L’ambassadeur iranien condamné pour avoir «insulté» le Grand mufti du Liban

L’ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari (Photo, ANI).
L’ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari (Photo, ANI).
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Publié le Mardi 30 août 2022

L’ambassadeur iranien condamné pour avoir «insulté» le Grand mufti du Liban

  • Le Royaume rejette les tentatives d’utiliser l’islam comme bouclier à des fins politiques, selon l’ambassadeur saoudien au Liban
  • Le ministre intérimaire de l’Intérieur a souligné les pressions et les problèmes dans les prisons libanaises

BEYROUTH: Le Royaume rejette les tentatives d’utiliser l’Islam comme bouclier à des fins politiques alimentant la haine, l’extrémisme et le terrorisme, a déclaré lundi l’ambassadeur de l’Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari.

Ses remarques sont intervenues à la suite de son entretien avec le Grand mufti du Liban, Cheikh Abdel Latif Derian.

Derian est l’une des figures les plus importantes de l’unité nationale au Liban et le Royaume tient à respecter toutes les figures et positions islamiques et chrétiennes car elles sont chargées de l’unité, de l’arabité et la coexistence du Liban, a-t-il ajouté.

Il a ajouté que le Royaume soutient la promotion de l’unité et le rapprochement entre les Libanais.

Sa visite à Dar al-Fatwa a coïncidé avec la critique d’une déclaration de l’ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, lors de sa visite à Derian la semaine dernière.

Amani l’a décrit comme «le mufti des sunnites» au lieu de son titre officiel, «le Grand mufti du Liban».

Selon une source de Dar al-Fatwa, c’est la première fois qu’un diplomate commet une telle erreur.

Ce faux pas s’est déroulé dans un contexte de forte tension politique au Liban entre le Hezbollah et ses alliés et ceux qui réclament la souveraineté du Liban et le retrait de l’Iran.

Des personnalités politiques ont condamné l’erreur de l’ambassadeur, affirmant qu’il avait réduit le rôle de Derian «et que son discours était destiné à provoquer des dissensions».

Selon les lois libanaises, le Grand mufti est le président direct de tous les érudits musulmans et la référence suprême en matière de donations islamiques.

Il exerce tous les pouvoirs qui lui sont conférés par les lois et les règlements islamiques.

Il rencontre également tous les muftis locaux à travers le Liban pour examiner les conditions religieuses et sociales des musulmans dans leurs régions et fournir les instructions nécessaires aux érudits.

Le Dr Mohammed al-Sammak, secrétaire général du Comité de dialogue islamo-chrétien, a déclaré à Arab News que le Grand mufti est considéré comme la première référence religieuse officielle au Liban.

Selon Al-Sammak, l’ambassadeur iranien a corrigé son erreur mais a tardé à le faire et à gérer le chaos qu’il a provoqué, ajoutant qu’il l’a fait après que plusieurs personnalités politiques et religieuses ont condamné sa déclaration.

Le diplomate iranien a précisé deux jours après sa visite à Dar al-Fatwa, que l’Iran «tient à maintenir l’unité islamique et à respecter toutes les références religieuses».

«Nous avons une bonne relation fraternelle avec le cheikh Abdel Latif Derian, qui reflète les valeurs islamiques et nationales authentiques. Cette relation ne peut pas être affectée par ceux qui ont mal interprété ce qui a été dit sans prendre en considération sa signification et son essence», a-t-il ajouté.

Après avoir rencontré Boukhari, Derian a salué les efforts déployés par l’Arabie saoudite pour renforcer et approfondir la culture de la modération, soutenir les affaires du monde islamique et arabe, et défendre la justice dans le monde.

Il a de même salué le rôle du Royaume – mené par le roi Salmane et le prince héritier, Mohammed ben Salmane – dans le soutien des affaires islamiques et arabes, ainsi que l’attention spéciale accordée au Liban et son désir d’assurer la sûreté, la sécurité et la stabilité du Liban et des Libanais.

Le Conseil suprême de la Charia du Liban, qui a tenu une réunion samedi dernier, sous la présidence de Derian, a consacré une partie de sa déclaration à appeler le roi Salmane, le prince héritier saoudien et le Conseil de coopération du Golfe à soutenir le Liban et à ne pas l’abandonner durant sa crise.

Le Conseil a indiqué que le Liban est de nationalité et d’affiliation arabe et qu’il serait toujours aux côtés de frères arabes.

Le député Imad al-Hout, du groupe islamique, figurait parmi ceux qui ont appelé l’ambassadeur iranien à s’excuser pour son «erreur intentionnelle ou non».

Le député Mohammed Sleiman a déclaré: «Le diplomate iranien est tombé dans le piège de ses propres actions adoptées pour diviser le peuple libanais.»

Il a ajouté que Dar al-Fatwa et son mufti ne sont pas sujets de division, ni ne représentent une partie des Libanais et des musulmans seulement.

«Vos excuses ne rectifient pas vos déclarations tant que vos actions montrent que vous voulez diviser le peuple libanais selon la religion et la confession de chacun afin de créer le chaos entre les citoyens d’un même pays.»

Le ministre intérimaire de l’Intérieur, Bassam Mawlawi, a souligné l’importance de la sécurité dans le cadre des circonstances difficiles que subit le Liban.

Il a mis en garde contre la surpopulation carcérale et le manque de discipline, révélant que des opérations d’inspection rigoureuses avaient été menées dans les bâtiments de la prison centrale de Roumieh depuis dimanche.

Des téléphones portables et des couteaux fabriqués à l’intérieur de la prison ont été trouvés, et il a appelé les détenus à être patients et le système judiciaire à accélérer le processus de poursuites.

Il a révélé qu’environ 79% des prisonniers n’avaient pas encore été condamnés et que 43%de prisonniers étaient étrangers.

Le nombre de détenus au Liban est trois fois supérieur à la capacité de ses prisons, ce qui crée une pression dans le contexte de la dépréciation de la monnaie nationale et augmente la charge ministérielle, a-t-il dit.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
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  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.


L'angoisse de familles d'otages à Gaza après la reprise des frappes israéliennes

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza. (AFP)
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  • "On ne sait pas grand-chose mais une chose qui est sûre, c'est que la pression militaire sur Gaza met en danger les otages", dit-elle dans un entretien à l'AFP
  • Son fils, aîné d'une fratrie de trois enfants, a été capturé le 7 octobre 2023 dans une base en lisière de Gaza, alors qu'il "était en pyjama et sans arme"

JERUSALEM: "Nos enfants sont en danger", affirme Herout Nimrodi, dont le fils Tamir, soldat israélien enlevé à l'âge de 18 ans est toujours captif dans la bande de Gaza, exprimant comme d'autres proches d'otages l'angoisse quotidienne des familles depuis qu'Israël y a repris ses bombardements.

"On ne sait pas grand-chose mais une chose qui est sûre, c'est que la pression militaire sur Gaza met en danger les otages", dit-elle dans un entretien à l'AFP.

Son fils, aîné d'une fratrie de trois enfants, a été capturé le 7 octobre 2023 dans une base en lisière de Gaza, alors qu'il "était en pyjama et sans arme".

Le jeune homme, qu'elle qualifie de "joyeux, curieux, altruiste, créatif", était soldat dans l'unité du Cogat, organisme du ministère de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Il a eu le temps d'envoyer un message à sa mère évoquant les tirs de roquettes, mais 20 minutes après cet appel, il a été enlevé avec deux autres soldats, tués deux mois plus tard dans Gaza, dans des conditions non encore totalement élucidées.

"Négociations" 

Mme Nimrodi n'a reçu aucun signe de vie de son fils depuis la vidéo de son enlèvement diffusée par le Hamas le 7 octobre 2023, le jour où le mouvement islamiste a déclenché la guerre.

La trêve ayant tenu du 19 janvier au 17 mars a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit dans des cercueils, en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Mais le 18 mars, après plusieurs semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de prolonger le cessez-le-feu, Israël a repris des opérations militaires à grande échelle dans la bande de Gaza, en commençant par des bombardements intenses.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenus à Gaza, dont 34 morts selon l'armée israélienne.

"Pendant un an et demi, ça n'a pas marché, ce qui a fonctionné, ce sont les négociations et la pression [du président américain Donald Trump]", affirme Mme Nimrodi, déplorant, comme le président israélien Isaac Herzog le 25 mars que "la question des otages [ne soit] plus la priorité en Israël".

Tamir Nimrodi, qui a eu 20 ans en captivité, est l'un des 24 otages présumés vivants encore à Gaza mais l'un des rares dont aucune preuve de vie n'a été fournie depuis son enlèvement.

Mme Nimrodi participe régulièrement aux rassemblements des familles d'otages à Tel-Aviv, mais toutes ne sont pas d'accord entre elles et certains proches des captifs soutiennent le choix des armes plutôt que la négociation.

"Le Hamas ne libérera jamais les otages de bon coeur et sans pression militaire, on ne les reverra jamais", affirme Tzvika Mor, dont le fils Eitan a été enlevé du festival de musique Nova.

Fondateur du Forum Tikva ("Espoir" en hébreu), qui regroupe plusieurs proches d'otages, M. Mor estime que "chaque fois que le Hamas dit: pouce, le gouvernement négocie au lieu de lui mettre plus de pression pour libérer tous les otages en une seule fois".

"Tellement dur" 

Mais pour Dani Miran, pilier des rassemblements pour les otages dont le fils Omri, 48 ans, a été enlevé de son domicile au kibboutz Nahal Oz, "la crainte que nos otages soient touchés par des frappes israéliennes est quotidienne".

M. Miran, qui va avoir 80 ans, raconte que "les otages qui sont revenus ont témoigné que quand l'armée israélienne attaque à Gaza, les otages en subissent les conséquences".

Il se dit renforcé par le soutien "du peuple" et assure rester "fort" pour son fils, qui a deux filles.

"On vient de fêter les deux ans d'Alma, sa plus jeune fille, son second anniversaire sans son père, c'est tellement dur", dit-il.

"Je veux prendre Omri dans mes bras et lui dire comment tout le peuple se bat pour que tous les otages reviennent en une seule fois", a-t-il dit au micro lors du rassemblement hebdomadaire samedi soir à Tel-Aviv.

Quelques jours avant la Pâque juive, fête qui célèbre la liberté retrouvée des Hébreux après l'esclavage en Egypte, selon la Bible, Mme Nimrodi, dont le prénom Herout signifie "Liberté", attend son fils.

"Il aime tellement cette fête", ajoute-t-elle.

 


L'Arabie saoudite achève les préparatifs de son pavillon pour l'Exposition universelle de 2025

Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs. (SPA)
Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs. (SPA)
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  • Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs.
  • Il mettra en lumière le paysage culturel et innovant de l'Arabie saoudite

DUBAI : L'Arabie saoudite a achevé la construction et les préparatifs de son pavillon pour l'Expo 2025, qui ouvrira ses portes à Osaka le 13 avril.

Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs.

Il mettra en lumière le paysage culturel et innovant de l'Arabie saoudite, tout en dévoilant de nouvelles initiatives conçues pour encourager le public japonais à explorer le royaume et à s'y connecter.

Au cours des deux derniers mois, le pavillon saoudien a lancé une tournée dans sept villes japonaises, offrant aux communautés locales et aux touristes la possibilité de profiter de l'hospitalité saoudienne et d'explorer la culture du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

Cet article a été publié à l'origine sur Arab News Japan