Attentats contre Charlie Hebdo et un Hyper Cacher: le procès en appel s'ouvre à Paris

Ce croquis de la salle d'audience du dossier réalisé le 14 décembre 2020 montre Ali Riza Polat (C), qui aurait été le bras droit d'Amedy Coulibaly, qui a tué un policier en janvier 2015 et abattu le lendemain quatre personnes à un supermarché juif, s'exprimant devant d'autres accusés au palais de justice de Paris lors du procès de 14 personnes soupçonnées d'être complices des meurtres djihadistes de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. (AFP).
Ce croquis de la salle d'audience du dossier réalisé le 14 décembre 2020 montre Ali Riza Polat (C), qui aurait été le bras droit d'Amedy Coulibaly, qui a tué un policier en janvier 2015 et abattu le lendemain quatre personnes à un supermarché juif, s'exprimant devant d'autres accusés au palais de justice de Paris lors du procès de 14 personnes soupçonnées d'être complices des meurtres djihadistes de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 12 septembre 2022

Attentats contre Charlie Hebdo et un Hyper Cacher: le procès en appel s'ouvre à Paris

  • Deux ans après leur premier procès, deux proches d'Amedy Coulibaly sont rejugés jusqu'au 21 octobre devant la cour d'assises spéciale
  • Ali Riza Polat, Franco-Turc de 37 ans contre lequel pèsent les charges les plus lourdes et qui encourt la perpétuité, avait marqué la première audience par ses coups d'éclat et ses invectives

PARIS: Plus de sept ans et demi après le choc des attentats contre la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un magasin Hyper Cacher, le procès en appel de deux soutiens présumés des auteurs des attaques jihadistes s'ouvre lundi à Paris.

Pendant trois jours de terreur, du 7 au 9 janvier 2015, les frères Saïd et Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly portaient le combat jihadiste sur le sol français, tuant 17 personnes, dont les caricaturistes Cabu et Wolinski.

Leur périple meurtrier et coordonné avait pris fin avec leur mort lors d'un double assaut policier.

Deux ans après leur premier procès, deux proches d'Amedy Coulibaly sont rejugés jusqu'au 21 octobre devant la cour d'assises spéciale, qui devra déterminer le degré de responsabilité de chacun dans la préparation des attentats.

Ali Riza Polat, Franco-Turc de 37 ans contre lequel pèsent les charges les plus lourdes et qui encourt la perpétuité, avait marqué la première audience par ses coups d'éclat et ses invectives.

Les juges l'avaient condamné à trente ans de réclusion criminelle pour complicité des crimes commis par les Kouachi et Coulibaly.

Le second accusé, Amar Ramdani, avait lui écopé de la peine maximale de 20 ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Les deux hommes, qui avaient vivement contesté tout lien avec les attaques, avaient fait appel, ainsi que le parquet.

Zones d'ombre 

Lors de ce procès en appel, la défense d'Ali Riza Polat entend demander l'exploitation de documents négligés, selon elle, à l'époque par les enquêteurs.

L'instruction titanesque et les débats en première instance n'ont pas permis de dissiper toutes les zones d'ombre entourant les attentats, du circuit des armes aux commanditaires des tueries commises au nom d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) pour les Kouachi et de l'Etat islamique (EI) pour Coulibaly.

Ali Riza Polat est notamment soupçonné d'avoir organisé la recherche d'armes pour Amedy Coulibaly, originaire de la même ville de banlieue parisienne, et d'être intervenu à tous les stades des préparatifs des attaques, ce qu'il rejette en bloc.

"M. Polat a été indûment accusé de complicité terroriste à la dernière minute", estiment ses avocats, MMe Moad Nefati et Rachid Madid. "Ce procès sera l'ultime occasion de corriger les erreurs d'une chaîne judiciaire dépassée par l'ampleur de ces attentats, et de revenir à la raison quant au rôle exact de M. Polat, délinquant de droit commun à qui l'on a attribué à tort un rôle qu'il n'a jamais joué", font-ils valoir.

« Utile »

Amar Ramdani est lui accusé d'avoir fourni des armes à Amedy Coulibaly, qu'il avait connu en prison, et d'avoir financé les attentats, ce dont il se défend.

Environ 80 témoins sont cités à comparaître. Parmi eux, la majorité des neuf hommes définitivement condamnés à des peines allant de quatre à dix-huit ans de prison, à l'issue du procès qui s'était tenu à l'automne 2020. Aucun d'entre eux n'avait fait appel.

Les proches des victimes et les rescapés des attaques sont attendus à partir de jeudi à la barre, d'où ils feront revivre l'horreur des crimes qui ont décimé la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, tué une policière municipale, ainsi que des clients et employés d'une supérette juive.

Au total, près de 300 personnes sont parties civiles.

"Il y a un second procès, c'est difficile pour nous, c'est douloureux, mais au moins il faut qu'il soit utile, qu'il serve à quelque chose", souligne l'avocat de Charlie Hebdo, Me Richard Malka.

Les attentats de janvier 2015 ont marqué le début d'une funeste série d'attaques jihadistes en France, avec celles du 13 novembre 2015 en région parisienne et celle de la promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016, actuellement jugée au sein du même palais de justice.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.