Fuir l'Ukraine pour se réfugier dans les colonies israéliennes

Les réfugiés juifs ukrainiens Eduard German, sa femme Olena et leurs enfants Ilana, David et Adael posent pour une photo chez eux dans la colonie israélienne de Maalé Adoumim en Cisjordanie occupée, à la périphérie Est de Jérusalem, le 4 août 2022. (Photo, AFP)
Les réfugiés juifs ukrainiens Eduard German, sa femme Olena et leurs enfants Ilana, David et Adael posent pour une photo chez eux dans la colonie israélienne de Maalé Adoumim en Cisjordanie occupée, à la périphérie Est de Jérusalem, le 4 août 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 août 2022

Fuir l'Ukraine pour se réfugier dans les colonies israéliennes

Les réfugiés juifs ukrainiens Eduard German, sa femme Olena et leurs enfants Ilana, David et Adael posent pour une photo chez eux dans la colonie israélienne de Maalé Adoumim en Cisjordanie occupée, à la périphérie Est de Jérusalem, le 4 août 2022. (Photo, AFP)
  • Six mois après le début de la guerre dans leur pays, le couple refait sa vie dans une résidence décorée de drapeaux israéliens bleu et blanc à Maalé Adoumim
  • L'Etat hébreu a accueilli plus de 30 000 Ukrainiens, dont 12 000 au bénéfice de la «loi du retour», ou aliyah, offrant la nationalité israélienne aux juifs et à leurs proches

MAALÉ ADOUMIM: Aux premiers jours de l'invasion russe de l'Ukraine, Olena et Edouard, un couple juif de Kharkiv, a tout quitté pour trouver refuge dans un lieu controversé: une colonie israélienne dans les Territoires palestiniens occupés. 

Six mois après le début de la guerre dans leur pays, le couple refait sa vie dans une résidence décorée de drapeaux israéliens bleu et blanc à Maalé Adoumim, une colonie de plus 42 000 habitants située entre Jérusalem et la mer Morte, en Cisjordanie occupée. 

L'invasion de l'Ukraine par les forces russes le 24 février a déclenché la plus grande crise de réfugiés sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale, avec plus de 6,6 millions de personnes enregistrées sur le continent, d'après l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). 

L'Etat hébreu a accueilli plus de 30 000 Ukrainiens, dont 12 000 au bénéfice de la « loi du retour », ou aliyah, offrant la nationalité israélienne aux juifs et à leurs proches. 

« Beaux souvenirs »  

Olena et Edouard German, professeurs d'université dans des filières scientifiques à Kharkiv, ont quitté cette grande ville de l'est de l'Ukraine pour se rendre en minibus à Lviv, dans l'ouest. 

« J'ai dit aux enfants: ‘ne regardez pas par les fenêtres, vous devez garder de beaux souvenirs’ » de l'Ukraine, raconte Olena, mère de trois enfants âgés de 6 à 12 ans. 

De Lviv, la famille s'est rendue à Budapest, en Hongrie, où elle a rencontré des membres du Conseil de Yesha, la plus grande organisation de défense des plus de 475 000 colons israéliens en Cisjordanie, qui les ont soutenus pour organiser leur départ. 

A leur arrivée en Israël, le gouvernement les a aidés à trouver une maison dans le nord du pays. Mais Olena et Edouard, âgés de 39 et 44 ans, étaient déterminés, pour des raisons idéologiques, à se rendre en « Judée et Samarie », nom donné par Israël à la Cisjordanie, territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967. 

D'occupés, Olena et Edouard n'ont-ils pas l'impression d'être passés du côté des occupants? « Je ne vois pas comment la Judée pourrait être occupée par les Juifs », rétorque Edouard, qui dit revenir avant tout sur la terre de ses ancêtres sans être opposés aux Palestiniens. 

« Des Arabes travaillent ici (...) ils sont nombreux. Nous rencontrons des Arabes, nous nous rendons à Jérusalem et nous communiquons avec des Arabes. Nous sommes constamment en contact avec eux », dit-il. 

« A ceux qui veulent faire leur aliyah, nous leur offrons de vivre ici, nous les mettons en contact avec des responsables locaux et des familles russophones qui peuvent les accompagner dans leur processus d'intégration », explique Yigal Dilmoni, directeur du Conseil de Yesha. 

« Si vous vivez ici, sur la terre de la Bible, cela rend votre aliyah plus significative », ajoute-t-il, disant avoir attiré une soixantaine de familles ukrainiennes dans des colonies, dont celle d'Olena et d'Edouard qui songeaient, déjà avant la guerre, à « monter » en Terre sainte. 

Des « pions »?  

Les colonies israéliennes en territoires palestiniens sont jugées illégales par le droit international. Dès le début de l'invasion russe en Ukraine, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas avait dit craindre que des juifs ukrainiens ne quittent leur pays pour rejoindre d'anciens citoyens de l'ex-URSS établis dans les colonies. 

Le président Abbas avait d'ailleurs dénoncé le « deux poids, deux mesures » des pays occidentaux, prompts à invoquer le droit international pour imposer des sanctions à la Russie ayant envahi l'Ukraine, mais pas à Israël pour ses « crimes » dans les Territoires palestiniens. 

Pour Dianna Buttu, une défenseure des droits des Palestiniens, ces Ukrainiens sont utilisés comme des « pions » au « détriment des Palestiniens ». 

« Ces Ukrainiens fuient l'occupation, fuient la guerre, mais sont poussés à devenir des criminels de guerre », dit-elle, appelant à une réponse humanitaire qui ne soit pas « opportuniste ». 

Mais pour Edouard, il n'y a pas lieu de comparer une occupation à une autre. Et si comparaison il doit y avoir, ce serait entre son ancien et son nouveau pays. 

« L'Ukraine est un jeune Etat qui lutte pour son indépendance. Israël est aussi passé par là il y a peu », dit-il, sans évoquer l'espoir des Palestiniens à avoir leur propre Etat sur les terres où lui et sa famille ont élu domicile. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".