Le Maroc observe de très près la visite d’Emmanuel Macron en Algérie

Avant d’atterrir à Alger, Emmanuel Macron aura potassé dans son confortable avion présidentiel plusieurs dossiers brûlants. (AFP)
Avant d’atterrir à Alger, Emmanuel Macron aura potassé dans son confortable avion présidentiel plusieurs dossiers brûlants. (AFP)
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Publié le Jeudi 25 août 2022

Le Maroc observe de très près la visite d’Emmanuel Macron en Algérie

  • Le Maroc ne parvient plus à comprendre comment un allié aussi important que la France puisse encore cultiver l’hésitation et ne pas inscrire ses pas dans ceux des pays qui ont déjà reconnu la marocanité du Sahara
  • Les autorités marocaines savent qu’Alger va jouer son va-tout lors de cette visite et mettre dans la balance des concessions et des cadeaux

PARIS: Avant datterrir à Alger, Emmanuel Macron aura potassé dans son confortable avion présidentiel plusieurs dossiers brûlants: le gaz algérien bien sûr, ou comment sen assurer une bonne quantité pour lhiver glacial qui sannonce; les fractures mémorielles qui lui tiennent tant à cœur; limbroglio malien dans lequel le régime algérien assume un jeu trouble; la crise explosive entre Madrid et Alger et évidemment la question du Sahara marocain, le nœud gordien de toutes les angoisses régionales depuis des décennies.

Le président français noubliera pas non plus de relire des extraits du discours que le roi Mohammed VI a prononcé le 20 août, et dans lequel il a ciselé une véritable sommation à lencontre des alliés qui hésitent à reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara et visant implicitement Paris, allié historique dexception qui, vu de Rabat, se complaît dans une ambiguïté inexpliquée et difficilement justifiable. 

Ce constat fait par le roi du Maroc est d’une grande clarté: «Sagissant de certains pays comptant parmi nos partenaires, traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur laffaire du Sahara sont ambiguës, nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, dune manière qui ne prête à aucune équivoque.» Cette précision doit résonner dans les oreilles françaises alors que le président Macron frôle le sol algérien. 

En effet, après la nouvelle architecture politique issue de la reconnaissance américaine, du nouveau positionnement espagnol et allemand, du consensus arabe et des ouvertures africaines et latino-américaines, le Maroc ne parvient plus à comprendre comment un allié aussi important que la France puisse encore cultiver lhésitation et ne pas inscrire ses pas dans ceux des pays qui ont déjà reconnu la marocanité du Sahara. 

À l’heure actuelle, ni l’Élysée ni le Quai dOrsay nont encore réagi à la sollicitation royale. Sans doute attendent-ils cette visite de M. Macron pour donner un début de réponse à cette sommation royale aussi inédite que déterminée?

 

Rabat surveille

Pour cette raison essentielle, Rabat va surveiller les mots, les gestes et les postures du président français en terre algérienne. Les autorités marocaines savent qu’Alger va jouer son va-tout lors de cette visite et mettre dans la balance des concessions et des cadeaux, tout ce que le pays possède de précieux pour empêcher que la France ne bascule dans le cercle des pays qui reconnaissent officiellement la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Alger pourrait même sactiver pour tenter d’élargir le fossé des mésententes entre Paris et Rabat. 

Marocains et Algériens savent cependant que le positionnement de la France a la capacité de clore définitivement cette dispute régionale ou en retarder la solution. Paris, par son Histoire particulière avec la région et du fait de son leadership européen, pourrait faire basculer les équilibres.

 

Exercice diplomatique des plus délicats

En Algérie, Emmanuel Macron va apprendre à marcher sur des œufs sans les casser. Cest lexercice diplomatique le plus délicat de ce début de second mandat après celui de la gestion de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Signe de lextrême inflammabilité de ce déplacement, cette information diffusée à dessein avant la visite présidentielle et qui fait état dun projet français de réunir en France Marocains, Algériens et Espagnols, pour essayer de trouver un terrain dentente et éloigner de la région le spectre de la déflagration. Peut-être aussi une manière de tenter de sortir par le haut de ce piège des alliances et des amitiés.

Ironie de lhistoire, Marocains et Algériens, que tout oppose sur le plan des relations bilatérales, se retrouvent à partager le ban des exclus des visas français. Une situation due au fait qu’il auraient refusé de faciliter la réadmission de leurs nationaux sans papiers en France. M. Macron a décidé de punir ces pays en baissant drastiquement le volume des visas annuels accordés à leurs citoyens. Cette attitude a provoqué drames, malentendus et amertumes, voire une forme de fracture et de défiance de l’élite du Maghreb à l’égard de la France et de la francophonie.

 

Marche arrière sur les visas?

Sur ce dossier politiquement et socialement explosif, des annonces dEmmanuel Macron sont attendues. Et toute la question est de savoir comment et dans quelles conditions le président français va enclencher la marche arrière pour s’aligner sur la nécessité dapprofondir le partenariat dexception que la France voudrait tisser avec cette région du Maghreb.

Dans la délégation ministérielle qui accompagne M. Macron, il est sans doute à noter la présence du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’origine et de tropisme algérien, et celle de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qui dans une autre vie était une très proche de l’ancien président Jacques Chirac; un président qui avait incarné une incontestable lune de miel dans l’Histoire des relations entre la France et le Maroc, désormais marquée par une froide et mutique tension.


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).