Lancer des pierres vers Israël: la vidéo qui fait le buzz au Liban

Walid Fayyad, ministre libanais de l'Énergie, lance une pierre lors d'une visite à une position le long de la frontière avec Israël, à la périphérie du village méridional d'Adaisseh, le 30 août 2022. (AFP)
Walid Fayyad, ministre libanais de l'Énergie, lance une pierre lors d'une visite à une position le long de la frontière avec Israël, à la périphérie du village méridional d'Adaisseh, le 30 août 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 03 septembre 2022

Lancer des pierres vers Israël: la vidéo qui fait le buzz au Liban

  • Dans la vidéo, on voit les ministres en train de rire et de dire qu'ils devraient «mieux s'entraîner», alors qu’ils font une tournée le long de la frontière sud du Liban
  • Les images des ministres ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant souvent des commentaires ironiques et de sévères critiques

BEYROUTH: Mardi, les ministres libanais de l’Énergie et des Affaires sociales, Walid Fayad et Hector Hajjar, ont jeté des pierres en direction d'Israël dans le cadre d'une visite de long de la frontière sud du Liban, dans les environs du village de Adaisseh.

Dans la vidéo, les deux ministres sont filmés en train de rire et de dire qu'ils devraient «mieux s'entraîner». Les images des ministres ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant des commentaires ironiques et de sévères critiques pour certains, d’autres internautes se sont félicités d’un tel comportement et ont salué ces scènes: ceci reflète la division du peuple libanais alors que le pays s’enfonce dans une crise sans précédent.

Pour nombre de libanais, cet acte est signe de solidarité et de compassion avec les peuples libanais et palestinien.

Le timing de la séquence interroge, alors que le Liban est frappé de plein fouet par une crise économique et politique sans précédent, avec de graves pénuries de carburant et des coupures d'électricité qui paralysent tous les secteurs vitaux. S’agit-il d’un coup de communication? D’une tentative de détourner l’attention de l’opinion publique?

Gebran Soufan, ancien ambassadeur et représentant permanent du Liban auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, confie à Arab News en français qu'«il s’agit d’un comportement inhabituel pour des ministres. Dans ces circonstances apocalyptiques que traverse le pays, une telle action pourrait mener à l'effet inverse, c’est un sujet critique». 

En termes de timing, «le comportement des deux ministres n'était pas approprié et a coïncidé avec le renouvellement par le Conseil de sécurité pour un an du mandat de la Finul (la Force intérimaire des Nations unies au Liban), qui pourra continuer pour six mois son soutien logistique à l’armée libanaise. Cela tombe mal et crée une polémique à l'échelle internationale», poursuit Gebran Soufan, qui a également été l’ancien conseiller diplomatique de l’ancien Premier ministre libanais, Hassan Diab.

Pour le diplomate, jeter des pierres ne résoudra pas les problèmes chroniques du Liban en raison de l’étendue flagrante et outrageante des violations de l’espace aérien libanais par l’aviation militaire israélienne. Ces survols du territoire libanais par des avions de chasse israéliens constituent des violations de la résolution 1701 des Nations Unies et de la souveraineté du Liban.

“Cet incident a eu lieu en pleine zone de déploiement de la Finul, un espace tranquille et pacifique. De telles actions vont figurer dans le rapport périodique du secrétaire général de la Finul, chose qui n’est pas dans l'intérêt du pays”

Cette attitude ne servira pas le Liban à récupérer les 13 points de territoire revendiqués par les autorités libanaises, le long de la Ligne bleue (de Ras Naqoura à Wazzani). 

«Le Liban suit d’ailleurs en ce moment avec le médiateur américain la question de la délimitation de sa frontière maritime avec Israël et la préservation de ses droits et richesses  dans ses eaux territoriales et la zone économique exclusive (ZEE)», a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, et partout au Liban, les institutions en déliquescence privent les citoyens des services les plus élémentaires. Les institutions du pays ont atteint un état de délabrement qui reflète l'effondrement général du pays. «C’est la mise en place d'un réseau de sécurité sociale intégré, aussi bien que le ravitaillement en eau et en électricité, dans un pays où la pauvreté touche 85% des Libanais, qui importent aux Libanais, beaucoup plus que de jeter des pierres dans la zone d'opération de la Finul, conclut M. Soufan.


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
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  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com