Mikati défie les sceptiques avec une nouvelle tentative de formation du gouvernement

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, s'entretient avec le président Michel Aoun lors d'une réunion au palais présidentiel à Baabda, à l'est de Beyrouth. (AFP)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, s'entretient avec le président Michel Aoun lors d'une réunion au palais présidentiel à Baabda, à l'est de Beyrouth. (AFP)
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Publié le Jeudi 18 août 2022

Mikati défie les sceptiques avec une nouvelle tentative de formation du gouvernement

  • Le Premier ministre désigné du Liban, Najib Mikati, a lancé une nouvelle tentative pour former un gouvernement et mettre fin à l'impasse politique du pays
  • Le prix du dollar douanier est toujours fixé à 1 507 livres libanaises pour un dollar; c’est le prix officiel qui a prévalu au cours des trois dernières années d'effondrement économique

BEYROUTH: Le Premier ministre désigné du Liban, Najib Mikati, a lancé une nouvelle tentative pour former un gouvernement et mettre fin à l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays depuis des mois.

Après avoir rencontré le président Michel Aoun mercredi, Mikati a déclaré: «J'ai présenté à M. Aoun une proposition pour la formation du gouvernement, le 29 juin. Nous en avons encore discuté aujourd'hui et je peux vous dire que nous commençons à voir les choses du même œil.»

La réunion est censée avoir amélioré les relations entre MM. Mikati et Aoun, qui se sont envenimées après que ce dernier a affirmé que la mouture du gouvernement dérobait à son équipe politique les ministères qu'elle souhaitait conserver.

M. Mikati a informé M. Aoun d'une réunion ministérielle qu'il a convoquée mardi dernier et qui s'est tenue en sa résidence. Les discussions n'ont pas eu lieu dans la salle officielle du cabinet, puisque le gouvernement est en mode intérimaire depuis les élections parlementaires de mai.

La réunion ministérielle portait sur la question du dollar douanier et sur des dossiers financiers et économiques urgents.

Une source du bureau du Premier ministre a déclaré à Arab News: «M. Mikati était soulagé après la réunion avec M. Aoun. Bien qu'il n'ait pas voulu révéler les détails des discussions, il espère former un gouvernement rapidement.»

Cette même source a déclaré que, lors de la réunion ministérielle, M. Mikati avait cherché à unifier les points de vue des ministres au sujet du dollar douanier, entre ceux qui veulent le fixer sur la base du taux de 12 000 livres libanaises pour un dollar (1 dollar = 0,98 euro) et ceux qui souhaitent adopter le taux de la plateforme Sayrafa de la Banque centrale, soit 26 000 livres libanaises pour un dollar.

Le prix du dollar douanier est toujours fixé à 1 507 livres libanaises pour un dollar; c’est le prix officiel qui a prévalu au cours des trois dernières années d'effondrement économique.

La source a déclaré: «Ils vont très probablement s'entendre sur un taux moyen de façon à indexer le dollar douanier au taux de 20 000 livres libanaises pour un dollar. Toute décision à cet égard nécessite l'approbation du gouvernement, ce qui ne peut se produire que si un nouveau gouvernement est formé et obtient le vote de confiance du Parlement. Cela doit se faire avant le mois de septembre, car le Parlement ne deviendra un organe électoral qu’à partir du 1er septembre.»

Un observateur politique a déclaré: «Le dollar douanier doit être réglé et approuvé pour alimenter la trésorerie de l'État et limiter l'effondrement.»

L'unification du prix du dollar douanier est l'une des nombreuses conditions que le Liban doit remplir pour conclure son accord avec le Fonds monétaire international, en plus de la promulgation de la loi sur le contrôle des capitaux, de la restructuration des banques et de l'approbation du budget 2022.

Les observateurs politiques craignent que les crises constitutionnelles liées au gouvernement intérimaire qui gère l’élection présidentielle ne soient provoquées, ce qui pourrait suggérer que ce gouvernement n'est pas éligible pour prendre le pouvoir en cas de vide présidentiel et entraînerait le maintien en fonction du président actuel après la fin de son mandat.

Mardi dernier, dans une déclaration, le bloc du Liban fort, l'équipe politique d'Aoun, a mis en garde contre le danger qui consisterait à s'abstenir de former un gouvernement sous divers prétextes qui permettraient à un gouvernement démissionnaire de prendre la place du président si un nouveau chef d’État n'est pas élu dans le délai constitutionnel.

«Toute tentative dans ce sens, qui aboutirait au chaos constitutionnel, ce qui pourrait devenir habituel et entraîner de nombreuses autres dérives, est rejetée», a précisé le bloc.

Ce dernier a demandé à M. Mikati de former un nouveau gouvernement en tenant compte du rôle constitutionnel du président dans le processus.

Le bloc a insisté sur le fait que le candidat à la présidence devait être issu d'un bloc parlementaire avec une représentation équilibrée ou être soutenu par des blocs parlementaires importants, ajoutant qu'il n'accepterait pas la nomination de ceux qui n'ont aucune capacité de représentation.

Par ailleurs, plus de 350 des 560 juges ont décidé d'arrêter le travail pour protester contre le retrait d'une décision: payer les salaires des juges sur la base du taux de 8 000 livres libanaises pour un dollar.

La Banque centrale avait adopté cette mesure pour augmenter la valeur des salaires des juges, mais elle s'est heurtée aux protestations des employés du secteur public, qui se sont mis en grève jusqu'à ce qu'ils soient augmentés.

La grève des juges pourrait avoir de graves répercussions. Elle concerne les juges d'instruction et ceux du ministère public, ainsi que les membres du Conseil judiciaire suprême, du Conseil de la choura d'État et de la Cour des comptes.

Mardi, M. Aoun s'est adressé aux juges, les exhortant à «lutter pour leur dignité et leur autorité» et «à ne pas craindre l'oppression des personnes au pouvoir».

Il a demandé aux magistrats «d'affronter tous ceux qui entravent leur jugement dans l'affaire du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, et dans l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.