de mousson diluviennes, dont l'intensité a été accrue par le réchauffement climatique selon les experts, ces inondations ont recouvert un tiers du Pakistan et provoqué la mort de près de 1 600 personnes depuis juin, selon le dernier bilan officiel.

Plus de sept millions de personnes ont été déplacées, beaucoup vivant depuis dans des camps de fortune sans protection contre les moustiques et où manquent l'eau potable et les installations sanitaires.

Le Pakistan est sous la menace d'un "second désastre" provoqué par des maladies comme la dengue, le paludisme, le choléra, la diarrhée, ou par la malnutrition, a mis en garde mercredi Julien Harneis, coordinateur humanitaire des Nations unies dans le pays.

"Ma préoccupation est que la mortalité causée par les maladies transmises par l'eau, (ou) par la malnutrition, sera plus élevée que ce que nous avons vu jusqu'ici", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Islamabad.

"C'est une évaluation sobre mais réaliste", a-t-il ajouté.

Environ 33 millions de personnes ont été touchées par ces inondations, qui ont détruit environ deux millions d'habitations et de locaux commerciaux, emporté 7.000 kilomètres de routes et fait s'effondrer 500 ponts.

De larges portions du pays, principalement dans la province méridionale du Sind, restent toujours inondées.

Plus de 6 000 cas de dengue y ont été recensés depuis le début de l'année - pour moitié pendant le seul mois de septembre -, soit déjà presque le total de l'année 2021, selon les autorités de la province.

"500 enfants sont morts des conséquences directes des inondations", a indiqué lors de la même conférence de presse le chef des opérations du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) au Pakistan, Scott Whoolery.

La crise sanitaire ne menace pas seulement "des centaines" mais "des milliers" de gens, a-t-il souligné. Et "pour beaucoup d'entre eux, nous ne le saurons jamais, ils ne seront pas comptabilisés".

L'ONU avait lancé fin août un appel au don de 160 millions de dollars pour financer un plan d'urgence sur les six prochains mois.

Cet appel a été entendu et les promesses de dons dépassent ce montant, si bien que l'organisation entend désormais relever son objectif initial.

"L'absolue priorité est de faire face à la crise sanitaire qui frappe en ce moment les districts affectés par les inondations", a insisté M. Harneis.


Le Soudan frappé par la pire épidémie de choléra depuis des années, au moins 40 morts

Au moins 40 personnes sont mortes en une semaine au Darfour, dans l'ouest du Soudan, dans la pire épidémie de choléra que ce pays, en proie à la guerre civile, ait connue depuis des années, a annoncé jeudi Médecins sans Frontières. (AFP)
Au moins 40 personnes sont mortes en une semaine au Darfour, dans l'ouest du Soudan, dans la pire épidémie de choléra que ce pays, en proie à la guerre civile, ait connue depuis des années, a annoncé jeudi Médecins sans Frontières. (AFP)
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  • "En plus d'une guerre généralisée, les Soudanais font actuellement face à la pire épidémie de choléra que le pays ait connue depuis des années", a souligné MSF dans un communiqué
  • Cette maladie diarrhéique grave, transmise par l'eau et la nourriture contaminées, peut tuer en quelques heures sans traitement

TAWILA: Au moins 40 personnes sont mortes en une semaine au Darfour, dans l'ouest du Soudan, dans la pire épidémie de choléra que ce pays, en proie à la guerre civile, ait connue depuis des années, a annoncé jeudi Médecins sans Frontières.

Dans la seule région du Darfour, les équipes de MSF ont soigné "plus de 2.300 patients et enregistré 40 décès la semaine dernière en raison du choléra", a déclaré l'organisation.

"En plus d'une guerre généralisée, les Soudanais font actuellement face à la pire épidémie de choléra que le pays ait connue depuis des années", a souligné MSF dans un communiqué.

Cette maladie diarrhéique grave, transmise par l'eau et la nourriture contaminées, peut tuer en quelques heures sans traitement.

Selon l'Unicef, plus de 640.000 enfants de moins de cinq ans sont désormais menacés par la maladie dans le seul Etat du Darfour-Nord, où les combats font rage entre l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) pour le contrôle de la ville d'El-Facher.

Depuis juillet 2024, environ 100.000 cas de choléra ont été recensés à travers le Soudan et la maladie se propage dans tous les Etats du pays, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Tawila, épicentre de l'épidémie 

Dans un pays où les combats verrouillent les axes principaux et paralysent la logistique, l'acheminement de l'aide humanitaire est devenu presque impossible. Les convois sont à l'arrêt et les réserves s'épuisent.

La saison des pluies, qui s'intensifie en août, pourrait aggraver la crise sanitaire.

La situation est la plus critique dans la localité de Tawila, au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de Soudanais fuyant les combats autour d'El-Facher ont trouvé refuge après l'attaque en avril du camp voisin de Zamzam par les FSR.

"A Tawila, les habitants survivent avec une moyenne de seulement trois litres d'eau par jour, soit moins de la moitié du seuil minimum d'urgence de 7,5 litres par personne et par jour nécessaire pour boire, cuisiner et assurer l'hygiène, selon les recommandations de l'OMS", a indiqué jeudi MSF.

"Nous n'avons pas de toilettes, les enfants défèquent en plein air", confiait en début de semaine à l'AFP Mona Ibrahim, une femme déplacée à Tawila depuis deux mois.

Selon l'ONU, environ 300 enfants atteints de choléra ont été recensés dans cette ville depuis avril.

Les combats se sont intensifiés au Darfour depuis que l'armée a repris en mars le contrôle de Khartoum et les paramilitaires, qui assiègent El-Facher, tentent de s'emparer de cette ville, la seule capitale provinciale de la région encore tenue par l'armée.

"Dans les camps de déplacés et de réfugiés, les familles n'ont souvent pas d'autre choix que de boire de l'eau contaminée et beaucoup de gens attrapent le choléra", a déclaré Sylvain Penicaud, coordinateur de MSF à Tawila.

"Il y a deux semaines, un corps a été trouvé dans un puits dans l'un des camps. Il a été enlevé mais deux jours après, les gens ont été obligés de boire à nouveau cette eau", a-t-il ajouté.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023, a tué des dizaines de milliers de personnes, entraîné le déplacement ou la fuite à l'étranger de millions de Soudanais et provoqué ce que l'ONU décrit comme "la pire crise humanitaire au monde."


Grèce: amélioration sur le front des incendies, à Patras notamment

A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé. (AFP)
A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé. (AFP)
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  • La situation à Patras (ouest), le principal port grec vers l'Italie, s'est beaucoup améliorée après une lutte contre les flammes toute la nuit, a déclaré le porte-parole des pompiers, Vassilis Vathrakogiannis, à la télévision
  • A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé

ATHENES: Les pompiers en Grèce ont réussi jeudi à circonscrire un grand incendie de forêt qui menaçait Patras, la troisième plus grande ville du pays, tandis que des bombardiers d'eau luttaient contre des feux sur trois autres fronts.

La situation à Patras (ouest), le principal port grec vers l'Italie, s'est beaucoup améliorée après une lutte contre les flammes toute la nuit, a déclaré le porte-parole des pompiers, Vassilis Vathrakogiannis, à la télévision.

A Patras, les pompiers faisaient désormais face à des foyers "épars", mais le feu était "toujours actif" dans les faubourgs est de la ville de plus de 200.000 habitants, a-t-il précisé.

Mercredi, un hôpital pour enfants et une maison de retraite avaient été évacués alors que l'incendie s'était dangereusement rapproché de la ville.

D'autres incendies importants sévissaient jeudi sur l'île ionienne de Zante (ouest), l'île égéenne de Chios (est) et près de la ville occidentale de Preveza, a déclaré le porte-parole.

Environ 600 équipes au sol et près de 30 avions bombardiers d'eau étaient déployés dès l'aube sur tous les sites.

La diminution de l'intensité du vent a favorisé les efforts de lutte contre les incendies.

La Grèce a connu depuis juin plusieurs grands incendies de forêt ayant détruit plus de 20.000 hectares. Les feux ont été favorisés par des températures très élevées, que les scientifiques attribuent à l'aggravation du changement climatique induit par l'homme.


Avant le sommet Trump-Poutine, pression diplomatique européenne et poussée militaire russe

Cette combinaison de photos créées le 8 août 2025 montre le président russe Vladimir Poutine (à gauche) prononçant un discours lors d'un événement marquant le 1160e anniversaire de la création de l'État russe à Veliky Novgorod le 21 septembre 2022, et le président élu des États-Unis Donald Trump regardant pendant une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Cette combinaison de photos créées le 8 août 2025 montre le président russe Vladimir Poutine (à gauche) prononçant un discours lors d'un événement marquant le 1160e anniversaire de la création de l'État russe à Veliky Novgorod le 21 septembre 2022, et le président élu des États-Unis Donald Trump regardant pendant une réunion avec le président français au palais de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Trump prévient qu’il n’y aura « aucune seconde rencontre » avec Poutine si les discussions tournent mal, mais envisage un sommet tripartite avec Zelensky en cas d’accord
  • Pendant que Moscou avance sur le terrain, Kiev et les Européens intensifient la pression diplomatique avant la réunion cruciale de vendredi

WASHINGTON: Pression diplomatique des Européens et de Volodymyr Zelensky, poussée militaire en Ukraine de la Russie: chaque camp cherche à affirmer sa position avant la réunion vendredi en Alaska de Vladimir Poutine et de Donald Trump.

Le président américain, qui a dit vouloir "tâter le terrain" avec son homologue russe, a jugé mercredi que deux issues étaient possibles.

Si l'entretien se passe bien, il débouchera "presque immédiatement" sur une rencontre à trois entre le président russe, Volodymyr Zelensky et lui-même, pour mettre un terme à la guerre déclenchée en février 2022 par l'invasion russe.

Mais si sa première réunion en personne avec le maître du Kremlin depuis 2019 tourne mal, Donald Trump a assuré qu'il n'y aurait pas de "seconde rencontre" pour mettre fin au plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Piqué à vif par des commentaires de presse présentant la tenue du sommet comme une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine, le président américain a assuré que la Russie ferait face à des "conséquences très graves" si elle n'acceptait pas de mettre fin à la guerre.

Mais il n'a pas précisé cette menace, qui n'est d'ailleurs pas la première du genre.

Donald Trump doit prendre la parole jeudi dans le Bureau ovale, mais la Maison Blanche n'a pas précisé l'objet de son allocution.

Mercredi, dans les rues du centre-ville d'Anchorage, pas de rues bouclées, de quartiers barricadés, ni même de présence policière visible.

Rien ne laisse deviner, à première vue, que se prépare cette réunion de la plus haute importance.

Mais à l'aéroport, les journalistes encombrés de caméras se mêlent aux touristes chargés de cannes à pêche. Les hôtels affichent complets, les loueurs de voiture sont dévalisés.

Les deux dirigeants se rencontreront sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson, dont l'importance stratégique a culminé pendant la Guerre froide.

- "Très bon appel" -

Pour permettre la venue de la délégation russe, le Trésor américain a décidé vendredi de suspendre temporairement des sanctions prises contre Vladimir Poutine et plusieurs hauts responsables depuis le début de la guerre en Ukraine.

Jusqu'au bout, chaque partie s'efforce de consolider sa position: sur le front pour les Russes, par la voie diplomatique pour Kiev et les Européens.

Donald Trump a assuré avoir eu un "très bon appel" mercredi avec le président ukrainien et des dirigeants des pays européens, de l'UE et de l'Otan.

"Nous espérons que le thème central de la réunion" vendredi sera "un cessez-le-feu immédiat", a  déclaré Volodymyr Zelensky.

Il redoute que le sommet entre les présidents russe et américain n'aille plus loin, esquissant un règlement à long terme du conflit au détriment de son pays.

Les Européens se sont donc efforcés mercredi d'influencer l'état d'esprit dans lequel Donald Trump, dirigeant au tempérament volatil, aborde la réunion.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a évoqué une chance "réelle" de cessez-le-feu.

Vladimir Poutine se prépare lui à faire la traversée jusqu'en Alaska sur fond de progression accélérée des forces russes en territoire ukrainien.

Les troupes russes ont dit avoir conquis plus de 110 km2 supplémentaires au 12 août par rapport à la veille, ce qui n'était plus arrivé depuis fin mai 2024.

- "Echanges de territoires" -

Signe de la dégradation de la situation, l'Ukraine a ordonné mercredi l'évacuation de familles dans une dizaine de localités dans l'est.

Au moins trois personnes ont été tuées dans des tirs d'artillerie et des raids de drones russes dans la région de Kherson (sud) tôt mercredi, d'après les autorités régionales.

La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.

Pour Kiev, ces exigences sont inaceptables.

Donald Trump a prédit "des échanges de territoires", à un moment où les soldats russes occupent environ 20% de l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky a exclu tout retrait de zones de l'est de l'Ukraine dans le cadre d'un accord de paix.

Pour le chancelier allemand Friedrich Merz, l'Ukraine "est prête à discuter de questions territoriales" mais pas d'"une reconnaissance légale" de l'occupation par la Russie de certaines parties de son territoire.

"Les questions territoriales (...) ne seront négociées que par le président ukrainien", a de son côté martelé Emmanuel Macron.

Moscou de son côté a jugé "insignifiantes" ces consultations entre Américains et Européens.