Rentrée des classes: pas de masque mais inquiétude sur la pénurie de profs

Le ministre de l'Education a reconnu que cette rentrée, sa première en tant que ministre, se ferait dans "un contexte de tension inédite pour le recrutement des professeurs". (AFP).
Le ministre de l'Education a reconnu que cette rentrée, sa première en tant que ministre, se ferait dans "un contexte de tension inédite pour le recrutement des professeurs". (AFP).
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Publié le Mardi 30 août 2022

Rentrée des classes: pas de masque mais inquiétude sur la pénurie de profs

  • Contrairement aux deux rentrées précédentes, enseignants et élèves ne porteront pas le masque, en raison de l'accalmie sur le front du Covid-19
  • Mais la rentrée 2022 se déroulera sous tension en raison d'une crise du recrutement des enseignants - un phénomème qui n'est pas nouveau mais qui s'est encore aggravé cette année - avec plus de 4.000 postes non pourvus

PARIS: Quelque douze millions d'élèves retournent à l'école jeudi, sans masque et avec un protocole sanitaire allégé. Cette année, l'inquiètude porte sur la crise de recrutement des enseignants, malgré les promesses du ministre de l'Education Pap Ndiaye d'avoir "un professeur devant chaque classe".

Contrairement aux deux rentrées précédentes, enseignants et élèves ne porteront pas le masque, en raison de l'accalmie sur le front du Covid-19. Il y a deux ans, les collégiens et lycéens avaient dû le mettre, l'an dernier, c'était le cas de tous les élèves à partir du CP.

Le protocole applicable à la rentrée sera cette fois au niveau "socle", le plus bas du nouveau cadre sanitaire. Il prévoit, outre l'absence de masque, que les élèves soient accueillis en présentiel, sans restriction pour les activités physiques et sans limitation de brassage entre eux.

Mais la rentrée 2022 se déroulera sous tension en raison d'une crise du recrutement des enseignants - un phénomème qui n'est pas nouveau mais qui s'est encore aggravé cette année - avec plus de 4.000 postes non pourvus aux concours dans le pays, sur 27.300 postes ouverts dans le public et le privé (et 850.000 enseignants au total).

Ces difficultés, notamment liées à une crise d'attractivité du métier - avec des rémunérations inférieures à la moyenne des pays de l'OCDE - ont mis les voyants au rouge pour la rentrée.

Pour pallier cette pénurie, l'Education nationale a recruté des enseignants contractuels - 3.000 selon Pap Ndiaye - formés en quelques jours avant de se retrouver face à une classe.

« Tension inédite »

Le ministre de l'Education a reconnu que cette rentrée, sa première en tant que ministre, se ferait dans "un contexte de tension inédite pour le recrutement des professeurs".

Il s'est voulu rassurant, promettant à plusieurs reprises qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France".

"Il y a encore des difficultés dans certaines disciplines", notamment de l'enseignement professionnel, "qui sont les plus en concurrence avec le marché du travail", ou, côté voie générale, en langues vivantes, lettres classiques, physique-chimie, a-t-il cependant reconnu vendredi.

Les syndicats, eux, tirent le signal d'alarme.

"La promesse d'un professeur devant chaque élève semble plus ressembler à un slogan politique qu'à la réalité", a déclaré lundi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

"La difficulté, c'est qu'on a un manque criant d'enseignants, et un manque criant de remplaçants", a abondé Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire. Le syndicat SE-Unsa a de son côté alerté sur la "fragilité" du système éducatif, déjà éprouvé par la crise sanitaire et les réformes successives.

Cantine et fournitures

Animateurs et chauffeurs de cars scolaires pourraient aussi venir à manquer, alors que ces professions sont également touchées par une pénurie de personnels.

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a souligné la semaine dernière qu'il y avait "encore des risques" que le ramassage scolaire ne puisse pas être entièrement assuré, même si le problème devrait être "d'ampleur limitée".

Pour les familles, la rentrée se fera aussi sous le signe de l'inflation, qui n'épargne pas l'école. Dans sa 38e enquête annuelle sur le coût de la rentrée en classe de sixième, la fédération nationale Familles de France a constaté une "forte hausse de 4,25% du coût des fournitures scolaires".

La hausse des prix alimentaires et de l'énergie devrait aussi se répercuter sur le coût des repas dans les cantines, qui pèsera sur les budgets des collectivités locales ou des parents d'élèves.

Le ministère de l'Education s'est "engagé pour un soutien accru aux familles en difficulté afin que les élèves puissent suivre leur scolarité dans de bonnes conditions", via notamment la possible hausse de 50% des fonds sociaux dès cette rentrée, a indiqué Pap Ndiaye.

Des collectivités ont opté pour la distribution de kits gratuits de fournitures, à l'instar d'Aubervilliers et de Bobigny en Seine-Saint-Denis pour l'élémentaire, ou du département des Bouches-du-Rhône pour les collèges.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.