L'Ukraine se prépare pour une rentrée scolaire au rythme des sirènes

Des jouets en peluche sont exposés sur des chaises à l'intérieur d'un abri anti-bombes préparé pour les écoliers d'une école publique de Kyiv, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine, le 29 août 2022. (Photo, AFP)
Des jouets en peluche sont exposés sur des chaises à l'intérieur d'un abri anti-bombes préparé pour les écoliers d'une école publique de Kyiv, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine, le 29 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 août 2022

L'Ukraine se prépare pour une rentrée scolaire au rythme des sirènes

Des jouets en peluche sont exposés sur des chaises à l'intérieur d'un abri anti-bombes préparé pour les écoliers d'une école publique de Kyiv, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine, le 29 août 2022. (Photo, AFP)
  • L'abri, jadis un vestiaire, a déjà été éprouvé par la guerre: 60 personnes y vivaient dans les premières semaines du conflit. Aujourd'hui, il peut en accueillir 600 dans ses 300 mètres carrés
  • A Kiev, désormais loin du front, 132 000 enfants sont attendus dans les classes le 1er septembre, selon le maire Vitali Klitschko

KIEV: A cinq mètres sous terre à Kiev, Mykhaïlo Aliokhine met la touche finale à l'abri souterrain où ses élèves pourraient bien passer du temps après la rentrée scolaire jeudi, qui se prépare en Ukraine au rythme des sirènes anti-aériennes. 

Dans la classe au-dessus, des cartables gisent abandonnés, vestiges du dernier jour de cours avant le début de l'invasion russe du pays lancée le 24 février. 

L'abri, jadis un vestiaire, a déjà été éprouvé par la guerre: 60 personnes y vivaient dans les premières semaines du conflit. Aujourd'hui, il peut en accueillir 600 dans ses 300 mètres carrés. 

« Dès qu'une sirène se déclenchera, nos équipes feront immédiatement descendre les enfants au sous-sol quelle que soit l'activité du moment. Dans la mesure du possible, elle y sera maintenue », explique M. Aliokhine, le directeur. 

Malgré ces conditions austères, il espère retrouver au moins un tiers de ses 460 élèves âgés de six à seize ans jeudi, le jour de la rentrée. 

Apprendre à s'adapter 

En 2021, l'Ukraine comptait 4,2 millions d'élèves. Mais plus de 2 millions d'enfants ont fui à l'étranger depuis le début de la guerre et 3 millions sont déplacés à l'intérieur du pays, selon l'Unicef. 

A Kiev, désormais loin du front, 132 000 enfants sont attendus dans les classes le 1er septembre, selon le maire Vitali Klitschko. 

Dans l'école privée de Mykhaïlo Aliokhine, dont le nom n'est pas révélé par mesure de sécurité, les employés se préparent à deux scénarios pour la rentrée. 

Le premier, « en surface », prévoit des cours à dix mètres de l'entrée de l'abri. Le second, « souterrain », se tiendra sous terre en cas d'alerte anti-aérienne, comme c'est le cas tous les jours.  

« Je n'exclus pas que l'ennemi, qui aime beaucoup les dates symboliques, puisse 'profiter' » de la rentrée des classes pour attaquer, confie le directeur de 26 ans.  

Bombardements ou pas, les enseignants vont organiser une fête dans l'abri à la rentrée pour « montrer aux enfants que c'est un lieu sécurisé où ils vont très certainement passer beaucoup de temps cette année ». 

L'abri est approvisionné en eau et en nourriture pour 48 heures. Une équipe de médecins et de psychologues sera aussi disponible en permanence. 

« Je n'aurais jamais imaginé ça, mais nous y voilà... la nouvelle réalité », lance M. Aliokhine. 

« Vivre la vie pleinement »  

Près de la moitié des quelque 23 000 établissements scolaires ukrainiens --dont 2 135 ont été endommagés par la guerre-- disposent d'abris équipés et pourront donc démarrer l'année scolaire en présentiel, selon le ministère de l'Education. 

Pour les autres, comme pour tous ceux situés près du front, l'enseignement se déroulera grâce à internet. 

La triste réalité de la guerre ne semble pour autant pas avoir affecté l'enthousiasme pour la rentrée, un jour important en Ukraine. 

« Je vis à côté de mon école, j'y serai plus en sécurité car on nous fera descendre dans l'abri de manière organisée », assure Polina, adolescente de 16 ans, entourée de ses amies à une terrasse de café. 

« Nous voulons juste vivre notre vie pleinement après deux ans de Covid et six mois de guerre. Nous n'avons pas peur, nous avons déjà suffisamment enduré », poursuit-elle, avant d'ajouter: « Notre génération a décidé de vivre dans le moment présent ». 

Ce sont toutefois les parents qui sont confrontés à ce choix difficile. 

Selon Serguiï Gorbatchov, préposé gouvernemental à l'Education, la plupart de parents vont refuser que leurs enfants étudient sur place, à cause des risques. 

Ioulia Chatravenko-Sokolovitch, maman de Myroslava, sept ans, a décidé que sa fille serait en classe jeudi. 

« Bien sûr, nous avons tous peur mais je ne peux pas priver mon enfant de socialisation », explique-t-elle, ajoutant: « Je fais confiance à l'armée ukrainienne qui nous défend ». 

« Le fait que l'on retrouve une vie plus ou moins normale me donne de l'espoir », reconnaît-elle. 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.